Dans les tendances Twitter, « Hantavirus » relève probablement de l’actualité la plus anxiogène de ce 24 mars 2020. L’information, rapportée par le Global Times, est la suivante : en Chine, dans la province du Yunnan, un homme est mort après avoir été infecté par un virus. Le monde entier est en ce moment secoué par une pandémie provoquée par un coronavirus. Il n’en fallait donc pas davantage pour que le mot hantavirus, nom du pathogène ayant causé ce décès, inquiète. Sauf que ce virus est parfaitement connu et compris par la communauté scientifique, et il n’a absolument rien à voir avec le coronavirus SARS-CoV-2 et la maladie Covid-19.
Pour être infecté par un hantavirus, il faut être en contact direct avec l’urine, les excréments ou la salive d’un rongeur infecté, et qui plus est des types spécifiques de rongeurs. C’est la seule façon d’être contaminé : il n’y a pas de transmission interhumaine, c’est-à-dire d’un être humain infecté vers un autre être humain. D’ailleurs, l’homme décédé qui avait été testé positif à cet hantavirus était dans un bus : les 32 autres passagers ont également été contrôlés puisqu’ils pouvaient venir du même endroit, et personne n’était contaminé. Il n’existe pas de potentielle épidémie, cela n’a jamais eu lieu avec ce pathogène et le cas détecté en Chine ne présente aucune nouveauté.
728 CAS AUX ÉTATS-UNIS DEPUIS 1993 : CE SONT DES CAS RARES
Les infections à l’hantavirus n’adviennent pas qu’en Asie. On en trouve également en Amérique du Nord. Mais cela reste extrêmement rare : en 2017, on répertoriait 728 cas outre-Atlantique… depuis le début de la surveillance en 1993. La potentialité de contamination dépend du lieu d’habitation et des rongeurs qui y sont présents, ou de l’hygiène : si l’on mange un aliment qui a été en contact avec un rongeur infecté, on peut être contaminé. Les deux maladies que ce pathogène peut alors véhiculer sont le syndrome pulmonaire à hantavirus ou fièvre hémorragique à syndrome rénal. C’est régulièrement mortel (un tiers des personnes infectées décèdent) et il n’existe pas de thérapie autre qu’un traitement symptomatique.
Quoi qu’il en soit, le risque d’une épidémie d’hantavirus n’est pas un sujet, du fait de l’absence de transmission interhumaine et de la rareté de cette maladie qui, même si elle est grave, n’a jamais déclenché la moindre crise épidémiologique. Sur Twitter, certains internautes ont toutefois pointé du doigt que, lors des premiers jours de Covid-19, l’OMS et les infectiologues n’avaient pas relevé une transmission interhumaine. C’est véridique, mais la comparaison n’a aucun sens. La souche d’hantavirus qui a infecté cet homme est connue depuis des décennies, là où le coronavirus SARS-CoV-2 est nouveau et était marqué par de nombreuses incertitudes.
Ce décès par hantavirus n’est donc anxiogène qu’à cause d’un très mauvais timing dans sa survenance et des liaisons douteuses qui ont été faites, sur les réseaux sociaux, entre cette information et le coronavirus. À noter que, puisque la maladie est rare, il est courant que la presse relaie un décès par hantavirus. Ce fut le cas aussi bien il y a quelques années, en 2012, quand Science & Avenir relatait l’existence de personnes infectées après avoir séjourné dans un camping californien, ou plus récemment, en 2019, quand USA Today relatait le décès d’une femme à cause de ce virus à New Mexico.
Pour être infecté par un hantavirus, il faut être en contact direct avec l’urine, les excréments ou la salive d’un rongeur infecté, et qui plus est des types spécifiques de rongeurs. C’est la seule façon d’être contaminé : il n’y a pas de transmission interhumaine, c’est-à-dire d’un être humain infecté vers un autre être humain. D’ailleurs, l’homme décédé qui avait été testé positif à cet hantavirus était dans un bus : les 32 autres passagers ont également été contrôlés puisqu’ils pouvaient venir du même endroit, et personne n’était contaminé. Il n’existe pas de potentielle épidémie, cela n’a jamais eu lieu avec ce pathogène et le cas détecté en Chine ne présente aucune nouveauté.
728 CAS AUX ÉTATS-UNIS DEPUIS 1993 : CE SONT DES CAS RARES
Les infections à l’hantavirus n’adviennent pas qu’en Asie. On en trouve également en Amérique du Nord. Mais cela reste extrêmement rare : en 2017, on répertoriait 728 cas outre-Atlantique… depuis le début de la surveillance en 1993. La potentialité de contamination dépend du lieu d’habitation et des rongeurs qui y sont présents, ou de l’hygiène : si l’on mange un aliment qui a été en contact avec un rongeur infecté, on peut être contaminé. Les deux maladies que ce pathogène peut alors véhiculer sont le syndrome pulmonaire à hantavirus ou fièvre hémorragique à syndrome rénal. C’est régulièrement mortel (un tiers des personnes infectées décèdent) et il n’existe pas de thérapie autre qu’un traitement symptomatique.
Quoi qu’il en soit, le risque d’une épidémie d’hantavirus n’est pas un sujet, du fait de l’absence de transmission interhumaine et de la rareté de cette maladie qui, même si elle est grave, n’a jamais déclenché la moindre crise épidémiologique. Sur Twitter, certains internautes ont toutefois pointé du doigt que, lors des premiers jours de Covid-19, l’OMS et les infectiologues n’avaient pas relevé une transmission interhumaine. C’est véridique, mais la comparaison n’a aucun sens. La souche d’hantavirus qui a infecté cet homme est connue depuis des décennies, là où le coronavirus SARS-CoV-2 est nouveau et était marqué par de nombreuses incertitudes.
Ce décès par hantavirus n’est donc anxiogène qu’à cause d’un très mauvais timing dans sa survenance et des liaisons douteuses qui ont été faites, sur les réseaux sociaux, entre cette information et le coronavirus. À noter que, puisque la maladie est rare, il est courant que la presse relaie un décès par hantavirus. Ce fut le cas aussi bien il y a quelques années, en 2012, quand Science & Avenir relatait l’existence de personnes infectées après avoir séjourné dans un camping californien, ou plus récemment, en 2019, quand USA Today relatait le décès d’une femme à cause de ce virus à New Mexico.