Lundi, sans vergogne, au moment où l’on comptait les morts de la manifestation de l’opposition, la RTG ou GT1 montrait Dadis en foule, aves des clips par intermèdes, alors que son conseiller en communication perdait les pédales au téléphone face aux questions simples de France 24. « Nous sommes en 2010 disait-il ». Sans doute est-il pressé de voir son chef légaliser son putsch par la lessive des urnes comme c’est de coutume dans cette Afrique des nouvelles démocraties. Ils ont finalement tué. Les militaires qui bandaient les muscles et tenaient les kalachnikovs mêmes lors des audiences du chef ont finalement tiré sur une foule désarmée.
Question à l’Afrique et au monde. Faut-il se résigner à la chansonnette au silence pour ce chef d’Etat par effraction qui faisait rire avant-hier sous cape avant de franchir hier le rubicond des tueurs ?
Et dire que bizarrement le Sénégal officiel a tenté on ne sait pour quelle raison et avec maladresse de tirer au début du putsch ce phénomène vers les projecteurs du monde. En avions-nous l’autorité quand cet inconnu prenait sans peine un pouvoir moribond ? Pouvions-nous donner l’exemple à cet inconnu, nous qui avions et avons encore notre porte pas si propre à balayer ? Une bonne partie de l’Afrique avait préféré ignorer, condamner ou cantonner le phénomène. Le Sénégal lui a permis de tonner et d’étonner en prenant le risque de la compréhension avant de se ressaisir in extrémis à quelques jours de la tuerie. Il n’est jamais trop tard pour se ressaisir.
Une chose est sure. Nous savions tous, à regarder, la RTG ou GT1, que cet homme, bible et coran sur la table, le ton autoritaire, le tabac à bout de bec, était hors norme dans le sens dangereux du terme. Il lui fallait titiller la fibre populaire ou populiste pour jouer avec la naïveté du peuple. Il lui fallait quelques actions d’éclat genre Zorro sauveur ou Zapata. Il lui fallait donner l’impression d’être un révolutionnaire de velours avant de montrer son vrai visage quand le jeu en vaudra la chandelle. Chasser le naturel, il revient au galop.
De deux choses l’une. Soit l’armée à tiré sans le feu vert de Dadis, et alors le chef de l’Etat guinéen est sans pouvoir. Soit la tuerie a eu son aval, et dans ce cas il est de la pâte pure des sanguinaires s’étant trompé d’époque. « L’homme n’est pas un artichaut disait Mao, coupée sa tête ne repousse plus ». Dadis a franchi le Rubicond. Il risque d’être plus féroce pour sauver sa peau à défaut de sauver la peau de son pays. L’Afrique officielle et l’Afrique crédible, doivent à l’unanimité, arrêter ce cirque sanglant en mettant la pression nécessaire pour éviter un bégaiement de l’histoire. Les démocrates guinéens qui souffrent depuis un demi-siècle se sentiront trahis par le silence et la passivité. C’est maintenant qu’il faut dire non à Dadis avant qu’il ne soit trop tard.
Si Dadis passe, c’est une brèche de plus ouverte pour tous les dictateurs dormant. S’il échoue, c’est une grande victoire pour la démocratie apaisée dans une Afrique en mutation.
Toute l’Afrique a une dette terrible envers cette guinée sous dictature devant la non-ingérence assassine depuis un demi-siècle.
Et pourtant, nous avons tous quelque chose de guinéen.
Mamadou NDIONE
Mandione15@gmail.com
Question à l’Afrique et au monde. Faut-il se résigner à la chansonnette au silence pour ce chef d’Etat par effraction qui faisait rire avant-hier sous cape avant de franchir hier le rubicond des tueurs ?
Et dire que bizarrement le Sénégal officiel a tenté on ne sait pour quelle raison et avec maladresse de tirer au début du putsch ce phénomène vers les projecteurs du monde. En avions-nous l’autorité quand cet inconnu prenait sans peine un pouvoir moribond ? Pouvions-nous donner l’exemple à cet inconnu, nous qui avions et avons encore notre porte pas si propre à balayer ? Une bonne partie de l’Afrique avait préféré ignorer, condamner ou cantonner le phénomène. Le Sénégal lui a permis de tonner et d’étonner en prenant le risque de la compréhension avant de se ressaisir in extrémis à quelques jours de la tuerie. Il n’est jamais trop tard pour se ressaisir.
Une chose est sure. Nous savions tous, à regarder, la RTG ou GT1, que cet homme, bible et coran sur la table, le ton autoritaire, le tabac à bout de bec, était hors norme dans le sens dangereux du terme. Il lui fallait titiller la fibre populaire ou populiste pour jouer avec la naïveté du peuple. Il lui fallait quelques actions d’éclat genre Zorro sauveur ou Zapata. Il lui fallait donner l’impression d’être un révolutionnaire de velours avant de montrer son vrai visage quand le jeu en vaudra la chandelle. Chasser le naturel, il revient au galop.
De deux choses l’une. Soit l’armée à tiré sans le feu vert de Dadis, et alors le chef de l’Etat guinéen est sans pouvoir. Soit la tuerie a eu son aval, et dans ce cas il est de la pâte pure des sanguinaires s’étant trompé d’époque. « L’homme n’est pas un artichaut disait Mao, coupée sa tête ne repousse plus ». Dadis a franchi le Rubicond. Il risque d’être plus féroce pour sauver sa peau à défaut de sauver la peau de son pays. L’Afrique officielle et l’Afrique crédible, doivent à l’unanimité, arrêter ce cirque sanglant en mettant la pression nécessaire pour éviter un bégaiement de l’histoire. Les démocrates guinéens qui souffrent depuis un demi-siècle se sentiront trahis par le silence et la passivité. C’est maintenant qu’il faut dire non à Dadis avant qu’il ne soit trop tard.
Si Dadis passe, c’est une brèche de plus ouverte pour tous les dictateurs dormant. S’il échoue, c’est une grande victoire pour la démocratie apaisée dans une Afrique en mutation.
Toute l’Afrique a une dette terrible envers cette guinée sous dictature devant la non-ingérence assassine depuis un demi-siècle.
Et pourtant, nous avons tous quelque chose de guinéen.
Mamadou NDIONE
Mandione15@gmail.com