Assigné à résidence depuis vendredi soir, M. Besigye a été escorté hors de sa maison de Kasangati, dans le nord de Kampala, et emmené dans un fourgon de police, selon cette source. « Nous l’emmenons au poste de police de Nagalama », a confirmé un porte-parole de la police, Patrick Onyango.
M. Besigye, 59 ans, est arrivé deuxième de l’élection présidentielle avec 35,37 % des voix, loin derrière le président sortant Yoweri Museveni (60,75 %), 71 ans, au pouvoir depuis trente ans et réélu pour un cinquième mandat de cinq ans, selon les résultats officiels.
L’opposant historique, déjà battu au premier tour lors des trois dernières élections présidentielles (2001, 2006 et 2011), a dénoncé un scrutin « frauduleux » et demandé aux Ougandais et à la communauté internationale d’en rejeter les résultats.
Marche sur la Commission électorale
M. Besigye avait appelé dimanche soir ses partisans à l’accompagner lundi dans une marche vers la commission électorale, dont il condamne le manque d’indépendance et qu’il accuse de couvrir les fraudes commises par le régime.
Mais la police a prévenu qu’elle ne tolérerait aucune manifestation lundi, affirmant que M. Besigye ne lui avait pas annoncé son intention d’organiser un cortège. Elle a également justifié son refus par le fait que la rentrée scolaire devait avoir lieu lundi et qu’une marche « empiéterait sur les droits collectifs des parents et de leurs enfants ».
M. Besigye a été arrêté quatre fois en une semaine, et trois fois depuis la tenue du scrutin le 18 février. Les Etats-Unis ont dénoncé le « harcèlement » dont il a été l’objet et estimé que l’élection n’était « pas du tout en adéquation avec les standards internationaux et les attentes en matière de processus démocratique ».
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