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Nouvelle politique de crédit : Pamecas s’ouvre à la finance islamique

Pour mieux démocratiser l’offre de services financiers et améliorer la qualité de vie des populations, le réseau Pamecas s’ouvre à la finance islamique.Ainsi, à travers la Mourabaha et la Mousharaka, l’institution de micro crédit interviendra dans l’habitat social, la vente de denrées, l’équipement domestique ou professionnel et la téléphonie mobile.


Rédigé par leral.net le Lundi 1 Août 2011 à 12:51 | | 0 commentaire(s)|

Nouvelle politique de crédit : Pamecas s’ouvre à la finance islamique
Malgré d’importants résultats, depuis son introduction au Sénégal dans les années 90, l’offre des institutions de microfinance ne satisfait pas beaucoup de Sénégalais, musulmans, dont une bonne partie est encore en marge du système financier. Pour couvrir les préoccupations de ces derniers en leur proposant des services financiers répondant à leurs attentes, le Partenariat pour la mobilisation de l’épargne et du crédit au Sénégal (Pamecas) vient d’ouvrir un département de finance islamique (Defi), destiné à offrir aux foyers sénégalais, aux entreprises mais aussi aux institutions, des services financiers respectant les préceptes de l’Islam. ‘Après une quinzaine d’années d’existence, on s’est rendu compte qu’il existe des personnes qui rechignent à venir nous voir parce que nos produits ne sont pas conformes à leurs exigences islamiques.

C’est pourquoi, nous avons aménagé un département qui répondrait à ces exigences’, déclare Mamadou Touré, directeur général de Pamecas. Qui soutient que son institution avait tenté une première non concluante dans cette politique de crédit en 2005 à cause de problèmes techniques puisqu’elle n’avait pas l’expertise nécessaire. ‘Il faut aussi avouer qu’il n’y avait pas la volonté politique, notamment un environnement juridique. Mais le ministre de l’Economie et des Finances nous a écrit en avril 2010 pour nous faire part d’un projet test de mise en place de la finance islamique au Sénégal et qu’il souhaitait que Pamecas y soit. Pour nous, c’était une aubaine. On a sauté sur l’occasion pour démarrer ce programme’, explique Touré pour qui la stabilisation de l’économie nationale et sous-régionale ne peut se faire sans une révision profonde des politiques de crédit.

Selon Mamadou Touré, en créant ce département, l’institution de micro crédit va répondre non seulement à une demande existante des populations qui recherchent des produits et services financiers conformes aux valeurs de l’Islam mais contribuer également au développement économique et social du pays.En effet, relève-t-il dans un document remis à la presse, ‘suite à un contexte international marqué par la réinvention de la finance après la faillite des systèmes classiques, la création de ce nouveau département va faciliter la vie à des millions de citoyens’.

Et pour mener à bien ce nouveau service, l’institution dit s’être entouré d’une équipe dirigeante et d’un comité de Charia (Charia board) qualifiés et capables d’accompagner, avec respect et professionnalisme, les clients.

Dans sa phase-pilote, le Defi a choisi d’intervenir dans l’habitat social, la vente de denrées, l’équipement domestique ou professionnel et la téléphonie mobile. Et deux techniques de la finance islamique seront usitées à cet effet. Il s’agit de la Mourabaha, qui est ‘un contrat par lequel un établissement de crédit acquiert, à la demande d’un client, un bien meuble ou immobilier en vue de le lui revendre moyennant une marge bénéficiaire convenue d’avance’. A côté de celle-ci, le Defi compte également explorer la Mousharaka qui est une association de capitaux entre une ou plusieurs personnes, physiques ou morales, en vue de réaliser un projet commun à but lucratif.

Ces techniques proscrivent l’intérêt assimilé à l’usure, l’incertitude ou la spéculation, l’illicite, prônent l’obligation de partage des pertes et profits, entre autres.

Depuis les années 70, la finance islamique connaît un succès fulgurant, se chiffrant à 750 milliards de dollars et un taux de croissance annuel dépassant les 28 %.Au Sénégal, elle occupe une place prépondérante dans le cœur des populations malgré une absence de cadre légal et normatif.

Seyni DIOP
source Walfadjri

( Les News )