A l'instar du président américain, Barack Obama, François Hollande a profité de son discours devant l'assemblée générale de l'ONU pour plaider à la fois pour une ouverture envers le nouveau régime iranien et montrer que la force est toujours une option face au régime de Damas.
M. Hollande, qui a défendu l'option d'une intervention militaire avec les Etats-Unis, a réclamé à nouveau une résolution prévoyant des "mesures coercitives" à l'encontre du régime Assad. Parmi les trois "exigences", le chef de l'Etat veut que la résolution en préparation "puisse prévoir des mesures coercitives, c'est-à-dire sous Chapitre VII, qui ouvriraient la voie à une éventuelle action armée contre le régime en cas de manquement à ses obligations".
Il a également évoqué la possibilité d'un renoncement "collectif" au droit de veto par les cinq membres permanents du conseil des sécurité de l'ONU en cas de"crimes de masse". Les veto de la Russie et de la Chine ont jusqu'ici empêché toute décision sur ce dossier. Estimant que "trop de temps a été perdu", M. Hollande a estime qu'une solution politique est nécessaire pour "faire cesser cette guerre qui est la plus meurtrière depuis le début de ce siècle".
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DIALOGUE "DIRECT ET FRANC" AVEC L'IRAN
Quant au dossier du nucléaire iranien, il a dit attendre de Téhéran "des gestes concrets qui témoigneront que ce pays renonce à un programme militaire même s'il a le droit à un programme civil".
"C'est pourquoi j'ai fait le choix d'un dialogue direct et franc avec le président Rohani. Autant je suis pour le dialogue, autant je reste ferme sur la question majeure de la prolifération. Il ne peut pas y avoir d'acceptation de la prolifération nucléaire. C'est une question qui n'est pas liée à l'Iran, c'est une question majeure pour la sécurité du monde".
Le chef de l'Etat a également lancé "un cri d'alarme" sur la situation enCentrafrique, réclamant un soutien financier et logistique à la force panafricaine présente sur place. "Nous devons mettre fin aux exactions, qui prennent également des formes confessionnelles"", a-t-il ajouté.
L'anarchie règne en RCA depuis la prise du pouvoir en mars par une coalition rebelle, la Séléka, dont le chef Michel Djotodia s'est autoproclamé président. Les associations de défense des droits de l'homme accusent les ex-rebelles de nombreuses exactions contre la population et la situation humanitaire se dégrade.