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OPPOSITION : Pourquoi le PDS peut survivre à Wade

Comme si le Congrès du PDS se déroulait devant les locaux de la Section des Recherches du Parti démocratique sénégalais ! Le son de la révolte, mêlé à l’instinct de conservation, couvre le choc des egos. Preuve que ce parti, porté par un idéal, peut bien survivre à Wade.


Rédigé par leral.net le Jeudi 29 Novembre 2012 à 01:34 | | 0 commentaire(s)|

OPPOSITION : Pourquoi le PDS peut survivre à Wade
Le Congrès du Parti démocratique sénégalais se passe bien devant les locaux de la Section des Recherches de la Gendarmerie sénégalaise. Sous le chaud soleil, sur des chaises, Oumar Sarr, Ousmane Ngom, Modou Diagne Fada et compagnie attendent la sortie de Karim Wade. Il y a quelques années, la crispation PDS « Canal historique » - Génération du Concret minait l’appareil de l’intérieur. La gangrène du désamour se nourrit d’une pernicieuse accusation de spoliation d’une œuvre de longue date par une bande de copains pressés d’arriver au sommet derrière le soldat Karim. Les munitions ne se retrouvent pas que dans la rue. Les couloirs du Palais retentissent de gifles qui sonnent la musique de la révolte des « Libéraux de lait ». Dans le gros tourbillon pré-électoral, des voix s’élèvent pour fustiger la riposte quelquefois molle des ténors du parti fondé par le Président Wade. D’aucuns soupçonnent les « légitimistes » de partager le combat des opposants sur la question de la « dévolution monarchique du pouvoir ». Le deal est simple : plutôt Niasse, Idrissa, Tanor ou Macky que Karim ! La perte du pouvoir est une épreuve cruelle pour des Libéraux promis à une dilution de leur patrimoine politique dans le grand dépit des électeurs sénégalais. Le propos est sans appel : « le PDS ne survivra pas à Wade » !

La question de l’enrichissement illicite recolle les morceaux épars du parti et rogne les rancoeurs. La question du leadership individuel est reléguée au second plan. Le choix porté par Me Wade sur Oumar Sarr n’est plus, fondamentalement, un facteur de blocage. Tout le monde regarde vers la direction de la lutte pour la dignité de la famille politique du Président Wade. Le leadership est collectif, nourri à l’instinct de conservation. Aliou Sow, qui ne partage pas le choix porté sur Oumar Sarr, reste dans la mesure de la défense de l’idéal de liberté. Serigne Mbacké Ndiaye et son courant alimentent l’énergie de l’espoir libéral d’une justice non sélective et qui respecte la dignité des présumés détourneurs de fonds publics. Abdoulaye Baldé, qui vient de créer son parti, l’Union centriste sénégalais (UCS), a retrouvé sa « grande famille ». Il passe outre la tonalité polémique des articles de presse sur des accusations que Karim Wade aurait portées sur lui. Les anciens Président du Conseil de Surveillance et Directeur exécutif de l’ANOCI se sont retrouvés pour organiser leur défense. Face à la montée des périls, ils savent que leurs sorts sont liés.

Le PDS peut bien survivre à son fondateur, Me Abdoulaye Wade. Les auditions en sont la preuve. Il suffit de ficeler un bon projet de gouvernance, de taire le choc des egos en appliquant la démocratie interne. L’allégeance ne sera plus faite à un homme, mais à un mode de fonctionnement vers un horizon : servir la République. Les démons de la division ne sortiront pas sous la lumière de la transparence et d’une émulation saine. Même ceux qui, comme Baldé et Pape Diop, sont partis, ont leur place dans ce dispositif de reconquête. Il suffit de les intégrer dans un large mouvement qui porterait l’alternative. Attention : cela pourrait ne pas être le combat d’un quinquennat ! Le nouveau jour libéral est celui des concessions et des jonctions.

Amadou Lamine NDIAYE

Lesenegalais.net

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