Trotskyste ayant blanchi, pardon bleui, sous le harnais de la guérilla politique, malgré un calme olympien qui départ du tempérament de feu propre au Walo-Walo, il surfe, depuis la survenue de l’alternance en 2000, sur les vagues houleuses d’une mer libérale d’ordinaire prompte à engloutir ses enfants. Il s’y ajoute que son background professionnel d’ingénieur en informatique l’a hissé, presque naturellement, à la station névralgique de chargé des élections du Parti démocratique sénégalais (Pds). Avec, cerise sur le gâteau, une vue panoramique sur un dispositif tout aussi stratégique pour un parti au pouvoir : l’arsenal politico-électoral(iste). L’autre aspect non négligeable de la «toute puissance» du ministre d’Etat Oumar Sarr est qu’il a, depuis presque dix (10) ans, la haute main sur un ministère qui peut permettre d’engranger des bénéfices politiques et … personnels. Surtout que celui qui nourrit le vœu de créer un courant au sein du Pds traîne la réputation d’être «un homme généreux et qui sait partager». Bref, le maire de la ville natale de l’ancien Premier socialiste Habib Thiam depuis 1996 fait, aujourd’hui, l’objet de toutes les attentions. Et pour cause !
Silence bavard
La preuve, il a été l’un des rares membres du gouvernement, pour ne pas dire le seul, à avoir eu droit, lors des séances marathon de vote du budget à l’Assemblée nationale, à des félicitations appuyées de la part des députés. Aussi de la mouvance présidentielle que de l’opposition. Et ils sont unanimes à saluer la diligence avec laquelle le ministre de l’Habitat et de la Construction qu’il est leur a permis d’accéder à la propriété. Ce qui n’est pas rien dans un pays où, convenons-en, les pouvoirs publics sont encore très loin de concrétiser le slogan «Un Sénégalais, un toit». Et, pour ne pas arranger les choses, l’ancien professeur à l’Ensut se complaît, au sein d’un parti où il peut légitimement revendiquer des faits d’armes et un vécu plus qu’honorable, dans un silence plus qu’assourdissant. Pourtant, dieu sait que l’orfèvre des algorithmes qu’il est ne manque pas d’arguments pour contenir les échappées solitaires des «frères perdus» et croiser le fer avec les adversaires politiques. Une posture, pourtant loin d’être synonyme de neutralité, qui a toujours alimenté les supputations dans les chaumières libérales et les salons cossus où l’on se fait plaisir à esquisser les schémas de l’après-Wade.
L’heure H
C’est, d’ailleurs, en cela que sa sortie, lui qui parle rarement, vaut sont pesant de … position dans les débats qui agitent, en 2011 et à quelques chevauchées d’une élection présidentielle capitale, le Parti démocratique sénégalais (Pds). Vu sous cet angle, il ne serait pas hasardeux de penser que ce scientifique dans l’âme, dans un timing minutieusement calé, a choisi le moment pour jeter un pavé dans la mare libérale. Tous risques calculés. Car, il sait, mieux que quiconque, que l’heure H est arrivée pour lui et tous ceux qui, sans jamais oser le dire haut et fort, ont de sérieuses réserves à émettre sur ce qu’il est convenu de nommer pudiquement sous un vocable on ne peut plus évocateur : «la manière dont les choses se passent présentement au Pds». En termes moins sibyllins, d’aucuns ont fini de faire croire au «frère Secrétaire général national» qu’Oumar Sarr est à surveiller comme du lait sur le feu. Autrement dit, le premier magistrat de Dagana, qui a survécu à la bourraque des Locales de mars 2009, «pourrait être amené à contester quelqu’un proposé par Me Wade si sa candidature venait à être invalidée». Bref, il n’est pas exclu qu’Oumar Sarr ait, sans que personne ne trouve à redire, des plages de convergence avec d’autres «libéraux de lait» en rupture de ban avec les siens pour diverses raisons.
Diombass Diaw
Pourtant, les tentatives n’ont pas manqué, au sein de l’Establishment du Parti démocratique sénégalais (Pds), pour trouver un «contrepoids» à ce balaise ministre d’Etat, au propre comme au figuré, qui trône avec flegme, circonspection et assurance à la Place Omvs. Aussi, comme il est de coutume en de pareilles circonstances, un «digne et authentique» fils du terroir est monté (de toutes pièces ?) pour réduire sa marge de manœuvre. D’autres diront, sans doute, ses capacités de nuisance. C’est ainsi que le choix fut - on ne sait, d’ailleurs, par qui et comment - sur Diombass Diaw. Ingénieur polytechnicien, très tôt initié à la politique, il est le coordonateur du Cercle d’études et de réflexion pour le Oualo (Cero). Bouillant comme du fuel dans une chaudière en période de délestage, ce cadre à la Senelec aura réussi à donner du fil à retordre à l’indéboulonnable Oumar Sarr. Il en fut ainsi jusqu’à ce que, par une de ces contorsions dont seul le destin a le secret, le sieur Diombass Diaw trouve sur son chemin la demoiselle Khadija Mbaye. S’ensuivit l’esclandre de mœurs de triste mémoire qui, en plus d’avoir tenu en haleine l’opinion publique, a beaucoup terni l’image d’Oumar Sarr. Excédé et révolté, Diombass Diaw a quitté, il y a peu, le Pds. Pour qui le connaît …
PAPA SOULEYMANE KANDJI
(Le Pays)
------------------------------ ENCADRE ---------------------------
Le cas du Dg des Douanes
Ancien enfant de troupe, doté d’une tête bien faite, selon de nombreux témoignages, ce musulman très à cheval sur les pratiques cultuelles de l’islam est, malgré lui, au cœur d’une impitoyable bataille de longs couteaux. Mais, l’Inspecteur général d’Etat qu’il est n’ignore pas les enjeux de ce duel à mort dont il ne peut, pour diverses raisons, se soustraire. En effet, nul ne sait mieux que ce quadra, qui a gravi les échelons en un temps record, que sa mise sur orbite obéissait à bien d’autres considérations. Très introduit dans le mouvement associatif local, brillant renard des surfaces qui aurait pu devenir, sans forcer la dose, un footballeur professionnel, «l’autorité» voyait en lui un palliatif naturel pour désamorcer, si l’occasion venait à se présenter, ce qui pourrait être «une bombe Oumar Sarr».
«Grand Oumar»
Mais, futé comme pas un, celui que la censure populaire définit comme un protégé de Mme Aminata Tall, qui l’aurait adoubé pour hériter du poste de Directeur général des Douanes quand elle plastronnait au Secrétariat général de la présidence de la République, ne semble pas être dans les dispositions de jouer le «sale boulot». Et, c’est pour dire le moins. Car, et ceux qui veulent jouer «la carte Makhtar Cissé» contre Oumar Sarr l’oublient souvent, le boss des gabelous est un petit frère, au sens traditionnel et sénégalais du terme, du maire de Dagana dont il a été, à l’aube de l’Alternance, le Directeur de cabinet au ministère de la Pêche. Il était alors question, pour celui que la quasi-totalité des jeunes cadres de cette partie du Walo appellent affectivement «Grand Oumar», de miser sur la nouvelle génération. La preuve, il a réussi la prouesse, dans un pays où le chômage des diplômés n’est pas qu’une simple vue de l’esprit, à «placer» beaucoup de jeunes originaires de son patelin dans les structures sous sa tutelle. Et, pour sûr, il ne balayera pas, le moment venu, le retour sur investissement d’un revers de la main.
PAPA SOULEYMANE KANDJI
(Le Pays)
Silence bavard
La preuve, il a été l’un des rares membres du gouvernement, pour ne pas dire le seul, à avoir eu droit, lors des séances marathon de vote du budget à l’Assemblée nationale, à des félicitations appuyées de la part des députés. Aussi de la mouvance présidentielle que de l’opposition. Et ils sont unanimes à saluer la diligence avec laquelle le ministre de l’Habitat et de la Construction qu’il est leur a permis d’accéder à la propriété. Ce qui n’est pas rien dans un pays où, convenons-en, les pouvoirs publics sont encore très loin de concrétiser le slogan «Un Sénégalais, un toit». Et, pour ne pas arranger les choses, l’ancien professeur à l’Ensut se complaît, au sein d’un parti où il peut légitimement revendiquer des faits d’armes et un vécu plus qu’honorable, dans un silence plus qu’assourdissant. Pourtant, dieu sait que l’orfèvre des algorithmes qu’il est ne manque pas d’arguments pour contenir les échappées solitaires des «frères perdus» et croiser le fer avec les adversaires politiques. Une posture, pourtant loin d’être synonyme de neutralité, qui a toujours alimenté les supputations dans les chaumières libérales et les salons cossus où l’on se fait plaisir à esquisser les schémas de l’après-Wade.
L’heure H
C’est, d’ailleurs, en cela que sa sortie, lui qui parle rarement, vaut sont pesant de … position dans les débats qui agitent, en 2011 et à quelques chevauchées d’une élection présidentielle capitale, le Parti démocratique sénégalais (Pds). Vu sous cet angle, il ne serait pas hasardeux de penser que ce scientifique dans l’âme, dans un timing minutieusement calé, a choisi le moment pour jeter un pavé dans la mare libérale. Tous risques calculés. Car, il sait, mieux que quiconque, que l’heure H est arrivée pour lui et tous ceux qui, sans jamais oser le dire haut et fort, ont de sérieuses réserves à émettre sur ce qu’il est convenu de nommer pudiquement sous un vocable on ne peut plus évocateur : «la manière dont les choses se passent présentement au Pds». En termes moins sibyllins, d’aucuns ont fini de faire croire au «frère Secrétaire général national» qu’Oumar Sarr est à surveiller comme du lait sur le feu. Autrement dit, le premier magistrat de Dagana, qui a survécu à la bourraque des Locales de mars 2009, «pourrait être amené à contester quelqu’un proposé par Me Wade si sa candidature venait à être invalidée». Bref, il n’est pas exclu qu’Oumar Sarr ait, sans que personne ne trouve à redire, des plages de convergence avec d’autres «libéraux de lait» en rupture de ban avec les siens pour diverses raisons.
Diombass Diaw
Pourtant, les tentatives n’ont pas manqué, au sein de l’Establishment du Parti démocratique sénégalais (Pds), pour trouver un «contrepoids» à ce balaise ministre d’Etat, au propre comme au figuré, qui trône avec flegme, circonspection et assurance à la Place Omvs. Aussi, comme il est de coutume en de pareilles circonstances, un «digne et authentique» fils du terroir est monté (de toutes pièces ?) pour réduire sa marge de manœuvre. D’autres diront, sans doute, ses capacités de nuisance. C’est ainsi que le choix fut - on ne sait, d’ailleurs, par qui et comment - sur Diombass Diaw. Ingénieur polytechnicien, très tôt initié à la politique, il est le coordonateur du Cercle d’études et de réflexion pour le Oualo (Cero). Bouillant comme du fuel dans une chaudière en période de délestage, ce cadre à la Senelec aura réussi à donner du fil à retordre à l’indéboulonnable Oumar Sarr. Il en fut ainsi jusqu’à ce que, par une de ces contorsions dont seul le destin a le secret, le sieur Diombass Diaw trouve sur son chemin la demoiselle Khadija Mbaye. S’ensuivit l’esclandre de mœurs de triste mémoire qui, en plus d’avoir tenu en haleine l’opinion publique, a beaucoup terni l’image d’Oumar Sarr. Excédé et révolté, Diombass Diaw a quitté, il y a peu, le Pds. Pour qui le connaît …
PAPA SOULEYMANE KANDJI
(Le Pays)
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Le cas du Dg des Douanes
Ancien enfant de troupe, doté d’une tête bien faite, selon de nombreux témoignages, ce musulman très à cheval sur les pratiques cultuelles de l’islam est, malgré lui, au cœur d’une impitoyable bataille de longs couteaux. Mais, l’Inspecteur général d’Etat qu’il est n’ignore pas les enjeux de ce duel à mort dont il ne peut, pour diverses raisons, se soustraire. En effet, nul ne sait mieux que ce quadra, qui a gravi les échelons en un temps record, que sa mise sur orbite obéissait à bien d’autres considérations. Très introduit dans le mouvement associatif local, brillant renard des surfaces qui aurait pu devenir, sans forcer la dose, un footballeur professionnel, «l’autorité» voyait en lui un palliatif naturel pour désamorcer, si l’occasion venait à se présenter, ce qui pourrait être «une bombe Oumar Sarr».
«Grand Oumar»
Mais, futé comme pas un, celui que la censure populaire définit comme un protégé de Mme Aminata Tall, qui l’aurait adoubé pour hériter du poste de Directeur général des Douanes quand elle plastronnait au Secrétariat général de la présidence de la République, ne semble pas être dans les dispositions de jouer le «sale boulot». Et, c’est pour dire le moins. Car, et ceux qui veulent jouer «la carte Makhtar Cissé» contre Oumar Sarr l’oublient souvent, le boss des gabelous est un petit frère, au sens traditionnel et sénégalais du terme, du maire de Dagana dont il a été, à l’aube de l’Alternance, le Directeur de cabinet au ministère de la Pêche. Il était alors question, pour celui que la quasi-totalité des jeunes cadres de cette partie du Walo appellent affectivement «Grand Oumar», de miser sur la nouvelle génération. La preuve, il a réussi la prouesse, dans un pays où le chômage des diplômés n’est pas qu’une simple vue de l’esprit, à «placer» beaucoup de jeunes originaires de son patelin dans les structures sous sa tutelle. Et, pour sûr, il ne balayera pas, le moment venu, le retour sur investissement d’un revers de la main.
PAPA SOULEYMANE KANDJI
(Le Pays)