Tristesse et émoi ont marqué la cérémonie de levée de corps à laquelle de nombreux patrons de presse, des professionnels des médias, des parents et amis, ont assisté.
Mamadou Yoro Diallo, Ousmane Ndiaye, Abou Mamadou Sy, respectivement cadreur, chauffeur et journaliste du site d’information Leral, ont été acheminés à Ziguinchor, Touba et Podor, selon les voeux de leurs parents.
Ils ont effectué leur dernier voyage après la cérémonie de levée de corps qui s’est déroulée à la morgue de l’hôpital Principal de Dakar. A la fin de la cérémonie, les trois corbillards alignés, roulent doucement à la tête d’un convoi de plus d’une dizaine de véhicules, laissant derrière eux, plusieurs personnes abattues.
La tristesse se lit sur tous les visages comme sur celui de cette jeune fille qui, sous le choc et fortement affectée, pousse un grand cri, et hurle : «Abou Sy yahata ! Abou Sy ne partira pas.»
L’entrée de la morgue de l’hôpital Principal était grouillante de monde. Difficile de se frayer un chemin dans cette foule de journalistes venus assister à la levée de corps de leurs confrères tombés, les armes à la main, ce lundi 31 mai 2021, à la suite d’un accident tragique de la route survenu à Kédougou, en marge de la tournée économique qu’effectue le président de la République dans les régions de Kaffrine, de Tambacounda et de Kédougou.
A 10 heures, parents des victimes, jeunes reporters, patrons de presse, amis et hommes politiques, tout le monde était présent dans un silence de cathédrale. Mamadou Cissé, coordonnateur de la rédaction de Leral Tv, triplement bouleversé, confie, le coeur lourd : «Ce sont mes amis, mes frères qui sont partis. J’ai partagé avec eux d’excellents moments. Abou Sy que j’appelais mon homme de confiance, se précipitait pour faire toutes les tâches difficiles ».
Il me disait souvent : «Dg tu sais quand ma mission sera accomplie ?» Et je lui disais non. Et il répondait, «c’est quand j’aurais couvert une guerre. Yoro, lui, il avait une main d’or. A chaque fois qu’il sortait, les gens m’appelaient de partout pour me dire que votre cadreur, il fait un excellent boulot. Quand à Ousmane lui, c’est mon frère, mon chauffeur préféré, et je le dérangeais à n’importe quelle heure pour les services de Leral.»
Il poursuit : «C’est une partie de moi qui est partie. Ce sera très difficile pour moi de continuer ce métier, de continuer d’aller à la rédaction sans voir mes trois Gaindé à mes côtés.»
Dans l’assistance, quelques patrons de presse sont aux côtés des familles des disparus pour leur témoigner leur compassion. Dame Dieng, Madiambal Diagne, Mamoudou Ibra Kane, Maïmouna Ndour Faye et Bougane Guèye Dany, entre autres.
L’entame de la cérémonie est marquée par des témoignages venant de toutes parts. La foule retenue dehors à cause de la crise sanitaire, tout s’est fait en privé. Leral frappé au coeur est touché à jamais.
Tout comme les jeunes confrères dont les larmes ont coulé en abondance. Le groupe des jeunes reporters s’associe à la douleur et la peine de leurs confrères et présente ses condoléances à toute l’équipe de Leral, aux familles des victimes et à toute la presse nationale.
«Reposez en paix chers confrères de Leral Tv. Tels des soldats, vous êtes tombés sur le champ de bataille le 31 mai 2021», lit-on sur leurs t-shirts, sur lesquels sont imprimées les photos des trois victimes.
Le Quotidien
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