Gala: Comme Red, votre personnage, avez-vous un côté colérique?
Omar Sy: Je ne suis pas colérique, mais je peux parfois m’énerver. C’est assez normal et sain ! Ce qui m’a intéressé avec ce personnage, c’est que tout le monde me voyait jusque-là comme quelqu’un de zen : souriant. Et j’obtenais rarement des rôles de méchant. Alors j’y suis allé à fond, totalement décomplexé, en me cachant derrière l’image animée.
Gala: Ce film réhabilite d’ailleurs la colère : Red en faire quelque chose de positif.
O.S.: C’est une histoire de tolérance : elle montre que nous fonctionnons tous différemment et tant mieux. Il faut apprendre les uns des autres, les accepter, pour vaincre les cochons!
Gala: Acceptez-vous ce genre de projets pour faire plaisir à vos enfants? Ou pour celui de l’éternel enfant que vous êtes ?
O.S.: Les films d’animation sont en effet ceux que je suis le plus fier de montrer à mes enfants. Je suis toujours curieux de savoir ce qu’ils vont en penser. Mais même l’adulte en moi prend son pied ! Ici, j’ai surtout aimé participer à l’adaptation du texte pour que les blagues en anglais fonctionnent au mieux.
Gala: D’autant qu’en tant que résident de Los Angeles, vous avez désormais la maîtrise du joke…
O.S.: Disons que je les comprends mieux, j’arrive mieux donc à retranscrire.
Gala: Vous êtes à Cannes avant même le début des festivités. Vous aimez les inaugurations?
O.S.: Oui, je coupe le ruban! Je suis très heureux de revenir là où tout a commencé pour moi. J’ai débuté comme comédien ici avec Jamel sur le plateau de Nulle Part Ailleurs de Canal +. Mon amitié avec Fred (Testot ndlr) a réellement commencé sur la Croisette. C’est ici que j’ai eu la révélation de ce métier. Cannes est mon point de départ.
Gala: Vous avez même raté votre bac pour venir ici?
O.S.: Disons que je suis venu au mois de mai sans mon cartable pour réviser. Parce que Cannes, c’est une seule fois dans la vie, alors que le bac, je pouvais le repasser !
Gala: Vos amis de Canal + vont-ils vous manquer cette année?
O.S.: C’est un peu triste la Croisette sans le plateau, mais on fera sans ! J’ai hâte de voir ce qu’il va se passer à Canal +. Mais pour l’instant c’est difficile de porter un jugement.
Gala: Rêvez-vous de venir en compétition?
O.S.: Le moment venu. Je suis en tout cas content de venir avec un film à présenter. Je m’étais promis de revenir dans ces conditions. La prochaine fois, ce sera peut-être pour monter les marches? Qui sait?
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