Certains des débatteurs autour de l'esprit des Lois ont eu des relations récentes (Me Ousmane Sèye et Doudou Wade) ou anciennes (Me Babou) avec le Parti démocratique sénégalais, tous, cependant, avec le professeur Mady Boiré, ont laissé parler la technique froide pour énoncer aussi bien le mode saisine de l'Assemblée nationale que le fond, c'est-à-dire le mode de constitution de la commission, sinon la loi elle-même (1). D'autres, malgré pompeusement une proximité avec le garde des Sceaux, donc théoriquement maîtrisant l'esprit et la lettre, ont des arguties fantaisistes qui laissent transparaître qu'au fond le pouvoir ne tient pas le bon bout dans cette course effrénée de recherche de biens prétendument mal acquis ; Serigne Bassirou Guèye est de ceux-là dont la fantasmagorie relève de la casuistique qui effleure tout à cherchant à éviter de déflorer un secret d'instruction qu'il se devait d'être le premier hussard suisse, comme sa patronne 2).
Tous s'accordent cependant sur une chose tellement simple qu'elle échappe à tout le monde : ceux prétendus enrichis et poursuivis en tant que suppôts du régime de Wade, même retournés à l'état civil, auraient acquis ce bien en tant que ministre ; les entendre aujourd'hui avec la Cour de répression pour ensuite les envoyer vers la Haute cour de Justice repose sur une simple logique de simplets qui transgresse l'esthétique, base de la morale sociale et du droit positif.
Il en est de même dans l'affaire de transport de chèques au nom d'un président battu, incapable physiquement de se déplacer au Sénégal et qui charge un de ses hommes de confiance de lui convoyer quelques chèques pour solder ses comptes avec certains Sénégalais, employés, amis ou prêteurs. Sylla a été arrêté et inculpé de tous les pêchés d'Israël ; c'est à peine si on l'accuse pas d'être Al Qaïda islamique au Sénégal pour intenter une révolte contre le régime de Macky Sall
Au fond, la complaisance des populations sénégalaises outrées par le comportement officiel sous Wade semble un passe-droit dont le pouvoir actuel use et abuse ; elle provient d'une certaine culture du misérabilisme née d'une conjoncture sociale assez délicate dans laquelle nage le Sénégal depuis Abdou Diouf. En son nom, l'Etat gère au rabais, sans inspiration : le subjectivisme aveugle et vindicatif quand les chômeurs d'hier, en une dizaine d'années, se retrouvent milliardaires. C'est le seul tort de quelques poursuivis Il en est de même des nuls de la classe qui ont quitté tôt l'école pour se faire alors que d'autres, diplômés après s'être échinés pendant trop longtemps dans un enseignement long incapable de régler le problème des ressources humaines, cherchent le diable pour lui tirer la queue.
A un an de l'arrivée de Macky Sall, le bilan se résume à un seul point : la lutte contre l'enrichissement illicite. Elle serait une exigence de son lectorat (40% des 26% qui ont permis au candidat de franchir l’obstacle du premier pour), avant de devenir une exigence nationale de populations outrées par le sabotage économique de l’ère Wade.
Le flair politique du président de la République est plus solide et intuitif que les bravades de façade d’un chef constitutionnellement protégé des turpitudes et surprises de la vie. L’argumentation malheureuse des caciques du Pds poursuivis ne fait qu’ajouter à l’ire de populations outrées par un moyen de défense qui frise l’outrage envers le chef de l’Etat et la société sénégalaise : tout le monde ne peut être comptable d'un bilan constitutionnel qui couvre les vicissitudes de la vie, les erreurs de jeunesse du temps des braises, les divins calembours politiques portant au pouvoir celui avec lequel on s'entendait naguère comme larrons en foire.
A trop tirer cependant sur la corde d’un enrichissement illicite qui risque d’être l’Arlésienne sénégalaise, le pouvoir actuel pourrait s’enliser dans un juridisme sans incidence nette sur le vécu quotidien des populations sénégalaises. Car, à vouloir coûte que coûte donner à l'opinion quelque chose à ronger, on risque, avec le commissaire San Antonio, de mettre un os dans la noce avec cette fébrilité excessive qui ne permet pas toujours de séparer la bonne graine de l’ivraie.
(*) Il n'y a pas de quoi fouetter un chat
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Notes
1. Cf. notamment "Libération" N° 359, "EnQuête" N° 473 et "L'Observateur" N°2790 et, plus généralement, la presse du 08 janvier 2013.
2. Lire l'entretien accordé à "L'Observateur" N° 2792 du 10 janvier 2013, pages 6 et 7.
Tous s'accordent cependant sur une chose tellement simple qu'elle échappe à tout le monde : ceux prétendus enrichis et poursuivis en tant que suppôts du régime de Wade, même retournés à l'état civil, auraient acquis ce bien en tant que ministre ; les entendre aujourd'hui avec la Cour de répression pour ensuite les envoyer vers la Haute cour de Justice repose sur une simple logique de simplets qui transgresse l'esthétique, base de la morale sociale et du droit positif.
Il en est de même dans l'affaire de transport de chèques au nom d'un président battu, incapable physiquement de se déplacer au Sénégal et qui charge un de ses hommes de confiance de lui convoyer quelques chèques pour solder ses comptes avec certains Sénégalais, employés, amis ou prêteurs. Sylla a été arrêté et inculpé de tous les pêchés d'Israël ; c'est à peine si on l'accuse pas d'être Al Qaïda islamique au Sénégal pour intenter une révolte contre le régime de Macky Sall
Au fond, la complaisance des populations sénégalaises outrées par le comportement officiel sous Wade semble un passe-droit dont le pouvoir actuel use et abuse ; elle provient d'une certaine culture du misérabilisme née d'une conjoncture sociale assez délicate dans laquelle nage le Sénégal depuis Abdou Diouf. En son nom, l'Etat gère au rabais, sans inspiration : le subjectivisme aveugle et vindicatif quand les chômeurs d'hier, en une dizaine d'années, se retrouvent milliardaires. C'est le seul tort de quelques poursuivis Il en est de même des nuls de la classe qui ont quitté tôt l'école pour se faire alors que d'autres, diplômés après s'être échinés pendant trop longtemps dans un enseignement long incapable de régler le problème des ressources humaines, cherchent le diable pour lui tirer la queue.
A un an de l'arrivée de Macky Sall, le bilan se résume à un seul point : la lutte contre l'enrichissement illicite. Elle serait une exigence de son lectorat (40% des 26% qui ont permis au candidat de franchir l’obstacle du premier pour), avant de devenir une exigence nationale de populations outrées par le sabotage économique de l’ère Wade.
Le flair politique du président de la République est plus solide et intuitif que les bravades de façade d’un chef constitutionnellement protégé des turpitudes et surprises de la vie. L’argumentation malheureuse des caciques du Pds poursuivis ne fait qu’ajouter à l’ire de populations outrées par un moyen de défense qui frise l’outrage envers le chef de l’Etat et la société sénégalaise : tout le monde ne peut être comptable d'un bilan constitutionnel qui couvre les vicissitudes de la vie, les erreurs de jeunesse du temps des braises, les divins calembours politiques portant au pouvoir celui avec lequel on s'entendait naguère comme larrons en foire.
A trop tirer cependant sur la corde d’un enrichissement illicite qui risque d’être l’Arlésienne sénégalaise, le pouvoir actuel pourrait s’enliser dans un juridisme sans incidence nette sur le vécu quotidien des populations sénégalaises. Car, à vouloir coûte que coûte donner à l'opinion quelque chose à ronger, on risque, avec le commissaire San Antonio, de mettre un os dans la noce avec cette fébrilité excessive qui ne permet pas toujours de séparer la bonne graine de l’ivraie.
(*) Il n'y a pas de quoi fouetter un chat
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Notes
1. Cf. notamment "Libération" N° 359, "EnQuête" N° 473 et "L'Observateur" N°2790 et, plus généralement, la presse du 08 janvier 2013.
2. Lire l'entretien accordé à "L'Observateur" N° 2792 du 10 janvier 2013, pages 6 et 7.