Avec le Programme de modernisation des villes du Sénégal (Promovilles), Ourossogui a gagné plusieurs kilomètres de bitume. Les principales artères, au cœur de la ville, sont goudronnées, au grand bonheur des taxis… motos Jakarta. Pour se déplacer à l’intérieur de Ourossogui, il n’y a que deux options : il faut prendre une charrette, avec le risque de se salir les habits ou une moto Jakarta à 200 FCfa le trajet, plus rapide, mais moins sécurisé.
Entre 7 h 45 et 8 h, la route nationale n°2 est inondée de motos. Elles roulent dans tous les sens, à vive allure, supportant les élèves du collège et du lycée. Le spectacle est saisissant. Ça roule dans un désordre total, sans aucun respect du Code de la route.
Pour Salif Athie, chauffeur d’une ONG implantée à Kanel, c’est un spectacle suicidaire auquel il assiste tous les matins.
“Les conducteurs de motos Jakarta ne tiennent pas trop à la vie. C’est un suicide de monter sur leurs motos. Ils conduisent n’importe comment avec une allure qui vous fait frémir. Les matins, entre le carrefour et le collège, quand je roule, je suis en panique, parce que je peux heurter à tout moment une moto. Ils vous dépassent des deux côtés, à gauche comme à droite. Tu es obligé de faire attention pour les éviter, parce qu’ils ne sont pas même pas conscients du danger”, dénonce-t-il.
En effet, certains “jakartamen” se permettent même de supporter deux passagers, comme Amadou, ce jeune garçon natif de Ourossogui.
“Il m’arrive de supporter plus d’une personne sur ma moto, mais ce n’est pas tous les jours. Je le fais juste pour aider les élèves, parce qu’ils doivent aller à l’école et ils ne voudraient pas arriver en retard. S’ils sont deux, au lieu de payer 400 FCfa, ils paieront juste 300, soit 150 chacun. Vous allez penser que c’est une réduction dérisoire, mais ce sont des élèves. Ces 50 FCfa qu’ils économisent, peuvent leur être d’une grande utilité”, témoigne le garçon, du haut de ses 17 hivernages.
Les autorités invitées à prendre leurs responsabilités
Ce spectacle effroyable qui s’offre aux riverains de la RN2, suscite chez eux un magma de frustrations. Ils ont assisté à une kyrielle d’accidents et ils interpellent les autorités à mettre de l’ordre, pour mettre fin à ce chaos. Faty est vendeuse à quelques encablures du collège ; elle milite pour la méthode forte.
“Il faut interdire les taxis-motos Jakarta dans cette ville. Il y a trop d’accidents sur cette route. C’est presque chaque jour qu’il se produit des accidents. Je ne peux même pas compter le nombre de personnes tombées des motos. Même si elles ne meurent pas, elles auront des séquelles qui les marqueront à vie.
Vraiment, je demande aux parents d’élèves de ne plus laisser leurs enfants monter sur ces motos de la mort. Moi, pour rien au monde, je ne monterai sur ces deux-roues. Je tiens à ma vie, alors que monter sur les Jakarta, c’est clairement se suicider”, fulmine-t-elle.
Les témoignages sont légion : les motos ont emporté beaucoup de vies, dont celle l’agent de la Radiotélévision sénégalaise de Matam, Mamadou Thiam, il y a un peu plus de trois ans.
“C’est vers 16 h que l’incident tragique s’est produit. Mamoudou Thiam était avec ses amis, comme tous les jours, à côté du carrefour pour discuter. Ayant pris congé de ses amis, il a pris sa moto pour retourner à son appartement qui se trouve près du collège. Au moment où il faisait demi-tour, il s’est fait percuter par une autre moto venant de l’autre sens. Il a rendu l’âme le lendemain”, se remémore Farba, trouvé au niveau du carrefour.
Entre 7 h 45 et 8 h, la route nationale n°2 est inondée de motos. Elles roulent dans tous les sens, à vive allure, supportant les élèves du collège et du lycée. Le spectacle est saisissant. Ça roule dans un désordre total, sans aucun respect du Code de la route.
Pour Salif Athie, chauffeur d’une ONG implantée à Kanel, c’est un spectacle suicidaire auquel il assiste tous les matins.
“Les conducteurs de motos Jakarta ne tiennent pas trop à la vie. C’est un suicide de monter sur leurs motos. Ils conduisent n’importe comment avec une allure qui vous fait frémir. Les matins, entre le carrefour et le collège, quand je roule, je suis en panique, parce que je peux heurter à tout moment une moto. Ils vous dépassent des deux côtés, à gauche comme à droite. Tu es obligé de faire attention pour les éviter, parce qu’ils ne sont pas même pas conscients du danger”, dénonce-t-il.
En effet, certains “jakartamen” se permettent même de supporter deux passagers, comme Amadou, ce jeune garçon natif de Ourossogui.
“Il m’arrive de supporter plus d’une personne sur ma moto, mais ce n’est pas tous les jours. Je le fais juste pour aider les élèves, parce qu’ils doivent aller à l’école et ils ne voudraient pas arriver en retard. S’ils sont deux, au lieu de payer 400 FCfa, ils paieront juste 300, soit 150 chacun. Vous allez penser que c’est une réduction dérisoire, mais ce sont des élèves. Ces 50 FCfa qu’ils économisent, peuvent leur être d’une grande utilité”, témoigne le garçon, du haut de ses 17 hivernages.
Les autorités invitées à prendre leurs responsabilités
Ce spectacle effroyable qui s’offre aux riverains de la RN2, suscite chez eux un magma de frustrations. Ils ont assisté à une kyrielle d’accidents et ils interpellent les autorités à mettre de l’ordre, pour mettre fin à ce chaos. Faty est vendeuse à quelques encablures du collège ; elle milite pour la méthode forte.
“Il faut interdire les taxis-motos Jakarta dans cette ville. Il y a trop d’accidents sur cette route. C’est presque chaque jour qu’il se produit des accidents. Je ne peux même pas compter le nombre de personnes tombées des motos. Même si elles ne meurent pas, elles auront des séquelles qui les marqueront à vie.
Vraiment, je demande aux parents d’élèves de ne plus laisser leurs enfants monter sur ces motos de la mort. Moi, pour rien au monde, je ne monterai sur ces deux-roues. Je tiens à ma vie, alors que monter sur les Jakarta, c’est clairement se suicider”, fulmine-t-elle.
Les témoignages sont légion : les motos ont emporté beaucoup de vies, dont celle l’agent de la Radiotélévision sénégalaise de Matam, Mamadou Thiam, il y a un peu plus de trois ans.
“C’est vers 16 h que l’incident tragique s’est produit. Mamoudou Thiam était avec ses amis, comme tous les jours, à côté du carrefour pour discuter. Ayant pris congé de ses amis, il a pris sa moto pour retourner à son appartement qui se trouve près du collège. Au moment où il faisait demi-tour, il s’est fait percuter par une autre moto venant de l’autre sens. Il a rendu l’âme le lendemain”, se remémore Farba, trouvé au niveau du carrefour.