L’artifice du soutien-gorge serré pour rajeunir
Après les faux cils, les hanches et fesses artificielles, les femmes sénégalaises ajoutent une autre astuce à leur arsenal inépuisable de séduction et d’arnaques : la hausse des seins à la Paméla Anderson. Communément appelée «Pàcàl», cette mode consiste à porter un soutien-gorge push up de petite taille, pour compresser les seins de façon très serrée, histoire de les mettre en valeur pour leur donner l'apparence jeune. Une pratique qui reste très prisée, aussi bien chez les jeunes filles, qui n'ont pas une poitrine généreuse, que chez les dames qui, malgré les effets de l'âge, refusent de voir leurs seins tomber.
Cette manière de faire de la gent féminine est différemment appréciée, comme on a pu le constater au niveau du rond-point Sandaga qui n'a rien perdu de ses habitudes, même en cette période de canicule sur Dakar avec l'hivernage tire à sa fin. Ce lieu qui grouille de monde est un point de rendez-vous des femmes de tous âges qui viennent faire leurs emplettes auprès des commerçants établis sur place, et des marchands ambulants qui proposent toutes sortes d'articles.
Situé au cœur de cette place de Sandaga, «Ruqu disquette» qui est le coin réservé aux filles branchées est un endroit où ne sont vendus que des articles de femmes. Le lieu ne désemplit pas. Excepté les vendeurs, il est pratiquement difficile de voir un homme traîner dans cet espace. Mya Ndiaye, la vingtaine, taille moyenne, teint fortement dépigmenté, habillée d'un pantalon jean, taille basse et d'un body dos nu, poitrine bombée, renseigne : «Nous sommes des jeunes branchées, le « Pàcàl » est à la mode et je le fais. Je n'y vois pas d'inconvénients car cela me permet de mettre davantage en valeur mon corps». «Dànuy defar bamu baax rek (on se fait belle seulement)», lance sa voisine, Mame Mbaye, teint clair, taille moyenne, la quarantaine, habillée d'une taille basse décolletée, et qui se dit aussi adepte des soutiens-gorge très serrés.
La mode qui fait fureur à Dakar
Du côté des vendeurs de lingerie féminine, on ne dit que du bien de cette mode parce qu'elle fait marcher les affaires. Trouvé devant son étal en train de marchander avec une cliente, Dame Mbaye, teint noir, taille moyenne, habillé d'un tee-shirt de couleur noire et d'un pantalon jean, apprécie positivement cette pratique. «Je trouve que c’est une bonne chose car c'est à la mode et c'est joli. Et puis ça fait marcher nos affaires, pour nous autres vendeurs de lingerie pour femmes. La vente de soutiens-gorge mode «Pàcàl» marche très bien. Ces soutiens coûtent 1500 F Cfa et les filles en achètent beaucoup», explique-t-il.
Si certains hommes trouvent que le «Pàcàl» est une simple astuce de séduction féminine, d'autres voient là un autre facteur d’incitation à la perversion. Debout à côté d'un étal de produits cosmétiques, Abdourahmane Niang est de cet avis. Il fustige cette mode vestimentaire et relève que «la femme n'a pas besoin de dévoiler ses seins pour se faire aimer. Ce n'est même pas beau à voir. Parfois, tu vois certaines femmes qui ont des seins flasques, mais elles font tout pour les rehausser et se donner une apparence jeune. C'est ce qui fait que les cas de viol sont récurrents maintenant. Les hommes sont accusés, mais les femmes sont beaucoup plus dangereuses».
Visiblement intéressé par le débat, un homme posté non loin de là ne se privera pas de mettre son grain de sel dans la discussion. Teint noir, petite taille, il confie : «Ça incite à la perversion, les femmes d'aujourd'hui n'ont plus de pudeur. Elles ne respectent plus les valeurs traditionnelles, elles sont toutes des complexées».
Une source d'infections et d'autres maladies, selon les gynécologues
Qu’elle soit esthétique ou qu'elle fasse des effets sur les hommes, le «Pàcàl» n'en reste pas moins une pratique dangereuse. Et ce sont des gynécologues qui le disent, en toute connaissance de cause, histoire de sonner l’alerte.
Le premier aspect nuisible que décèle le gynécologue Atab Badji, c'est un problème respiratoire. Selon ce spécialiste, «cela bloque les poumons, empêchant ainsi l'air d'entrer en abondance». Ce qui peut provoquer des suffocations.
Le deuxième problème qui peut survenir, toujours d’après le Dr Cheikh Atab Badji, c'est «une infection intertrigo sous mammaire qui survient suite à la forte transpiration accumulée sous les plis dans le soutien-gorge, pouvant entraîner des mycoses».
Et ce ne sont pas les seuls risques encourus par les femmes qui portent des soutiens-gorge trop serrés. Parce que de l'avis du Dr Daouda Sy, une telle attitude «peut entraîner une montée laiteuse anormale chez la femme qui n'allaitent pas». Il parle également de «douleurs mammaires» qui sont des douleurs senties au niveau des seins.
Toujours parmi les conséquences, il est constaté que le fait de porter un soutien-gorge qui n'est pas de la bonne taille peut entraîner des douleurs au niveau des épaules et de la colonne vertébrale. Parce que les bretelles du soutien qui ne sont pas de la bonne taille retiennent plus que le poids permis, alors les muscles sont trop sollicités dans ce travail.
La pratique du soutien-gorge serré n'a toutefois pas que des effets nuisibles, si on en croit le Dr Badji. «Il est souvent conseillé aux femmes qui ont des seins qui coulent de porter des soutiens-gorge avec garniture pour les stopper».
Awa DABO (Stagiaire) & Ndèye Fatim SARR (Stagiaire)
Via seneweb.com
Après les faux cils, les hanches et fesses artificielles, les femmes sénégalaises ajoutent une autre astuce à leur arsenal inépuisable de séduction et d’arnaques : la hausse des seins à la Paméla Anderson. Communément appelée «Pàcàl», cette mode consiste à porter un soutien-gorge push up de petite taille, pour compresser les seins de façon très serrée, histoire de les mettre en valeur pour leur donner l'apparence jeune. Une pratique qui reste très prisée, aussi bien chez les jeunes filles, qui n'ont pas une poitrine généreuse, que chez les dames qui, malgré les effets de l'âge, refusent de voir leurs seins tomber.
Cette manière de faire de la gent féminine est différemment appréciée, comme on a pu le constater au niveau du rond-point Sandaga qui n'a rien perdu de ses habitudes, même en cette période de canicule sur Dakar avec l'hivernage tire à sa fin. Ce lieu qui grouille de monde est un point de rendez-vous des femmes de tous âges qui viennent faire leurs emplettes auprès des commerçants établis sur place, et des marchands ambulants qui proposent toutes sortes d'articles.
Situé au cœur de cette place de Sandaga, «Ruqu disquette» qui est le coin réservé aux filles branchées est un endroit où ne sont vendus que des articles de femmes. Le lieu ne désemplit pas. Excepté les vendeurs, il est pratiquement difficile de voir un homme traîner dans cet espace. Mya Ndiaye, la vingtaine, taille moyenne, teint fortement dépigmenté, habillée d'un pantalon jean, taille basse et d'un body dos nu, poitrine bombée, renseigne : «Nous sommes des jeunes branchées, le « Pàcàl » est à la mode et je le fais. Je n'y vois pas d'inconvénients car cela me permet de mettre davantage en valeur mon corps». «Dànuy defar bamu baax rek (on se fait belle seulement)», lance sa voisine, Mame Mbaye, teint clair, taille moyenne, la quarantaine, habillée d'une taille basse décolletée, et qui se dit aussi adepte des soutiens-gorge très serrés.
La mode qui fait fureur à Dakar
Du côté des vendeurs de lingerie féminine, on ne dit que du bien de cette mode parce qu'elle fait marcher les affaires. Trouvé devant son étal en train de marchander avec une cliente, Dame Mbaye, teint noir, taille moyenne, habillé d'un tee-shirt de couleur noire et d'un pantalon jean, apprécie positivement cette pratique. «Je trouve que c’est une bonne chose car c'est à la mode et c'est joli. Et puis ça fait marcher nos affaires, pour nous autres vendeurs de lingerie pour femmes. La vente de soutiens-gorge mode «Pàcàl» marche très bien. Ces soutiens coûtent 1500 F Cfa et les filles en achètent beaucoup», explique-t-il.
Si certains hommes trouvent que le «Pàcàl» est une simple astuce de séduction féminine, d'autres voient là un autre facteur d’incitation à la perversion. Debout à côté d'un étal de produits cosmétiques, Abdourahmane Niang est de cet avis. Il fustige cette mode vestimentaire et relève que «la femme n'a pas besoin de dévoiler ses seins pour se faire aimer. Ce n'est même pas beau à voir. Parfois, tu vois certaines femmes qui ont des seins flasques, mais elles font tout pour les rehausser et se donner une apparence jeune. C'est ce qui fait que les cas de viol sont récurrents maintenant. Les hommes sont accusés, mais les femmes sont beaucoup plus dangereuses».
Visiblement intéressé par le débat, un homme posté non loin de là ne se privera pas de mettre son grain de sel dans la discussion. Teint noir, petite taille, il confie : «Ça incite à la perversion, les femmes d'aujourd'hui n'ont plus de pudeur. Elles ne respectent plus les valeurs traditionnelles, elles sont toutes des complexées».
Une source d'infections et d'autres maladies, selon les gynécologues
Qu’elle soit esthétique ou qu'elle fasse des effets sur les hommes, le «Pàcàl» n'en reste pas moins une pratique dangereuse. Et ce sont des gynécologues qui le disent, en toute connaissance de cause, histoire de sonner l’alerte.
Le premier aspect nuisible que décèle le gynécologue Atab Badji, c'est un problème respiratoire. Selon ce spécialiste, «cela bloque les poumons, empêchant ainsi l'air d'entrer en abondance». Ce qui peut provoquer des suffocations.
Le deuxième problème qui peut survenir, toujours d’après le Dr Cheikh Atab Badji, c'est «une infection intertrigo sous mammaire qui survient suite à la forte transpiration accumulée sous les plis dans le soutien-gorge, pouvant entraîner des mycoses».
Et ce ne sont pas les seuls risques encourus par les femmes qui portent des soutiens-gorge trop serrés. Parce que de l'avis du Dr Daouda Sy, une telle attitude «peut entraîner une montée laiteuse anormale chez la femme qui n'allaitent pas». Il parle également de «douleurs mammaires» qui sont des douleurs senties au niveau des seins.
Toujours parmi les conséquences, il est constaté que le fait de porter un soutien-gorge qui n'est pas de la bonne taille peut entraîner des douleurs au niveau des épaules et de la colonne vertébrale. Parce que les bretelles du soutien qui ne sont pas de la bonne taille retiennent plus que le poids permis, alors les muscles sont trop sollicités dans ce travail.
La pratique du soutien-gorge serré n'a toutefois pas que des effets nuisibles, si on en croit le Dr Badji. «Il est souvent conseillé aux femmes qui ont des seins qui coulent de porter des soutiens-gorge avec garniture pour les stopper».
Awa DABO (Stagiaire) & Ndèye Fatim SARR (Stagiaire)
Via seneweb.com