Quel est votre apport dans ce processus de paix en Casamance ?
C’est Dieu qui m’a assigné la mission de faire revenir la paix en Casamance. Je suis voyant et je l’ai vu dans mes rêves comme quelque chose qui m’a été forcée de réaliser. C’est comme un devoir voire même un impératif pour moi de ramener la paix dans cette contrée qui fait partie du Sénégal indivisible. Depuis 1998 jusqu’à nos jours, je fais des démarches en Casamance avec les dirigeants du Mfdc aussi bien dans le maquis que ceux qui sont à l’étranger. J’ai démarché Sidi Badji, Abbé Diamacoune Senghor, les femmes du Bois Sacré et tous les autres qui s’activent dans le Mfdc. Le 17 Mars 1999, j’avais réuni tout le monde à Diabir (périphérie de Ziguinchor) pour des sacrifices et des prières pour le retour de la paix en Casamance. On avait signé les premiers accords de cessez-le-feu en 2003 à Fatick. C’est dire que le calme qui règne en Casamance ; C’est grâce à moi. J’avais prédit le naufrage du Diola à quelques jours du drame. J’ai demandé aux responsables de faire passer le message aux populations afin qu’elles puissent faire des sacrifices, mais en vain, personne ne m’avait écouté et ce qui est arrivé est arrivé. D’ailleurs, je suis en train de réunir des fonds pour des prières de retour de la paix en Casamance. Si on tarde à faire revenir la paix, le pire adviendra
Que pensez-vous de la gestion du dossier Casamance ?
Le dossier Casamance est très mal géré par des gens qui ne le maîtrisent pas du tout. Farba Senghor qui détient ce dossier, ne connaît pas les réalités de la Casamance et ce dossier est très complexe. Il y a des choses qui ne se disent pas en public car le linge sale se lave en famille. C’est très facile de dire que c’est le maquis qui m’a confié le dossier. Or, au niveau du maquis, ils ne parlent pas le même langage. La paix débute d’abord par les fils de la Casamance qui sont les mieux placés pour gérer ce dossier car personne ne peut bien le gérer sans le connaître. Il y a le volet mystique que l’Etat ne maîtrise pas car il est préparé pendant plus de trois ans. Il faut alors retourner vers ces lieux de cultes et n’importe qui ne peut pas y accéder. Il faut que le maquis se réunisse pour avoir un interlocuteur digne de ce nom afin d’en arriver aux assises inter Mfdc. Le problème «Casamance» est un problème de tous les sénégalais et non un problème d’un petit groupe. Alors, l’Etat du Sénégal doit impliquer tout le monde dans la recherche de la paix car les maquisards et les soldats qui s’entretuent et parfois des civiles sont tous nos enfants. Mais toute cette mauvaise gestion du dossier est due à l’argent qui y est injecté et qui attire l’appétit des fossoyeurs de la paix. Combien de personnes sont mortes à cause de ce dossier ? Combien de personnes sont victimes de menaces de mort pour avoir suggéré au Président de confier le dossier à d’autres ?
Quelles pistes à emprunter pour aboutir à une paix finale ?
Tout d’abord, cela dépend du Mfdc qui doit à tout prix se réunir pour avoir un seul responsable pour pouvoir en arriver aux assises inter Mfdc. Quant au dossier, c’est le dossier de l’Etat, et c’est à lui par conséquent qu’incombe directement sa gestion. La Gambie et la Guinée-Bissau doivent d’être associées pour pouvoir trouver un terrain neutre. Il faut chercher les besoins du Mfdc avant d’envisager de régler le problème. Je dois parler au Président de la République qui a la bonne volonté de mettre fin à cette crise mais dommage qu’il n’a pas pu y arriver. Je dois lui dire les plus profonds secrets concernant cette crise en Casamance qui n’a que trop duré. Je suis prêt à tout faire pour retrouver la paix. Et je crois que tout le monde doit être impliqué pour pouvoir trouver une solution. Ma mission, c’est la paix en Casamance et tant que la Casamance n’aura pas cette paix, je ne serai pas tranquille car je n’aurai pas moi aussi la paix.
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