Le guide religieux de Fatick Pape Cheikh Ndiaye, pour avoir prédit le naufrage du «Joola» bien avant, était hier devant la presse régionale. Limpide et clair dans ses déclarations, il a d’abord invité les fils de la Casamance à l’unité, au pardon et à la réconciliation. Avant d’ajouter, «qu’à l’époque, j’avais prédit le naufrage du bateau «Le Joola». Mais ni les fils de la Casamance ni les autorités étatiques n’ont voulu me croire. Et pourtant, j'avais demandé à voir les gouverneurs Mame Birame Sarr et Saliou Sambou pour m'entretenir avec eux sur ce danger qui guettait la région, en particulier, et le pays d'une manière générale. Aujourd’hui, j’ai encore décidé d’élever la voix pour sonner l’alerte, parce qu’il y a une autre catastrophe plus grave que «Le Joola» qui se profile à l’horizon. Et si des dispositions et des mesures urgentes ne sont pas prises, beaucoup de sang risque encore de couler dans cette partie sud du pays.» Parrain du septième anniversaire du naufrage du «Joola» organisé par le Directoire national des familles des victimes, le marabout Pape Cheikh Ndiaye dit posséder la clé pour trouver la solution définitive à la crise casamançaise. «C’est l’une des raisons principales, d’ailleurs, de ma mission à Ziguinchor. Il y a trop de mensonges dans ce dossier de la Casamance. C’est la raison pour laquelle, je tends ma main à tous les fils de cette région, aux chefs religieux afin qu’on puisse se retrouver autour d’une table avant qu’il ne soit trop tard pour cette région qui nous appartient tous.» Pour ces nombreuses femmes qui avaient pris très tôt d’assaut la maison du guide religieux, le message est le même. «L’Etat doit prendre au sérieux les déclarations du guide religieux et nous aider surtout à retrouver la paix. Parce que nous souffrons très profondément dans nos chairs», disent-elles, tout en invitant Abdoulaye Wade et son gouvernement à revoir leur copie dans leur manière d’administrer le pays. «Ils ont tous intérêt à arrêter la culture de la ségrégation surtout dans les familles religieuses du pays et prendre en compte les préoccupations des populations», dira-t-il. Avant de conclure que «l’argent n’est pas la clé de ce conflit. La seule et bonne voie est celle de négociations sincères, honnêtes et objectives qui impliqueront les deux parties en conflit».
ABDOURAHMANE THIAM
Source L'Observateur
ABDOURAHMANE THIAM
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