A lire l’édition de « Jeune Afrique » à paraître aujourd’hui, on a une envie de dire : « bien fait pour eux ! ». Depuis plusieurs années en effet, l’Etat, tout en snobant la presse locale, fait les yeux doux à « Jeune Afrique » à travers des insertions et des publi-reportages. « Sénégal, y a t-il un pilote dans l’avion ? ». C’est par ce titre que le magazine ouvre le feu sur les autorités étatiques à travers un reportage-enquête qui s’étale sur neuf pages. Aucun secteur du pays n’est laissé en rade : politique, économique, social…Et sur le plan politique, « Jeune Afrique » a cité le président du Sénat et maire de Dakar, Pape Diop. Il ne fait maintenant plus l’ombre d’un doute que c’est ce dernier, comme nous le disions, qui est le parrain politique de Karim Wade. Selon « Jeune Afrique », Pape Diop a confié ceci à un de ses proches : « L’ascension de Karim est en marche. Je garantis sa victoire à Dakar. Il est temps que les politiciens professionnels laissent la place aux jeunes ». Voilà qui est clair. Pour rester avec le fils du président de la République, le magazine fait une autre révélation de taille : il a confié son…image à Image 7, une agence de communication et de lobbying liée à l’Etat du Sénégal. Si Aminata Niane de l’Apix dresse un tableau tout rose de la situation, ce n’est pas le cas de Cheikh Diallo, proche de Karim, qui a mis les pieds dans le plat. Cité par « Jeune Afrique », il déclare : « Si ça continue, ça va péter. L’activité économique est florissante, le secteur privé est florissant, les investisseurs arabes répondent présents. Mais l’écart entre les riches et les pauvres reste abyssal. Il faut réduire la différence, favoriser la montée en puissance d’une « middle class » (classe moyenne). Notre richesse, c’est notre géographie. Nous sommes la porte d’entrée du continent. Et l’Amérique n’est pas loin. Nous pouvons devenir le pendant à l’ouest de Dubaï. Pour ce faire, il faut attirer les investisseurs ». Dansokho pour sa part dénonce : « Le Sénégal est aux mains d’une oligarchie qui se subordonne toutes les richesses de l’Etat. Ce pouvoir, c’est de la poudre aux yeux. Les gens ne mangent pas plus d’une fois par jour. « Il y a un vrai risque d’explosion sociale. L’arbitraire et l’injustice ont atteint des sommets. La population est excédée. Ce qui est inquiétant, c’est que les gens commencent à s’habituer à la casse », renseigne Ousmane Tanor Dieng là ou Abdou Latif Coulibaly tranche : « La grande chance de Wade, c’est que nous avons une opposition légaliste et pacifiste qui refuse la confrontation dans la rue ». Cheikh Mbacké GUISSE
Source: L'as
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