Ceux qui croyaient que c'était seulement dans les téléfilms et autres sketches que l'on voyait certains types de comportement vont déchanter, avec cette affaire de destruction de documents administratifs sur fond de divorce jugée hier au tribunal de Dakar.
Étant tous deux d’ethnie pulaar, Yankhoba Niang et Oulèye Deh se sont mariés au Sénégal avant de rejoindre l'Espagne où avait émigré le mari, quelques années auparavant. Au début, tout se passa bien et leur relation est sanctionnée par la naissance de trois enfants, dont le plus jeune à 8 mois. Seulement, au fil du temps, la dame apprendra que son mari avait une relation extraconjugale avec une Marocaine et était même décidé à épouser celle-ci. Jalouse, Oulèye Deh, qui en avait marre des scènes de ménage, décida de demander le divorce. Mais lorsqu'elle s'en ouvre à son époux, ce dernier fit longtemps la sourde oreille avant de faire mine d’accepter.
Jouant sur les sentiments de son épouse, Yankhoba Niang, qui avait certainement déjà préparé son coup, accepte la proposition de la dame à la condition que le divorce se fasse au Sénégal. «Puisque nous avons été mariés au Sénégal, je ne t'accorderais le divorce que devant les parents qui nous avaient unis, après, tu pourras revenir si tu veux», lui avait-il dit. La dame commencera donc à préparer son retour au bercail, ignorant le piège que lui avait tendu son époux. En effet, c'est depuis l'aéroport Léopold S. Sédar, a confié la dame à son avocat Me Boubacar Cissé, que deux hommes, dont l'un était en tenue, lui ont réclamé ses documents de voyage. Des documents qu'elle n'allait plus revoir puisque, après avoir déchiré ses deux passeports sénégalais et espagnol, Yankhoba Niang a confisqué tous ses autres documents de voyage ainsi que ceux de ses enfants.
«Yankhoba Niang bat sa femme et la déshabille devant ses enfants»
Si le couple est descendu à Ouakam, la dame raconte que son époux lui a demandé d'aller rejoindre le domicile de la belle-famille, dans la banlieue, à Gounass (Guédiawaye). Ayant passé quelques jours au Sénégal, Yankhoba Niang laisse son épouse et ses enfants à eux-mêmes, sans le plus petit sou et retourne en Espagne avec leurs documents de voyage. Entre-temps, son bébé de 8 mois décède, selon Me Cissé, qui précise que ce dernier est mort de déshydratation. C'était en juin 2010.
Yankhoba Niang est par la suite obligé de revenir au Sénégal, puisque n'ayant pas revu ses enfants à l'ouverture des classes, les Espagnols avaient mis la pression sur lui, en exigeant le retour de ses deux enfants âgés de 4 et 8 ans. Voulant vaille que vaille reprendre ces derniers, en laissant au Sénégal Oulèye Deh, le sieur Niang a insisté en vain, puisque son épouse est même allée jusqu'à fuguer de la maison familiale avec sa progéniture pour échapper à la furie de son mari qui, selon elle, l'a battue et déshabillée devant ses enfants.
Et alors qu'on s'y attendait le moins, Niang ira au commissariat de Guédiawaye se plaindre de son épouse pour abandon de domicile conjugal. Venue répondre à la convocation, la dame racontera sa mésaventure aux limiers qui classeront l'affaire sans suite. Voulant alors prendre sa revanche, Oulèye Deh déposera à son tour une plainte à la Dic pour destruction et vol avec violence portant sur un document administratif.
«C'est elle-même qui a déchiré son passeport», clame le mari
Attrait à la barre, le mis en cause s'est limité à dire que c'est son épouse qui a elle-même déchiré son passeport pour changer sa date de naissance. Concernant la question du divorce qui entoure cette affaire, les avocats de la défense n'ont pas hésité à apporter la réponse du berger à la bergère. «Son mari l'a une fois surpris au téléphone en train de parler à un certain Amadou Diallo qui est en réalité son amant», ont affirmé les avocats du mis en cause, arguant que la dame voulait divorcer d'avec son mari pour se la couler douce en Espagne avec son amant.
Si Me Cissé a réclamé un dédommagement de 2 millions pour le compte de sa cliente, la défense qui s'est demandé «depuis quand la Dic intervient dans des affaires de divorce», a plaidé la relaxe de son client.
Le parquet ayant requis l'application de la loi, le tribunal a rejeté la demande de liberté provisoire formulée pour Yankhoba Niang et rendra sa décision le 6 octobre prochain.
Ndèye Anna NDIAYE le populaire
Étant tous deux d’ethnie pulaar, Yankhoba Niang et Oulèye Deh se sont mariés au Sénégal avant de rejoindre l'Espagne où avait émigré le mari, quelques années auparavant. Au début, tout se passa bien et leur relation est sanctionnée par la naissance de trois enfants, dont le plus jeune à 8 mois. Seulement, au fil du temps, la dame apprendra que son mari avait une relation extraconjugale avec une Marocaine et était même décidé à épouser celle-ci. Jalouse, Oulèye Deh, qui en avait marre des scènes de ménage, décida de demander le divorce. Mais lorsqu'elle s'en ouvre à son époux, ce dernier fit longtemps la sourde oreille avant de faire mine d’accepter.
Jouant sur les sentiments de son épouse, Yankhoba Niang, qui avait certainement déjà préparé son coup, accepte la proposition de la dame à la condition que le divorce se fasse au Sénégal. «Puisque nous avons été mariés au Sénégal, je ne t'accorderais le divorce que devant les parents qui nous avaient unis, après, tu pourras revenir si tu veux», lui avait-il dit. La dame commencera donc à préparer son retour au bercail, ignorant le piège que lui avait tendu son époux. En effet, c'est depuis l'aéroport Léopold S. Sédar, a confié la dame à son avocat Me Boubacar Cissé, que deux hommes, dont l'un était en tenue, lui ont réclamé ses documents de voyage. Des documents qu'elle n'allait plus revoir puisque, après avoir déchiré ses deux passeports sénégalais et espagnol, Yankhoba Niang a confisqué tous ses autres documents de voyage ainsi que ceux de ses enfants.
«Yankhoba Niang bat sa femme et la déshabille devant ses enfants»
Si le couple est descendu à Ouakam, la dame raconte que son époux lui a demandé d'aller rejoindre le domicile de la belle-famille, dans la banlieue, à Gounass (Guédiawaye). Ayant passé quelques jours au Sénégal, Yankhoba Niang laisse son épouse et ses enfants à eux-mêmes, sans le plus petit sou et retourne en Espagne avec leurs documents de voyage. Entre-temps, son bébé de 8 mois décède, selon Me Cissé, qui précise que ce dernier est mort de déshydratation. C'était en juin 2010.
Yankhoba Niang est par la suite obligé de revenir au Sénégal, puisque n'ayant pas revu ses enfants à l'ouverture des classes, les Espagnols avaient mis la pression sur lui, en exigeant le retour de ses deux enfants âgés de 4 et 8 ans. Voulant vaille que vaille reprendre ces derniers, en laissant au Sénégal Oulèye Deh, le sieur Niang a insisté en vain, puisque son épouse est même allée jusqu'à fuguer de la maison familiale avec sa progéniture pour échapper à la furie de son mari qui, selon elle, l'a battue et déshabillée devant ses enfants.
Et alors qu'on s'y attendait le moins, Niang ira au commissariat de Guédiawaye se plaindre de son épouse pour abandon de domicile conjugal. Venue répondre à la convocation, la dame racontera sa mésaventure aux limiers qui classeront l'affaire sans suite. Voulant alors prendre sa revanche, Oulèye Deh déposera à son tour une plainte à la Dic pour destruction et vol avec violence portant sur un document administratif.
«C'est elle-même qui a déchiré son passeport», clame le mari
Attrait à la barre, le mis en cause s'est limité à dire que c'est son épouse qui a elle-même déchiré son passeport pour changer sa date de naissance. Concernant la question du divorce qui entoure cette affaire, les avocats de la défense n'ont pas hésité à apporter la réponse du berger à la bergère. «Son mari l'a une fois surpris au téléphone en train de parler à un certain Amadou Diallo qui est en réalité son amant», ont affirmé les avocats du mis en cause, arguant que la dame voulait divorcer d'avec son mari pour se la couler douce en Espagne avec son amant.
Si Me Cissé a réclamé un dédommagement de 2 millions pour le compte de sa cliente, la défense qui s'est demandé «depuis quand la Dic intervient dans des affaires de divorce», a plaidé la relaxe de son client.
Le parquet ayant requis l'application de la loi, le tribunal a rejeté la demande de liberté provisoire formulée pour Yankhoba Niang et rendra sa décision le 6 octobre prochain.
Ndèye Anna NDIAYE le populaire