Pour l’avocat sénégalais, c’est l’immixtion de l’autorité politique dans le domaine de la Justice qui a été la principale cause de l’arrêt de la procédure qui devait conduire à la réouverture du procès de l’ancien Président du Conseil pourtant voulue par les tenants du pouvoir. «Nous avons été convoqués par la Cour de cassation suite au vœu qui avait été formulé par le pouvoir politique en 2000 de rouvrir le procès. Quand nous nous sommes présentés le 18 décembre 2001, nous avons sollicité le renvoi pour étudier le dossier. L’affaire fut renvoyée au 15 janvier 2002», fait-il remarquer, précisant que «le Président Dia l’avait demandé parce que Senghor était souffrant». Mais grande fut la surprise du pool d’avocats, lorsqu’à l’audience, «l’avocat général a lu une correspondance du Garde des Sceaux qui demandait à la Cour de cesser la procédure». «Donc séance tenante, le président de la Chambre criminelle de la Cour de cassation a rendu un arrêt de radiation et l’affaire s’est arrêtée là», précise Me Dieng pour qui, le Garde des Sceaux de l’époque, Basile Senghor, n’a même pas daigné donner une suite au recours gracieux qu’ils ont introduit auprès de ses services «pour lui demander de revenir sur sa décision». «Nous estimons que n’eût été l’incursion du Garde des Sceaux dans la procédure qui a été déjà déclenchée, ce procès aurait suivi son cours», se désole-t-il précisant qu’en matière de révision, «lorsque l’autorité politique veut déclencher la procédure, elle réunit d’abord une commission composée de tous les directeurs du ministère de la Justice, d’un magistrat du siège désigné par le premier président de la Cour de cassation, du procureur général». Selon Me Dieng, quand cette commission se réunit, elle examine le sérieux et les motifs qu’on veut brandir pour la réouverture. Elle voit aussi si la révision est juridiquement admissible. Toutes choses qui, de l’avis de l’avocat, «ont été faites par cette commission à la suite de quoi le procureur fut saisi et la Cour de cassation, à son tour, fut saisie».
Rappelant au passage les propos du Président Mamadou Dia qui aurait dit «qu’il avait tout pardonné, mais qu’il ne renonçait pas à la vérité», Me Dieng ne comprend pas «pourquoi une autorité administrative peut écrire une lettre et demander l’arrêt des procédures sans aucun motif». Il trouve en partie la réponse à son questionnement dans les relations conflictuelles que Mamadou Dia entretenait avec les tenants du pouvoir, passée l’euphorie de la victoire de l’opposition en 2000. «Ses raisons ne doivent pas être juridiques. Elles sont surtout politiques ou crypto personnelles, mais en tous les cas, pas juridique», croit savoir l’avocat qui rappelle que le Garde des Sceaux de l’époque, Basile Senghor, n’est autre que le «neveu du Président Senghor».
Apa/Le Quotidien
Rappelant au passage les propos du Président Mamadou Dia qui aurait dit «qu’il avait tout pardonné, mais qu’il ne renonçait pas à la vérité», Me Dieng ne comprend pas «pourquoi une autorité administrative peut écrire une lettre et demander l’arrêt des procédures sans aucun motif». Il trouve en partie la réponse à son questionnement dans les relations conflictuelles que Mamadou Dia entretenait avec les tenants du pouvoir, passée l’euphorie de la victoire de l’opposition en 2000. «Ses raisons ne doivent pas être juridiques. Elles sont surtout politiques ou crypto personnelles, mais en tous les cas, pas juridique», croit savoir l’avocat qui rappelle que le Garde des Sceaux de l’époque, Basile Senghor, n’est autre que le «neveu du Président Senghor».
Apa/Le Quotidien