Les professionnels du secteur perçoivent l’industrie financière africaine comme beaucoup moins attractive que par le passé, même si 72% d’entre eux restent confiants quant aux perspectives. C’est ce qui ressort de la 4e édition du Baromètre de l’Industrie Financière Africaine, une analyse des dynamiques de transformation actuelles, fruit d’une collaboration entre Deloitte (un groupe de cabinets membres de Deloitte Touche Tohmatsu Limited (« DTTL ») et l’Africa Financial Summit (AFIS), qui pointe les fintechs comme fers de lance pour booster l’industrie financière.
Source : https://www.lejecos.com/PERSPECTIVES-DE-L-INDUSTRI...

S’appuyant sur les réponses de plus de 60 acteurs issus de divers secteurs et zones géographiques, la 4ème édition de l’étude intitulée Baromètre de l’Industrie Financière Africaine fait un état des lieux des mutations en cours, des stratégies mises en œuvre et des chantiers d’avenir. Fruit d’une collaboration entre Deloitte (un groupe de cabinets membres de Deloitte Touche Tohmatsu Limited (« DTTL ») et l’Africa Financial Summit (AFIS), le Baromètre affiche une perception des professionnels du secteur beaucoup moins attractive qu’en 2023 quant à l’industrie financière africaine. Cependant, 72% d’entre eux restent confiants et 88% désignent les fintechs comme fers de lance. Ce qui n’est pas le cas pour les marchés des capitaux notamment sociétés de gestion, Bourses, sociétés de courtage, mais aussi les banques et assurances, qui adoptent en revanche une posture plus prudente.
Certes l’inclusion financière, priorité de l’ensemble de la profession, est freinée en premier lieu par « le faible niveau d’éducation financière des populations » et le manque de solutions digitales. Pourtant, l’inclusion financière et la digitalisation s’imposent comme des moteurs clés de cette croissance. Ouverte aux partenariats, l’industrie, à 95%, estime que les Telco et fintech sont désormais des moteurs ou des innovateurs utiles pour la finance, mais les Gafa et BigTechs sont perçus comme encore peu impliqués mais potentiellement disruptifs.
Dans cet environnement complexe, l'industrie financière devient plus avisée dans ses perspectives, s'éloignant de l'optimisme plus uniforme observé en 2023, reflétant ainsi une capacité croissante à analyser les risques et les opportunités.
L’impératif de la performance
La gouvernance se renforce dans l’industrie financière avec notamment une croissance des administrateurs indépendants et même si seuls 23 % des conseils comptent aujourd’hui plus de 25 % d’administratrices, cette proportion devrait plus que doubler à moyen terme. De même, 65 % des institutions indiquent que leur solvabilité et leur rentabilité se sont améliorées récemment, même si 28 % d’entre elles notent une dégradation de la qualité des actifs. La performance financière s’impose dès lors comme un impératif stratégique avec une adhésion massive, ce qui signale un focus sur l’optimisation opérationnelle et la rentabilité. Il faudra cependant faire avec l’inflation identifiée comme le principal risque par 54 % des acteurs sondés, en plus de la cybersécurité et des pénuries de talents.
En termes de réglementation, les priorités majeures de l’industrie sont relatives à l’encadrement de la finance digitale ; l’harmonisation panafricaine et la prévention des crises souveraines. Seulement 55% des financiers estiment que les exigences réglementaires sont claires contre 66 % qui trouvent que le cadre réglementaire n’est pas adapté à l’innovation. Les acteurs restent pragmatiques et privilégient les enjeux immédiats de régulation et de stabilité, tout en reconnaissant l’importance d’une transformation plus profonde du système financier africain (finance durable, réforme des institutions internationales, nouvelles typologies de risques). Pour 50% des acteurs sondés, le dialogue des régulateurs avec l’industrie doit être renforcé.
Une transformation à portée de main
Le secteur de la finance africaine semble cependant mieux équipé pour naviguer dans l'incertitude, comme en témoignent les niveaux de confiance nuancés exprimés par les groupes internationaux (88 % donnant une note ≥7), les institutions panafricaines (75 %) et les acteurs sous-régionaux (70 %). Ces perspectives s'alignent sur les prévisions de croissance économique prudemment optimistes pour l'Afrique en 2024 et 2025, fournies par des institutions majeures telles que la Banque mondiale (3,4 % en 2024, 3,8 % en 2025), la Banque africaine de développement (3,7 % en 2024, 4,3 % en 2025), Afreximbank (3,8 % en 2024, 4,0 % en 2025) et le FMI (3,6 % en 2024, 4,2 % en 2025), qui reflètent un optimisme tempéré malgré les défis persistants, selon les auteurs du Baromètre.
Mais pour libérer pleinement son potentiel, l’industrie financière africaine doit accélérer sur certains chantiers, notamment le développement de la compétition entre banques, assureurs, fintechs et télécoms et favoriser l’interopérabilité ; le développement de l’agilité organisationnelle et la résilience opérationnelle pour absorber les chocs dans un environnement volatile ; la création de solutions digitales à prix adapté et investir dans l’éducation financière, éléments essentiels pour accélérer enfin l’inclusion.
A un tournant décisif de son histoire, l’industrie financière africaine portée par la révolution digitale et confiante dans son avenir, fait ainsi face à des défis complexes tout en profitant d’opportunités qui contribuent au développement inclusif du continent.
Lejecos Magazine
Certes l’inclusion financière, priorité de l’ensemble de la profession, est freinée en premier lieu par « le faible niveau d’éducation financière des populations » et le manque de solutions digitales. Pourtant, l’inclusion financière et la digitalisation s’imposent comme des moteurs clés de cette croissance. Ouverte aux partenariats, l’industrie, à 95%, estime que les Telco et fintech sont désormais des moteurs ou des innovateurs utiles pour la finance, mais les Gafa et BigTechs sont perçus comme encore peu impliqués mais potentiellement disruptifs.
Dans cet environnement complexe, l'industrie financière devient plus avisée dans ses perspectives, s'éloignant de l'optimisme plus uniforme observé en 2023, reflétant ainsi une capacité croissante à analyser les risques et les opportunités.
L’impératif de la performance
La gouvernance se renforce dans l’industrie financière avec notamment une croissance des administrateurs indépendants et même si seuls 23 % des conseils comptent aujourd’hui plus de 25 % d’administratrices, cette proportion devrait plus que doubler à moyen terme. De même, 65 % des institutions indiquent que leur solvabilité et leur rentabilité se sont améliorées récemment, même si 28 % d’entre elles notent une dégradation de la qualité des actifs. La performance financière s’impose dès lors comme un impératif stratégique avec une adhésion massive, ce qui signale un focus sur l’optimisation opérationnelle et la rentabilité. Il faudra cependant faire avec l’inflation identifiée comme le principal risque par 54 % des acteurs sondés, en plus de la cybersécurité et des pénuries de talents.
En termes de réglementation, les priorités majeures de l’industrie sont relatives à l’encadrement de la finance digitale ; l’harmonisation panafricaine et la prévention des crises souveraines. Seulement 55% des financiers estiment que les exigences réglementaires sont claires contre 66 % qui trouvent que le cadre réglementaire n’est pas adapté à l’innovation. Les acteurs restent pragmatiques et privilégient les enjeux immédiats de régulation et de stabilité, tout en reconnaissant l’importance d’une transformation plus profonde du système financier africain (finance durable, réforme des institutions internationales, nouvelles typologies de risques). Pour 50% des acteurs sondés, le dialogue des régulateurs avec l’industrie doit être renforcé.
Une transformation à portée de main
Le secteur de la finance africaine semble cependant mieux équipé pour naviguer dans l'incertitude, comme en témoignent les niveaux de confiance nuancés exprimés par les groupes internationaux (88 % donnant une note ≥7), les institutions panafricaines (75 %) et les acteurs sous-régionaux (70 %). Ces perspectives s'alignent sur les prévisions de croissance économique prudemment optimistes pour l'Afrique en 2024 et 2025, fournies par des institutions majeures telles que la Banque mondiale (3,4 % en 2024, 3,8 % en 2025), la Banque africaine de développement (3,7 % en 2024, 4,3 % en 2025), Afreximbank (3,8 % en 2024, 4,0 % en 2025) et le FMI (3,6 % en 2024, 4,2 % en 2025), qui reflètent un optimisme tempéré malgré les défis persistants, selon les auteurs du Baromètre.
Mais pour libérer pleinement son potentiel, l’industrie financière africaine doit accélérer sur certains chantiers, notamment le développement de la compétition entre banques, assureurs, fintechs et télécoms et favoriser l’interopérabilité ; le développement de l’agilité organisationnelle et la résilience opérationnelle pour absorber les chocs dans un environnement volatile ; la création de solutions digitales à prix adapté et investir dans l’éducation financière, éléments essentiels pour accélérer enfin l’inclusion.
A un tournant décisif de son histoire, l’industrie financière africaine portée par la révolution digitale et confiante dans son avenir, fait ainsi face à des défis complexes tout en profitant d’opportunités qui contribuent au développement inclusif du continent.
Lejecos Magazine
Source : https://www.lejecos.com/PERSPECTIVES-DE-L-INDUSTRI...