Samedi 22 août 2009, premier jour du mois de Ramadan, l’ex-édile de la capitale du Baol face à ses militants déversait sa bile sur le Président Wade. Sa sortie au vitriol bourdonne encore dans les oreilles des sympathisants et autres militants qui avaient pris d’assaut dès les premières heures de cette journée la maison Tall sise en face de l’agence de la Senelec. Elle avait ce jour-là qualifier le président de la République de trompeur.
lequotidien.sn AVEC XALIMASN.COM
Aminata Tall explose devant ses militants à Diourbel : « Wade est un trompeur »
C’est dans son fief de Diourbel que l’égérie libérale a choisi de briser le silence dans lequel elle s’était emmurée depuis le 3 avril dernier, jour où elle a passé le témoin à son successeur à la tête de la mairie de la ville. Aminata Tall, face à sa base, solde ses comptes avec Wade, se prononce sur le fonctionnement du Parti démocratique sénégalais (Pds) en général et sur la refondation en particulier, non sans prendre date avec l’histoire.
« Ces rencontres, nous avons l’habitude de les organiser. Depuis maintenant plus de 20, voire 30 ans, nous nous réunissons. Qu’il pleuve, qu’il vente, que ce soit durant les moments de joie, de peine, nous avons été toujours aux côtés du Président Abdoulaye Wade. Durant les moments de farouche opposition, nous avons été toujours à la pointe du combat à Diourbel, une ville sainte appelée Ndiaréyémou par Serigne Touba. L’heure est grave. Ce contexte dans lequel nous nous trouvons est difficile. Je suis d’avis et reste persuadée que, jusqu’à présent, vous n’avez pas été rétribués à la mesure de tous les efforts que vous avez consentis pour hisser le parti là où il se trouve actuellement. Il en est de même pour cette ville, pour notre cadre de vie, pour notre parcours dans cette formation où nous faisons partie des militants de la première heure depuis l’opposition jusqu’à ce jour. Dans ce Parti démocratique sénégalais, nous avons les mêmes droits que Wade. Il l’a créé, nous sommes venus à ses côtés, militer avec nos propres convictions. Nous avons bravé tout, sacrifier pas mal de choses ; n’empêche, je reconnais son mérite, mais je suis au regret de dire qu’actuellement, il a oublié ses anciens compagnons. Présentement, c’est le pouvoir et il grise. Je l’entendais, lui Wade, souvent dire que « le pouvoir quand, vous le mettez entre les mains de quelqu’un qui n’est pas à la hauteur, il devient fou et perd le nord ». Mais, lui, c’est une autorité. Je ne dirais pas qu’il est devenu fou, mais le parti est managé comme le font les fous. Le Pds que nous connaissions, notre Secrétaire général que nous connaissions dans le passé, n’est plus la même personne. La façon dont il administrait le parti est différente de ce qu’il fait présentement. Ce qu’il fait est aux antipodes de ce qu’il pensait et faisait. »
LA DECEPTION : DIOURBEL ZAPPEE
« Nous avons une très grande déception. Il arrivera un moment où nous ferons face aux Sénégalais pour leur dire notre honte en les regardant les yeux dans les yeux. Je ne sais pas qui n’a pas honte, mais moi, j’ai honte. Les élections du 22 mars passées doivent être un baromètre pour jauger la popularité du Pds. Quand il s’agit même de donner des financements aux femmes, de donner des semences aux paysans, Diourbel est toujours mis de côté. Il en est de même pour les jeunes qui ne sont jamais promus. C’est la même chose pour les cadres qui sont zappés des postes de Président de conseil d’administration, de Direction nationale. Regardez les élections législatives passées, la façon dont on nous a trompés, en me mettant sur une liste où je ne me retrouvais pas ! En ce moment précis, nous pouvions quitter et tourner le dos au Pds en allant briguer nous-mêmes le suffrage de nos compatriotes, mais nous ne l’avions pas fait. Mais, je reconnais que nous avons été trompés ».
WADE ET LA GESTION DU PDS
« En ce moment, vous pouviez dire que Abdoulaye Wade est un trompeur. Il est habitué des faits. Mais, la tromperie, on ne peut pas la faire tout le temps. Ne dit-on pas que « Thiaga, di nga ko nakh béne yoone, meune nga kho nakh sakh niary yoone ; wayé niétti yone, degue degue gui sa gou ma ko féne » (traduction littérale : « une prostituée, on peut la tromper une fois, deux fois, mais trois fois, cela, je ne l’ai jamais entendu. ») Nous nous sommes tus et avons observé dans le silence tout ce qui se fait. Ce parti, on nous dit qu’on le restructure. Mais avant de restructurer, il faudrait faire en sorte que cette formation politique soit assez forte, faire en sorte que les militants s’entendent, que les structures fonctionnent. Mais, « je vais restructurer ». Pour aller où ? Changer de nom, pour quoi faire ? D’ailleurs, ils ont même raison de changer d’appellation, puisque les gens ont tourné le dos au Pds. Personne ne veut plus entendre parler du Pds. Ce qui fait qu’on peut changer de méthode. Ce qui est plus important, c’est que vous avez été patients et je me suis dit que je devais revenir vers vous et m’expliquer avec vous. Quand Lotta Sarré est venue me voir pour me faire part d’une initiative, je lui ai dit « vas-y », sans rien lui dire de ce qui me faisait mal dans le parti. Je vous ai compris, j’ai entendu tout ce que vous avez dit. Mais, c’est Abdoulaye Wade qui n’a aucune faculté de discernement, qui n’entend pas ce que les gens lui disent. Je suis persuadée qu’il est resté sourd à tout. Ce que nous voulons, il le sait, mais lui aussi, sait ce qu’il veut et par quels moyens y parvenir ».
RENDEZ-VOUS AVEC L’HISTOIRE
(Ndlr : Aminata Tall très ovationnée) « Vous avez vu tous ces jours, je suis à Touba pour m’entretenir avec les chefs religieux, mais vous, vous êtes mes responsables. Je pouvais même, dès aujourd’hui, prendre ma retraite, mais je ne sais comment faire avec vous, car nous avons été ensemble et, ensemble nous avons consenti tous ces sacrifices. Abdoulaye Wade, s’il dit qu’il vous veut du bien, il sait. Mais moi, Aminata, je ne veux que du bien pour vous. C’est d’ailleurs le fait de vouloir que Diourbel soit prise en compte qui explique mes démissions de mes différents postes de responsabilité. Si c’étaient des postes qui m’intéressaient ou pas, lui, Wade le sait très bien parce qu’à maintes reprises, il m’a fait des propositions. Je lui ai toujours répondu « merci pour la confiance placée en ma modeste personne », car Abdoulaye Wade s’il dit qu’il a aidé et appuyé Diourbel et que Aminta ne l’a pas fait, il sait bien et je n’en dirais pas plus. Tout ce que je sais et peux dire à ce niveau, c’est que seules les personnes d’une même conviction peuvent aller ensemble. Et qui plus est, si vous êtes issus d’une famille où les gens peuvent dire non, rien ne peut vous effrayer ou bien vous ébranler du chemin que vous vous êtes tracés, car seul Dieu est maître de nos destins. Donc, la tromperie, la ruse n’ont pas de sens, parce que quand vous pensez être plus rusé que les autres, vous vous trompez lourdement. C’est parce qu’il y a un respect mutuel entre nous que je ne vous trahirai jamais. Sachez tout simplement que je resterai contre vents et marées avec vous, que ce soit au Pds où nous sommes encore militants ou bien dans une autre formation politique que nous créerons. Sachez tout simplement que je reste persuadée et convaincue qu’il y aura un changement. C’est inévitable, car à bout de souffle et à force d’être la source de beaucoup de mesquineries, toute personne mise dans un tel état de fait, se rebiffe. Je vous ai entendus et le moment venu, je vous dirai. Sachez seulement que je reviendrai, s’il plait au bon Dieu, et nous prendrons ensemble une décision. Vous, ma base traditionnelle, de même que les chefs religieux de Touba, ainsi que ceux qui résident à Diourbel et les autres sympathisants en seront informés le moment venu. »
lequotidien.sn AVEC XALIMASN.COM
Aminata Tall explose devant ses militants à Diourbel : « Wade est un trompeur »
C’est dans son fief de Diourbel que l’égérie libérale a choisi de briser le silence dans lequel elle s’était emmurée depuis le 3 avril dernier, jour où elle a passé le témoin à son successeur à la tête de la mairie de la ville. Aminata Tall, face à sa base, solde ses comptes avec Wade, se prononce sur le fonctionnement du Parti démocratique sénégalais (Pds) en général et sur la refondation en particulier, non sans prendre date avec l’histoire.
« Ces rencontres, nous avons l’habitude de les organiser. Depuis maintenant plus de 20, voire 30 ans, nous nous réunissons. Qu’il pleuve, qu’il vente, que ce soit durant les moments de joie, de peine, nous avons été toujours aux côtés du Président Abdoulaye Wade. Durant les moments de farouche opposition, nous avons été toujours à la pointe du combat à Diourbel, une ville sainte appelée Ndiaréyémou par Serigne Touba. L’heure est grave. Ce contexte dans lequel nous nous trouvons est difficile. Je suis d’avis et reste persuadée que, jusqu’à présent, vous n’avez pas été rétribués à la mesure de tous les efforts que vous avez consentis pour hisser le parti là où il se trouve actuellement. Il en est de même pour cette ville, pour notre cadre de vie, pour notre parcours dans cette formation où nous faisons partie des militants de la première heure depuis l’opposition jusqu’à ce jour. Dans ce Parti démocratique sénégalais, nous avons les mêmes droits que Wade. Il l’a créé, nous sommes venus à ses côtés, militer avec nos propres convictions. Nous avons bravé tout, sacrifier pas mal de choses ; n’empêche, je reconnais son mérite, mais je suis au regret de dire qu’actuellement, il a oublié ses anciens compagnons. Présentement, c’est le pouvoir et il grise. Je l’entendais, lui Wade, souvent dire que « le pouvoir quand, vous le mettez entre les mains de quelqu’un qui n’est pas à la hauteur, il devient fou et perd le nord ». Mais, lui, c’est une autorité. Je ne dirais pas qu’il est devenu fou, mais le parti est managé comme le font les fous. Le Pds que nous connaissions, notre Secrétaire général que nous connaissions dans le passé, n’est plus la même personne. La façon dont il administrait le parti est différente de ce qu’il fait présentement. Ce qu’il fait est aux antipodes de ce qu’il pensait et faisait. »
LA DECEPTION : DIOURBEL ZAPPEE
« Nous avons une très grande déception. Il arrivera un moment où nous ferons face aux Sénégalais pour leur dire notre honte en les regardant les yeux dans les yeux. Je ne sais pas qui n’a pas honte, mais moi, j’ai honte. Les élections du 22 mars passées doivent être un baromètre pour jauger la popularité du Pds. Quand il s’agit même de donner des financements aux femmes, de donner des semences aux paysans, Diourbel est toujours mis de côté. Il en est de même pour les jeunes qui ne sont jamais promus. C’est la même chose pour les cadres qui sont zappés des postes de Président de conseil d’administration, de Direction nationale. Regardez les élections législatives passées, la façon dont on nous a trompés, en me mettant sur une liste où je ne me retrouvais pas ! En ce moment précis, nous pouvions quitter et tourner le dos au Pds en allant briguer nous-mêmes le suffrage de nos compatriotes, mais nous ne l’avions pas fait. Mais, je reconnais que nous avons été trompés ».
WADE ET LA GESTION DU PDS
« En ce moment, vous pouviez dire que Abdoulaye Wade est un trompeur. Il est habitué des faits. Mais, la tromperie, on ne peut pas la faire tout le temps. Ne dit-on pas que « Thiaga, di nga ko nakh béne yoone, meune nga kho nakh sakh niary yoone ; wayé niétti yone, degue degue gui sa gou ma ko féne » (traduction littérale : « une prostituée, on peut la tromper une fois, deux fois, mais trois fois, cela, je ne l’ai jamais entendu. ») Nous nous sommes tus et avons observé dans le silence tout ce qui se fait. Ce parti, on nous dit qu’on le restructure. Mais avant de restructurer, il faudrait faire en sorte que cette formation politique soit assez forte, faire en sorte que les militants s’entendent, que les structures fonctionnent. Mais, « je vais restructurer ». Pour aller où ? Changer de nom, pour quoi faire ? D’ailleurs, ils ont même raison de changer d’appellation, puisque les gens ont tourné le dos au Pds. Personne ne veut plus entendre parler du Pds. Ce qui fait qu’on peut changer de méthode. Ce qui est plus important, c’est que vous avez été patients et je me suis dit que je devais revenir vers vous et m’expliquer avec vous. Quand Lotta Sarré est venue me voir pour me faire part d’une initiative, je lui ai dit « vas-y », sans rien lui dire de ce qui me faisait mal dans le parti. Je vous ai compris, j’ai entendu tout ce que vous avez dit. Mais, c’est Abdoulaye Wade qui n’a aucune faculté de discernement, qui n’entend pas ce que les gens lui disent. Je suis persuadée qu’il est resté sourd à tout. Ce que nous voulons, il le sait, mais lui aussi, sait ce qu’il veut et par quels moyens y parvenir ».
RENDEZ-VOUS AVEC L’HISTOIRE
(Ndlr : Aminata Tall très ovationnée) « Vous avez vu tous ces jours, je suis à Touba pour m’entretenir avec les chefs religieux, mais vous, vous êtes mes responsables. Je pouvais même, dès aujourd’hui, prendre ma retraite, mais je ne sais comment faire avec vous, car nous avons été ensemble et, ensemble nous avons consenti tous ces sacrifices. Abdoulaye Wade, s’il dit qu’il vous veut du bien, il sait. Mais moi, Aminata, je ne veux que du bien pour vous. C’est d’ailleurs le fait de vouloir que Diourbel soit prise en compte qui explique mes démissions de mes différents postes de responsabilité. Si c’étaient des postes qui m’intéressaient ou pas, lui, Wade le sait très bien parce qu’à maintes reprises, il m’a fait des propositions. Je lui ai toujours répondu « merci pour la confiance placée en ma modeste personne », car Abdoulaye Wade s’il dit qu’il a aidé et appuyé Diourbel et que Aminta ne l’a pas fait, il sait bien et je n’en dirais pas plus. Tout ce que je sais et peux dire à ce niveau, c’est que seules les personnes d’une même conviction peuvent aller ensemble. Et qui plus est, si vous êtes issus d’une famille où les gens peuvent dire non, rien ne peut vous effrayer ou bien vous ébranler du chemin que vous vous êtes tracés, car seul Dieu est maître de nos destins. Donc, la tromperie, la ruse n’ont pas de sens, parce que quand vous pensez être plus rusé que les autres, vous vous trompez lourdement. C’est parce qu’il y a un respect mutuel entre nous que je ne vous trahirai jamais. Sachez tout simplement que je resterai contre vents et marées avec vous, que ce soit au Pds où nous sommes encore militants ou bien dans une autre formation politique que nous créerons. Sachez tout simplement que je reste persuadée et convaincue qu’il y aura un changement. C’est inévitable, car à bout de souffle et à force d’être la source de beaucoup de mesquineries, toute personne mise dans un tel état de fait, se rebiffe. Je vous ai entendus et le moment venu, je vous dirai. Sachez seulement que je reviendrai, s’il plait au bon Dieu, et nous prendrons ensemble une décision. Vous, ma base traditionnelle, de même que les chefs religieux de Touba, ainsi que ceux qui résident à Diourbel et les autres sympathisants en seront informés le moment venu. »