On ne peut soupçonner tous les éminents intellectuels qui se sont succédé à la tête de l’entreprise d’incompétence ou de nullité, loin s’en faut. Tout comme les ministres, du reste. Mais pourquoi n’arrivent-ils pas à faire ce pourquoi ils ont été nommés à ce poste, c’est-à-dire fournir du courant en quantité, en qualité et à temps au peuple sénégalais ? Au début, on mettait tout sur le dos de l’ancien régime et son absence d’investissement dans le secteur pendant près d’une quarantaine d’années. Ce qui n’est pas juste, du reste, car la GTI, comme la centrale du Cap des Biches sont bien des réalisations d’Abdou Diouf.
C’est pourtant le chef de l’Etat, Me Wade lui-même qui, dans son adresse à la Nation à la veille du 50e anniversaire de l’indépendance, faisant le bilan de ses dix ans à la tête de l’Etat, sur un air triomphal, énumérait diverses réalisations. Mais, malgré toutes ces bonnes actions, il a eu l’humilité et le courage d’avouer que le seul domaine dans lequel il reconnaissait avoir échoué, c’est sur l’énergie.
Alors, pourquoi n’en fait-il pas sa priorité, mieux, la priorité des priorités ?
Wade a construit à Dakar la centrale de Bel Air, repris les installations de Kounoune et rénové le Cap des Biches et les délestages n’en sont que plus intempestifs. Où se situe donc le problème ? Récemment, on a parlé de «fuel frelaté» pour expliquer les délestages que vit présentement le Sénégal, alors qu’on annonçait, à la veille de la Coupe du monde de football, une enveloppe de 21 milliards de Fcfa pour se prémunir et éviter au peuple de rater des matches. Il y a bien lieu de se demander comment peut-on connaître ces difficultés d’approvisionnement en fuel, dès lors que le Sénégal est censé être approvisionné sur place par des entreprises (françaises) dans lesquels l’Etat est fortement représenté.
Avec les nouvelles relations du Sénégal dans le golfe arabique, principal fournisseur du pétrole dans le monde, pourquoi ne traite-t-on pas directement avec les compagnies originaires de pays comme le Koweït, le Sultanat d’Oman, les Emirats Arabes unis, l’Arabie Saoudite, par exemple ? Comme pour les télécommunications, où la libéralisation n’a pas encore fini de faire ses preuves avec trois opérateurs de téléphonie mobile qui semblent faire de bonnes affaires, l’Etat gagnerait à ouvrir le marché de l’électricité, ce qui n’enlèverait en rien sa souveraineté et garantirait aux Sénégalais une lumière permanente.
En ne le faisant pas, en ne réglant pas cette question lancinante de l’électricité, Me Abdoulaye Wade met entre les mains de ses prochains adversaires un redoutable thème de campagne. Comme il demandait à ses passages dans les différentes contrées du pays qu’il traversait lors de la campagne électorale de 1988, «n’avez-vous pas vu passer Monsieur forages et Madame moulins», pour ironiser avec Abdou Diouf et son épouse, on risque de lui rétorquer, en 2012, «où sont passés Monsieur délestages et Madame Nénéfécha». Et il ne devra s’en prendre qu’à lui-même, et non à ses ministres de l’Energie ou aux différents directeurs de la Sénélec.
Serigne Mour DIOP
REWMI
C’est pourtant le chef de l’Etat, Me Wade lui-même qui, dans son adresse à la Nation à la veille du 50e anniversaire de l’indépendance, faisant le bilan de ses dix ans à la tête de l’Etat, sur un air triomphal, énumérait diverses réalisations. Mais, malgré toutes ces bonnes actions, il a eu l’humilité et le courage d’avouer que le seul domaine dans lequel il reconnaissait avoir échoué, c’est sur l’énergie.
Alors, pourquoi n’en fait-il pas sa priorité, mieux, la priorité des priorités ?
Wade a construit à Dakar la centrale de Bel Air, repris les installations de Kounoune et rénové le Cap des Biches et les délestages n’en sont que plus intempestifs. Où se situe donc le problème ? Récemment, on a parlé de «fuel frelaté» pour expliquer les délestages que vit présentement le Sénégal, alors qu’on annonçait, à la veille de la Coupe du monde de football, une enveloppe de 21 milliards de Fcfa pour se prémunir et éviter au peuple de rater des matches. Il y a bien lieu de se demander comment peut-on connaître ces difficultés d’approvisionnement en fuel, dès lors que le Sénégal est censé être approvisionné sur place par des entreprises (françaises) dans lesquels l’Etat est fortement représenté.
Avec les nouvelles relations du Sénégal dans le golfe arabique, principal fournisseur du pétrole dans le monde, pourquoi ne traite-t-on pas directement avec les compagnies originaires de pays comme le Koweït, le Sultanat d’Oman, les Emirats Arabes unis, l’Arabie Saoudite, par exemple ? Comme pour les télécommunications, où la libéralisation n’a pas encore fini de faire ses preuves avec trois opérateurs de téléphonie mobile qui semblent faire de bonnes affaires, l’Etat gagnerait à ouvrir le marché de l’électricité, ce qui n’enlèverait en rien sa souveraineté et garantirait aux Sénégalais une lumière permanente.
En ne le faisant pas, en ne réglant pas cette question lancinante de l’électricité, Me Abdoulaye Wade met entre les mains de ses prochains adversaires un redoutable thème de campagne. Comme il demandait à ses passages dans les différentes contrées du pays qu’il traversait lors de la campagne électorale de 1988, «n’avez-vous pas vu passer Monsieur forages et Madame moulins», pour ironiser avec Abdou Diouf et son épouse, on risque de lui rétorquer, en 2012, «où sont passés Monsieur délestages et Madame Nénéfécha». Et il ne devra s’en prendre qu’à lui-même, et non à ses ministres de l’Energie ou aux différents directeurs de la Sénélec.
Serigne Mour DIOP
REWMI