leral.net | S'informer en temps réel

PROCES DE HISSENE HABRE A DAKAR:Le Président Wade « sème » le doute

La déclaration du président Me Abdoulaye Wade « d’expulser Hissène Habré du territoire sénégalais », faute de financement de son procès à travers le journal espagnol « Público » le 14 octobre dernier inquiète le Comité international pour le jugement équitable de ce dernier. Dans un communiqué daté hier mardi 21 octobre, ce comité doute de la « volonté politique du Sénégal de mener à bien ce dossier ».


Rédigé par leral.net le Mercredi 22 Octobre 2008 à 12:32 | | 0 commentaire(s)|

PROCES DE HISSENE HABRE A DAKAR:Le Président Wade « sème » le doute
Dans une interview publiée dans le journal espagnol « Público » le 14 octobre dernier, le chef de l’Etat Me Abdoulaye Wade conditionne la tenue du procès de l’ancien président tchadien Hissen Habré à son financement par la communauté internationale. Le président Wade affirme qu’il « n’est pas obligé de juger » Habré et que faute d’un tel financement, il ne va « pas garder indéfiniment Habré au Sénégal » mais « fera qu’il abandonne le Sénégal ». Suffisant pour soulever l’ire du Comité international pour le jugement équitable de ce dernier.

Dans un communiqué daté d’hier mardi 21 octobre, le Comité qui se dit étonné de cette déclaration de Me Wade « d’expulser Habré du territoire sénégalais » exprime son « inquiétude » quant à la ‘ volonté politique du Sénégal de mener à bien ce dossier ». Selon cette source, contraire à la déclaration du chef de l’Etat, le Sénégal, par sa ratification de la Convention internationale contre la torture, « est bel et bien tenu de juger ou d’extrader Hissène Habré – avec ou sans un financement international ». Et cette menace d’expulsion de l’ancien Président tchadien « entraînerait une violation supplémentaire par le Sénégal de ses obligations juridiques internationales – à moins que Hissène Habré ne soit envoyé en Belgique, qui a déjà délivré un mandat d’arrêt international et une demande d’extradition » ajoute le document.

Toutefois, le Comité est parfaitement conscient que le procès d’Hissène Habré « aura un coût important ». C’est pourquoi il « a déployé un effort considérable depuis deux (2) ans pour presser la communauté internationale à contribuer au procès - bien avant que le Sénégal n’en fasse la demande » poursuit la même source. D’ailleurs les partenaires du Sénégal ont accepté le principe d’une aide financière. Mais ils attendent depuis plus de deux ans que le Sénégal leur présente une proposition budgétaire raisonnable en vue du procès.

L’Union européenne a formellement saisi le Sénégal pour l’informer qu’une première enveloppe allant jusqu’à 2 millions d’euros (1,3 milliard de francs CFA) était déjà disponible pour la phase initiale de l’instruction tandis que le Tchad a annoncé qu’il participerait à la tenue du procès à hauteur de 3 millions d’euros (2 milliards de francs CFA) précise le texte. En plus de ces bonnes volontés, la France, la Suisse, la Belgique et les Pays-Bas réitèrent leur disposition à soutenir financièrement le Sénégal. Par contre, la déception vient du manque de soutien de l’Union africaine (Ua) qui a donné mandat au Sénégal « de faire juger, au nom de l’Afrique Hissène Habré » et a demandé à son Président « d’apporter au Sénégal l’assistance nécessaire pour le bon déroulement et le bon aboutissement du procès ». L’Ua a la responsabilité d’assurer l’effectivité de cette décision. Il y va de sa crédibilité indique la source.

La balle est donc dans le camp du Sénégal, qui doit présenter aux bailleurs de fonds un budget pour le procès, fondé sur une stratégie de poursuite, tel que l’a promis le Ministre de la Justice, Me Madické Niang, il y a plus de 4 mois. Et, « si le Sénégal ne veut pas juger Hissène Habré, la Belgique constituera alors la seule option tangible et réaliste pour qu’Hissène Habré réponde effectivement des accusations portées contre lui dans le cadre d’un procès juste et équitable – avant qu’il ne soit trop tard » conclut le communiqué.

source sud quotidien

leral .net