Quel négociant sénégalais importe du lait de Chine au Sénégal ? Le gouvernement, autant que les consommateurs sénégalais ont plus que jamais besoin de cette information, pour prendre des mesures. Au moment où le monde entier prend des mesures conservatoires pour se préserver du lait chinois mélangé de mélamine, ce produit toxique qui a envoyé des dizaines de milliers d’enfants chinois à l’hôpital, le Sénégal officiel s’est enfermé dans des contradictions pour le moins désolantes.
Silence. Enfin, jusqu’à un certain point. On se rappelle encore la sortie du ministre de la Santé et de la Prévention, Mme Safiatou Thiam, à Kaolack, au cours d’une rencontre avec la presse. Le ministre avait affirmé, le 25 septembre dernier, que le Sénégal n’importait pas de lait de Chine. Cette information, diffusée par l’Agence de presse sénégalaise (Aps), avait été reprise par plusieurs organes d’information dans le pays et au-delà. C’est la parade qu’elle avait trouvé pour «justifier» l’inertie de l’administration de l’Etat sur cette question.
Or, cette assertion du ministre est très éloignée de la réalité. Si la Chine n’est pas le plus gros exportateur de lait au Sénégal, elle n’en est pas moins un client important. Les statistiques publiées par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) donnent les chiffres précis des produits importés et leur nature exacte.
On apprend, dans ces statistiques, que la Chine envoie au Sénégal, «du lait en poudre, ou en granulés, non sucré, avec +15% de matières grasses, sans sucre ni autres édulcorants», comme elle envoie aussi des sacs de lait en emballages de 25kg, du lait ou crème de lait en poudre ou en granulés, du lait concentré sucré ou avec édulcorants, ainsi que d’autres formes de lait. Ce sont, on le sait, ces laits vendus en sacs qui sont conditionnées, directement ou après retraitement, en sacs étanches ou sachets plastiques artisanaux. Ils servent aussi aux fabricants de lait caillé.
Les données de l’Asnd sont une source d’informations précieuse et objective pour tous ceux qui s’intéressent, entre autres questions, au commerce extérieur au Sénégal. Cependant, les locaux de la documentation de cette agence étant en pleins travaux de réaménagement, Le Quotidien n’a pu accéder aux données des importations pour l’année 2008. Les chiffres à notre disposition datent de 2007, pour les plus récentes, mais rien ne laisse penser que les choses ont pu changer depuis lors, sinon en mal.
40 milliards en importation
Depuis un certain temps, les relations commerciales avec la Chine continentale s’accroissent et s’intensifient. En dehors du textile, vendu particulièrement par les échoppes chinoises établies sur le Boulevard du Centenaire, on trouve maintenant de plus en plus des meubles et des jouets venus directement des usines de l’Empire du Milieu. Cependant, peu nombreux sont les Sénégalais qui pensaient que certains des produits alimentaires qu’ils consomment ici ont les mêmes origines. Tout simplement parce qu’ils ne se sont jamais inquiétés de la provenance, dans le cas qui nous intéresse, des multiples marques de lait qui envahissent le Sénégal.
Bien que le pays produise du lait, les chiffres officiels indiquent qu’il en importe pour plus de 40 milliards de francs Cfa par an. La majorité de ces importations est constituée de lait en poudre qui est reconditionné sur place, sous différentes marques. Aucune des grandes marques de lait connues ne s’approvisionne auprès des producteurs et bergers locaux. Ce qui fait d’ailleurs l’une des particularités d’une marque comme La laiterie du Berger (Publicité gratuite !), qui se vante de reverser la plus-value aux producteurs locaux qui l’approvisionnent en lait.
Plusieurs marques, combien de sources ?
Parmi les grands fabricants de lait conditionné au Sénégal, certains ont des relations avec la Chine et les pays de l’Extrême orient, qui datent de bien longtemps. D’autres se sont fait un nom dans le négoce des produits électroniques ou dans l’importation de véhicules. Mais on ne leur a jamais connu des connexions dans l’importation de lait de Chine.
Si le lait chinois suscite aujourd’hui de l’intérêt, c’est, comme on l’a dit plus haut, à la suite de la découverte, depuis quelque temps, de la mélamine dans des boîtes de lait fabriqués dans ce pays. Cette substance contient de résidus de cyanamide qui est utilisé dans les colles et les ustensiles et retardataires de flammes. Elle est, paraît-il, utilisée en Chine dans les produits alimentaires, parce qu’elle leur donne l’apparence d’une grande contenance en protéines. A faibles doses, elle n’est pas considérée comme toxique à l’ingestion. Mais elle provoque des calculs rénaux, quand elle s’amalgame en cristaux dans l’organisme. Cette substance est interdite dans l’alimentation en Chine et aux Etats-Unis, mais cela n’a pas empêché, on l’a vu, des fabricants véreux de l’utiliser.
De nombreux pays africains ont interdit l’importation de Chine, de produits laitiers ou pouvant contenir du lait. Il s’agit, entre autres, du Gabon, de la Tanzanie, du Bénin, du Togo et du Burkina Faso.
Le Sénégal, lui, s’interroge encore.
source le quotidien
Silence. Enfin, jusqu’à un certain point. On se rappelle encore la sortie du ministre de la Santé et de la Prévention, Mme Safiatou Thiam, à Kaolack, au cours d’une rencontre avec la presse. Le ministre avait affirmé, le 25 septembre dernier, que le Sénégal n’importait pas de lait de Chine. Cette information, diffusée par l’Agence de presse sénégalaise (Aps), avait été reprise par plusieurs organes d’information dans le pays et au-delà. C’est la parade qu’elle avait trouvé pour «justifier» l’inertie de l’administration de l’Etat sur cette question.
Or, cette assertion du ministre est très éloignée de la réalité. Si la Chine n’est pas le plus gros exportateur de lait au Sénégal, elle n’en est pas moins un client important. Les statistiques publiées par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) donnent les chiffres précis des produits importés et leur nature exacte.
On apprend, dans ces statistiques, que la Chine envoie au Sénégal, «du lait en poudre, ou en granulés, non sucré, avec +15% de matières grasses, sans sucre ni autres édulcorants», comme elle envoie aussi des sacs de lait en emballages de 25kg, du lait ou crème de lait en poudre ou en granulés, du lait concentré sucré ou avec édulcorants, ainsi que d’autres formes de lait. Ce sont, on le sait, ces laits vendus en sacs qui sont conditionnées, directement ou après retraitement, en sacs étanches ou sachets plastiques artisanaux. Ils servent aussi aux fabricants de lait caillé.
Les données de l’Asnd sont une source d’informations précieuse et objective pour tous ceux qui s’intéressent, entre autres questions, au commerce extérieur au Sénégal. Cependant, les locaux de la documentation de cette agence étant en pleins travaux de réaménagement, Le Quotidien n’a pu accéder aux données des importations pour l’année 2008. Les chiffres à notre disposition datent de 2007, pour les plus récentes, mais rien ne laisse penser que les choses ont pu changer depuis lors, sinon en mal.
40 milliards en importation
Depuis un certain temps, les relations commerciales avec la Chine continentale s’accroissent et s’intensifient. En dehors du textile, vendu particulièrement par les échoppes chinoises établies sur le Boulevard du Centenaire, on trouve maintenant de plus en plus des meubles et des jouets venus directement des usines de l’Empire du Milieu. Cependant, peu nombreux sont les Sénégalais qui pensaient que certains des produits alimentaires qu’ils consomment ici ont les mêmes origines. Tout simplement parce qu’ils ne se sont jamais inquiétés de la provenance, dans le cas qui nous intéresse, des multiples marques de lait qui envahissent le Sénégal.
Bien que le pays produise du lait, les chiffres officiels indiquent qu’il en importe pour plus de 40 milliards de francs Cfa par an. La majorité de ces importations est constituée de lait en poudre qui est reconditionné sur place, sous différentes marques. Aucune des grandes marques de lait connues ne s’approvisionne auprès des producteurs et bergers locaux. Ce qui fait d’ailleurs l’une des particularités d’une marque comme La laiterie du Berger (Publicité gratuite !), qui se vante de reverser la plus-value aux producteurs locaux qui l’approvisionnent en lait.
Plusieurs marques, combien de sources ?
Parmi les grands fabricants de lait conditionné au Sénégal, certains ont des relations avec la Chine et les pays de l’Extrême orient, qui datent de bien longtemps. D’autres se sont fait un nom dans le négoce des produits électroniques ou dans l’importation de véhicules. Mais on ne leur a jamais connu des connexions dans l’importation de lait de Chine.
Si le lait chinois suscite aujourd’hui de l’intérêt, c’est, comme on l’a dit plus haut, à la suite de la découverte, depuis quelque temps, de la mélamine dans des boîtes de lait fabriqués dans ce pays. Cette substance contient de résidus de cyanamide qui est utilisé dans les colles et les ustensiles et retardataires de flammes. Elle est, paraît-il, utilisée en Chine dans les produits alimentaires, parce qu’elle leur donne l’apparence d’une grande contenance en protéines. A faibles doses, elle n’est pas considérée comme toxique à l’ingestion. Mais elle provoque des calculs rénaux, quand elle s’amalgame en cristaux dans l’organisme. Cette substance est interdite dans l’alimentation en Chine et aux Etats-Unis, mais cela n’a pas empêché, on l’a vu, des fabricants véreux de l’utiliser.
De nombreux pays africains ont interdit l’importation de Chine, de produits laitiers ou pouvant contenir du lait. Il s’agit, entre autres, du Gabon, de la Tanzanie, du Bénin, du Togo et du Burkina Faso.
Le Sénégal, lui, s’interroge encore.
source le quotidien