Le Sénégal a élaboré et adopté un modèle de développement pour accélérer sa marche vers l’émergence. «Une stratégie qui constitue le référentiel de la politique économique et sociale à moyen et long termes», a dit le ministre de l’Economie et des Finances. «Nous entendons faire de la préférence nationale une réalité dans l’attribution des marchés publics inscrits au titre des projets du PSe (Plan Sénégal émergent)», a assuré Amadou Bâ, avant-hier, au cours d’un dîner-débat organisé par les anciens élèves et auditeurs de l’Ecole nationale d’administration de France (Ena) résidant au Sénégal. Ceci, ajoute le ministre, en respectant, bien entendu, les dispositions communautaires en la matière, notamment celles de l’Uemoa (Union économique et monétaire Ouest africaine). Amadou Bâ précise que la stratégie décennale déclinée dans le Pse de faire du Sénégal un pays émergent à l’horizon 2035 est en train d’être parfaitement exécutée. «Ce que nous sommes en train de faire, à cet effet, c’est d’accélérer le rythme de réalisation des réformes et les ruptures structurelles pour véritablement inscrire le Sénégal sur une nouvelle trajectoire de croissance et de développement», a encore dit le ministre de l’Economie et des Finances. Parlant de croissance, Amadou Bâ renseigne que «des actions hardies sont en cours pour relever le potentiel de croissance, stimuler la créativité et l’initiative privée afin de satisfaire la forte aspiration des populations à un mieux-être». Dans le même sillage, il informe que le Sénégal a enregistré un taux de croissance de 4,9% sur les 9 premiers mois de cette année 2014, compte non tenu du secteur agricole. Cette performance, dit-il, intervient dans un contexte sous régional marqué par l’épidémie de la fièvre Ebola, qui a plombé certains secteurs d’activité tels que l’hébergement, la restauration, le transport. Amadou Bâ est convaincu que l’entrée du Sénégal dans le Top ten (10) des meilleurs réformateurs au monde, selon le dernier classement Doing business 2015 de la Banque mondiale, va permettre de réaliser de grands bonds en avant en des délais courts.
Le chantier économique, véritable défi à relever, selon Diagna Ndiaye
«Le Sénégal a réussi sa mue politique en accédant à toutes les libertés publiques, en construisant un Etat de droit unanimement reconnu», a indiqué pour sa part Diagna Ndiaye, ministre Conseiller chargé du Comité d’orientation stratégique pour l’investissement. Paradoxalement, relève-t-il, «le pays est victime de son succès et de notre propension à vouloir vivre de la rente du symbole démocratique, au détriment de la construction d’une économie performante et durable».
Le Sénégal, estime Mamadou Diagna Ndiaye, a réglé la question politique. «Reste le vaste chantier de la question économique, qui doit mobiliser toutes les énergies, toutes les compétences, tous les savoirs. La traduction de nos potentialités en autant de réalités économiques, appelle une réflexion libre et décomplexée, sans tabou, un regard lucide, mais bienveillant et un consensus fort de tout notre capital humain sur la vision prospective, les stratégies innovantes et les moyens qui viendront à bout de la prétendue fatalité du sous développement, quel que soit le pouvoir politique en place», a fait savoir M. Ndiaye.
«Le pari relevé par les pays asiatiques et, plus près de nous, par le Brésil, adieu les «Brics», cet acronyme commode permettait de placer les grandes économies émergentes dans un même panier. Mais quand la Chine continue d’afficher plus de 7% de croissance et que le Brésil est tombé en récession, cela n’a plus de sens, l’Afrique du sud et aujourd’hui le Nigéria, première économie du continent, est source d’inspiration», a déclaré le ministre Conseiller, ajoutant que «l’émergence relève désormais du domaine de la science économique, elle est un modèle économique dont nous connaissons les composantes, les étapes et le chronogramme de réalisation, les success stories abondent pour en confirmer la faisabilité».
L’Asena, un vivier de compétences au service de la Nation
L’Association sénégalaise des anciens élèves de l’Ecole nationale d’administration de France (Asena) est un cadre de réflexion, mais aussi un cadre pour la promotion professionnelle des membres de l’Association. «Nous avons la ferme volonté de faire de notre association un Think Tank afin de contribuer positivement à la réforme et à la modernisation de l’Etat», a dit le président de l’Asena, le journaliste et politologue Yoro Dia. «La démocratie étant la compétition des réponses aux questions que les citoyens se posent, notre association, qui dispose aussi d’un stock de compétences avérées, a aussi l’ambition de participer au débat public», a-t-il souligné. M. Dia soutient que le débat politique étant déjà réglé au Sénégal, il urge de changer de paradigme en s’impliquant dans les débats économiques. «Notre objectif, c’est aussi et surtout de transformer notre association en Think Tank qui alimente l’Etat en idées et en propositions sur la réforme et la modernisation», insiste Yoro Dia, président de l’Association sénégalaise des anciens élèves de l’Ecole nationale d’administration de France (Asena).
JEAN-PIERRE MANE
Le chantier économique, véritable défi à relever, selon Diagna Ndiaye
«Le Sénégal a réussi sa mue politique en accédant à toutes les libertés publiques, en construisant un Etat de droit unanimement reconnu», a indiqué pour sa part Diagna Ndiaye, ministre Conseiller chargé du Comité d’orientation stratégique pour l’investissement. Paradoxalement, relève-t-il, «le pays est victime de son succès et de notre propension à vouloir vivre de la rente du symbole démocratique, au détriment de la construction d’une économie performante et durable».
Le Sénégal, estime Mamadou Diagna Ndiaye, a réglé la question politique. «Reste le vaste chantier de la question économique, qui doit mobiliser toutes les énergies, toutes les compétences, tous les savoirs. La traduction de nos potentialités en autant de réalités économiques, appelle une réflexion libre et décomplexée, sans tabou, un regard lucide, mais bienveillant et un consensus fort de tout notre capital humain sur la vision prospective, les stratégies innovantes et les moyens qui viendront à bout de la prétendue fatalité du sous développement, quel que soit le pouvoir politique en place», a fait savoir M. Ndiaye.
«Le pari relevé par les pays asiatiques et, plus près de nous, par le Brésil, adieu les «Brics», cet acronyme commode permettait de placer les grandes économies émergentes dans un même panier. Mais quand la Chine continue d’afficher plus de 7% de croissance et que le Brésil est tombé en récession, cela n’a plus de sens, l’Afrique du sud et aujourd’hui le Nigéria, première économie du continent, est source d’inspiration», a déclaré le ministre Conseiller, ajoutant que «l’émergence relève désormais du domaine de la science économique, elle est un modèle économique dont nous connaissons les composantes, les étapes et le chronogramme de réalisation, les success stories abondent pour en confirmer la faisabilité».
L’Asena, un vivier de compétences au service de la Nation
L’Association sénégalaise des anciens élèves de l’Ecole nationale d’administration de France (Asena) est un cadre de réflexion, mais aussi un cadre pour la promotion professionnelle des membres de l’Association. «Nous avons la ferme volonté de faire de notre association un Think Tank afin de contribuer positivement à la réforme et à la modernisation de l’Etat», a dit le président de l’Asena, le journaliste et politologue Yoro Dia. «La démocratie étant la compétition des réponses aux questions que les citoyens se posent, notre association, qui dispose aussi d’un stock de compétences avérées, a aussi l’ambition de participer au débat public», a-t-il souligné. M. Dia soutient que le débat politique étant déjà réglé au Sénégal, il urge de changer de paradigme en s’impliquant dans les débats économiques. «Notre objectif, c’est aussi et surtout de transformer notre association en Think Tank qui alimente l’Etat en idées et en propositions sur la réforme et la modernisation», insiste Yoro Dia, président de l’Association sénégalaise des anciens élèves de l’Ecole nationale d’administration de France (Asena).
JEAN-PIERRE MANE