J’étais la dernière de la famille à ne pas être encore casée. Tous mes frères et sœurs vivaient chez eux. Tout le décor était donc planté pour qu’Issiaka et moi sortions ensemble. Et ce qui devait arriver, arriva à la plus grande joie de nos deux familles. Il me demanda en mariage. Issiaka était tout ce dont une femme pouvait rêver. En nous mariant, cela fortifiait les liens. C’était le vœu de nos familles. Je vous épargnerai certains détails, mais inutile de vous dire que le mariage fut pompeux. Un très grand mariage auquel presque toutes les autorités de la ville ont assisté. J’étais à l’honneur et je me sentais reine. Les festivités du mariage ont duré plusieurs jours. La famille d’Issiaka est arrivée du Burkina. Elle tenait à ce qu’on fasse le mariage selon la tradition burkinabé. Ma famille aussi tenait à ce qu’on fasse découvrir la coutume de chez nous. Finalement, le mariage a duré deux semaines en plus de la cérémonie civile et religieuse. Ce mariage a coûté plusieurs millions, mais comme les deux familles étaient nanties, il n’y avait aucune inquiétude à ce niveau. Papa disait que j’étais la dernière de ses filles à se marier, donc j’étais à l’honneur. Comme cadeau de mariage, nous avons reçu une maison, une voiture et un voyage. J’ai reçu beaucoup de présents de ma belle-famille.
Après notre mariage, je me suis rendue au Burkina avec Issiaka pour remercier sa famille. A notre retour, la vie avait repris son cours normal. Issiaka était très gentil avec moi. Il ne manquait aucune occasion de me réaffirmer tendresse. J’avais quitté notre quartier pour m’installer dans un autre de la ville, mais j’avais l’impression d’y être encore, car papa était toujours chez nous. Les soirs, il déposait Issiaka qui avait pourtant une voiture. Les week-ends, ils étaient ensemble. Lorsque je m’en plaignais, papa me disait : « Tu devrais être tranquille qu’il soit avec moi. On a beaucoup trop de boulot ». Issiaka lui n’arrêtait pas de me dire : « C’est une chance que mon beau-père ait confiance en moi. Ça règle nos factures ». J’ai vécu dans cette ambiance pendant deux ans. Il arrivait des fois que ma mère se plaignait car elle trouvait que mon père exagérait un peu. Elle lui a même dit une fois : « A cette allure, tu n’auras pas de petit-fils, tu ne leur donne pas le temps d’être ensemble ». Cela me soulageait quelques fois. Au moins, j’étais sûre que mon mari n’entretenait aucune relation ailleurs. Tout mon souci était de lui donner un enfant. Cela l’emmènerait peut-être à vouloir rester à la maison. Côté finance, nous n’avons aucun souci. Papa assurait tout, aussi bien pour Issiaka que pour moi. Il veillait à ce qu’on ne manque de rien. Puis un jour, j’ai annoncé à Issiaka que j’avais un petit retard d’un mois. J’avais pris rendez-vous avec le médecin pour la confirmation. Il était heureux et l’a annoncé à papa malgré son interdiction car je voulais d’abord être sûre avant d’en parler. Papa est venu aussitôt à la maison. Je m’apprêtais à sortir pour l’hôpital. Papa a souhaité que son chauffeur m’accompagne pendant que lui et Issiaka patienterait à la maison. J’étais quand même confiante car ces derniers temps, j’avais été très souvent malade. J’avais tous les signes liés à la grossesse. J’espérais que la nouvelle soit bonne, car papa et son beau avaient déjà commencé la fête en mettant du champagne au frais. Dès que je suis arrivée à l’hôpital, on m’a annoncé que le médecin avait une urgence, qu’il était en salle d’opération pour une césarienne. Il fallait que je repasse. Déçue, je suis rentrée plus tôt que prévu chez moi. J’ai demandé au chauffeur de papa d’aller faire des courses pour moi au supermarché. Je suis rentrée seule à la maison. A ma grande surprise, papa et Issiaka n’étaient pas au salon. La porte du salon était fermée à clé. Je suis donc passée à l’arrière, par la cuisine. Une fois dans le salon, j’entendais mon mari gémir. Je me suis arrêtée pour voir d’où venait ce gémissement. Issiaka continuait de gémir comme s’il faisait l’amour. Je me suis rapprochée de notre chambre conjugale constatant que les bruits venaient de là. Issiaka avait-il osé coucher avec une autre dans notre chambre ? J’avais peur d’affronter la réalité, persuadée qu’il avait une maîtresse. Mon cœur battait très fort. Apparemment, mon mari était très heureux, car les gémissements en disaient long. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai ouvert la porte. Scandale ! L’amante qui avait osé de faire l’amour avec mon mari était papa. Mon propre père qui défonçait mon mari à moitié nu, de toutes ses forces. Le spectacle était si horrible que je me suis réveillée à l’hôpital. A mon chevet, mon père et mon mari. Les amants inséparables. Ils m’ont transportée à l’hôpital sans avoir le courage d’informer ma mère. Papa m’a suppliée à genoux. Il tenait à ce que je taise l’affaire. Je le regardais sans pouvoir répondre. A ses côtés, le bon ‘’pédé’’ qui me servait de mari. Ils me dégoûtaient. J’ai demandé qu’ils sortent de ma chambre en hurlant, car j’ai senti que le choc m’avait fait perdre l’enfant. J’ai pleuré pendant des jours. J’essayais de me remémorer les deux années que j’ai passées aux côtés d’Issiaka qui en réalité était marié à mon père. Je comprenais pourquoi ils étaient inséparables. Je voulais me convaincre que c’était faux, mais la vérité était amère. Mon père couchait avec mon mari qui n’arrêtait pas de me supplier de ne pas en parler.
A ma sortie de l’hôpital, j’ai fait savoir à ma mère que je voulais divorcer. Elle voulait connaître les raisons de cette décision. Je lui ai dit que je n’étais pas heureuse avec Issiaka, car je ne voulais pas la rendre malheureuse en lui racontant le fameux spectacle auquel j’avais assisté. Ma mère m’a suppliée de ne pas divorcer. Tout en pleurant, elle m’a dit : « Tu penses que je ne sais pas ? Ton père couche avec ton mari, n’est-ce pas ? J’ai toujours su que ton père était homosexuel, mais jamais je n’ai osé aborder le sujet avec lui. Tous les jeunes hommes qui viennent à la maison et qu’il présente comme ses collaborateurs sont ses amants. Je le sais ! Mais j’ai toujours gardé le secret pour préserver la famille. Je pense que cela a contribué à faire prospérer toute cette richesse dans laquelle nous vivons. Fais attention ! Si tu parles, tu brises la famille ! Pense au prestige dans lequel nous avons toujours vécu ! » Je n’ai pas reconnu ma mère. Comment pouvait-elle accepter une telle humiliation ? Savoir que son homme couche avec des hommes ? Moi, je n’étais pas prête à accepter cela. J’ai quitté le domicile conjugal pour vivre avec une amie. J’ai coupé tout contact avec ma famille pendant trois mois. Jamais, je n’ai osé me confier à quelqu’un jusqu’à ce que mon père décède. Lorsque j’ai été informée, je suis revenue à la maison pour maman. Je ne voulais pas qu’elle soit triste à cause de papa. Pour mon père, je n’ai versé aucune larme, car je l’ai trouvé trop cruel et méchant envers ses proches. Je dirais même qu’il a payé pour tout le mal qu’il a fait, car ses derniers jours furent pénibles. Très sincèrement, je n’ai eu aucune compassion pour lui…
Après notre mariage, je me suis rendue au Burkina avec Issiaka pour remercier sa famille. A notre retour, la vie avait repris son cours normal. Issiaka était très gentil avec moi. Il ne manquait aucune occasion de me réaffirmer tendresse. J’avais quitté notre quartier pour m’installer dans un autre de la ville, mais j’avais l’impression d’y être encore, car papa était toujours chez nous. Les soirs, il déposait Issiaka qui avait pourtant une voiture. Les week-ends, ils étaient ensemble. Lorsque je m’en plaignais, papa me disait : « Tu devrais être tranquille qu’il soit avec moi. On a beaucoup trop de boulot ». Issiaka lui n’arrêtait pas de me dire : « C’est une chance que mon beau-père ait confiance en moi. Ça règle nos factures ». J’ai vécu dans cette ambiance pendant deux ans. Il arrivait des fois que ma mère se plaignait car elle trouvait que mon père exagérait un peu. Elle lui a même dit une fois : « A cette allure, tu n’auras pas de petit-fils, tu ne leur donne pas le temps d’être ensemble ». Cela me soulageait quelques fois. Au moins, j’étais sûre que mon mari n’entretenait aucune relation ailleurs. Tout mon souci était de lui donner un enfant. Cela l’emmènerait peut-être à vouloir rester à la maison. Côté finance, nous n’avons aucun souci. Papa assurait tout, aussi bien pour Issiaka que pour moi. Il veillait à ce qu’on ne manque de rien. Puis un jour, j’ai annoncé à Issiaka que j’avais un petit retard d’un mois. J’avais pris rendez-vous avec le médecin pour la confirmation. Il était heureux et l’a annoncé à papa malgré son interdiction car je voulais d’abord être sûre avant d’en parler. Papa est venu aussitôt à la maison. Je m’apprêtais à sortir pour l’hôpital. Papa a souhaité que son chauffeur m’accompagne pendant que lui et Issiaka patienterait à la maison. J’étais quand même confiante car ces derniers temps, j’avais été très souvent malade. J’avais tous les signes liés à la grossesse. J’espérais que la nouvelle soit bonne, car papa et son beau avaient déjà commencé la fête en mettant du champagne au frais. Dès que je suis arrivée à l’hôpital, on m’a annoncé que le médecin avait une urgence, qu’il était en salle d’opération pour une césarienne. Il fallait que je repasse. Déçue, je suis rentrée plus tôt que prévu chez moi. J’ai demandé au chauffeur de papa d’aller faire des courses pour moi au supermarché. Je suis rentrée seule à la maison. A ma grande surprise, papa et Issiaka n’étaient pas au salon. La porte du salon était fermée à clé. Je suis donc passée à l’arrière, par la cuisine. Une fois dans le salon, j’entendais mon mari gémir. Je me suis arrêtée pour voir d’où venait ce gémissement. Issiaka continuait de gémir comme s’il faisait l’amour. Je me suis rapprochée de notre chambre conjugale constatant que les bruits venaient de là. Issiaka avait-il osé coucher avec une autre dans notre chambre ? J’avais peur d’affronter la réalité, persuadée qu’il avait une maîtresse. Mon cœur battait très fort. Apparemment, mon mari était très heureux, car les gémissements en disaient long. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai ouvert la porte. Scandale ! L’amante qui avait osé de faire l’amour avec mon mari était papa. Mon propre père qui défonçait mon mari à moitié nu, de toutes ses forces. Le spectacle était si horrible que je me suis réveillée à l’hôpital. A mon chevet, mon père et mon mari. Les amants inséparables. Ils m’ont transportée à l’hôpital sans avoir le courage d’informer ma mère. Papa m’a suppliée à genoux. Il tenait à ce que je taise l’affaire. Je le regardais sans pouvoir répondre. A ses côtés, le bon ‘’pédé’’ qui me servait de mari. Ils me dégoûtaient. J’ai demandé qu’ils sortent de ma chambre en hurlant, car j’ai senti que le choc m’avait fait perdre l’enfant. J’ai pleuré pendant des jours. J’essayais de me remémorer les deux années que j’ai passées aux côtés d’Issiaka qui en réalité était marié à mon père. Je comprenais pourquoi ils étaient inséparables. Je voulais me convaincre que c’était faux, mais la vérité était amère. Mon père couchait avec mon mari qui n’arrêtait pas de me supplier de ne pas en parler.
A ma sortie de l’hôpital, j’ai fait savoir à ma mère que je voulais divorcer. Elle voulait connaître les raisons de cette décision. Je lui ai dit que je n’étais pas heureuse avec Issiaka, car je ne voulais pas la rendre malheureuse en lui racontant le fameux spectacle auquel j’avais assisté. Ma mère m’a suppliée de ne pas divorcer. Tout en pleurant, elle m’a dit : « Tu penses que je ne sais pas ? Ton père couche avec ton mari, n’est-ce pas ? J’ai toujours su que ton père était homosexuel, mais jamais je n’ai osé aborder le sujet avec lui. Tous les jeunes hommes qui viennent à la maison et qu’il présente comme ses collaborateurs sont ses amants. Je le sais ! Mais j’ai toujours gardé le secret pour préserver la famille. Je pense que cela a contribué à faire prospérer toute cette richesse dans laquelle nous vivons. Fais attention ! Si tu parles, tu brises la famille ! Pense au prestige dans lequel nous avons toujours vécu ! » Je n’ai pas reconnu ma mère. Comment pouvait-elle accepter une telle humiliation ? Savoir que son homme couche avec des hommes ? Moi, je n’étais pas prête à accepter cela. J’ai quitté le domicile conjugal pour vivre avec une amie. J’ai coupé tout contact avec ma famille pendant trois mois. Jamais, je n’ai osé me confier à quelqu’un jusqu’à ce que mon père décède. Lorsque j’ai été informée, je suis revenue à la maison pour maman. Je ne voulais pas qu’elle soit triste à cause de papa. Pour mon père, je n’ai versé aucune larme, car je l’ai trouvé trop cruel et méchant envers ses proches. Je dirais même qu’il a payé pour tout le mal qu’il a fait, car ses derniers jours furent pénibles. Très sincèrement, je n’ai eu aucune compassion pour lui…