"A y regarder de plus près, force est de constater que la musique sénégalaise est en perte de vitesse. Le niveau des productions a baissé. J'ai même l'impression que les musiciens ont baissé les bras. Il y a tout de même des exceptions qui ouvrent la porte à un vent d'optimisme. Je prends l'exemple de Pape Diouf. Durant six ans, il s'est battu pour mettre en place une structure et trouver un producteur. Il a fait ses preuves avant qu'un producteur n'ose s'engager à travailler avec lui. Le producteur y gagne, l'artiste, y gagne, puis qu'ils travaillent sur de bases solides. Mais à l'inverse, si les autres artistes baissent les bras, les producteurs ne viendront pas vers eux. Il faut prouver qu'on a du potentiel, qu'on peut mobiliser un public et assurer de belles prestations avant d'aspirer de trouver un producteur. A l'heure actuelle, nous ne gagnons pas d'argent sur les ventes de CD. C'est plutôt grâce à l’évènementiel qu'il est vraiment possible de générer de la valeur ajoutée. Les producteurs sont obligés d’être managers en parallèle. Il y a des artistes qui font de la musique acoustique, qui veulent imposer cette musique là, mais force est de constater que le mbalax a écrit les plus belles pages de la musique sénégalaise....", raconte celui qu'on surnomme "La Terreur" dans La Tribune.