1/ EVITER DE SE DÉDIRE
A vrai dire, il a d’ailleurs intérêt à remettre en jeu son mandat en 2017 plutôt qu’en 2019. Le cas échéant, il aura alors honoré son engagement à réduire son mandat de deux ans. Il s’évitera surtout le contrecoup électoral d’un reniement qu’une bonne partie de l’électorat pourrait être tentée de sanctionner avec comme arme, la carte d’électeur. D’ailleurs, Macky Sall ne peut ignorer le syndrome Wade, privé d’un 3ième mandat parce qu’il n’y avait pas droit aux yeux de la majorité des électeurs. Or, la bérézina de son prédécesseur est encore là pour lui rappeler tout le danger à ne pas respecter son engagement. D’autant qu’il l’a pris librement, solennellement et à plusieurs reprises devant les Sénégalais. La menace d’un revers électoral est d’autant plus réelle que, quelle que soit l’argutie juridique qui sera avancée pour sauver les apparences, Macky Sall aura simplement failli à sa parole pour une bonne frange de l’opinion. Conséquence : il pourrait alors voir son autorité fragilisée. Car, même si le caractère légal de sa présidence ne pourra être remis en cause – il a été élu après tout pour 7 ans -, sa légitimité, elle, en pâtirait. Bref, ayant promis urbi et orbi de n’en faire que 5, le « bonus » de 2 ans qu’il pourrait s’octroyer risque d’être très mal perçu. Et, par conséquent, très mal vécu par son régime. En revanche, le respect de son engagement vaudra sûrement son pesant électoral. Parce qu’il sera inédit et révélateur de sa volonté de ne pas s’accrocher au pouvoir – contrairement à son prédécesseur -, son geste pourrait influencer positivement le vote de la majorité des électeurs. Et si la stratégie de communication orchestrée autour des prises de positions de ses partisans ne visait finalement qu’à endormir l’opposition et à rendre encore plus méritoire le respect de son engagement ? En tout cas, en prenant in fine le contrepied de ses partisans qui voudraient le voir boucler un mandat de 7 ans, Macky Sall aura le double avantage de prendre de court ses potentiels adversaires et d’apparaître comme un candidat pour le moins séduisant.
2/ DÉROUTER ET DIVISER L’OPPOSITION
Toujours est-il que le président de l’Apr n’est pas indifférent à l’ambition affichée par certains partis d’opposition qui entendent unir leurs forces pour aller à l’assaut de son régime. Il aurait d’ailleurs tort de minimiser cette entreprise dans laquelle s’engagent le Pds, l’Ucs d’Abdoulaye Baldé, Bok Gis Gis de Pape Diop, le Fsd.Bj de Cheikh Bamba Dièye, le Rewmi d’Idrissa Seck, AJ/Pads version Mamadou Diop Decroix . Aussi, Macky Sall s’est il employé à tuer ce projet d’union dans l’œuf avec le débauchage du Rénovateur en chef. Autant dire qu’il prend donc très au sérieux la menace de ce bloc au sein de l’opposition et qu’il cherche à annihiler et à casser à tout prix. Pour ce faire, Macky Sall compte d’abord jouer sur l’agenda électoral. Alors que la plupart de ses opposants sont acquis à l’idée qu’il fait cap pour 2019, une présidentielle en 2017 les prendrait assurément au dépourvu. Au grand bonheur d’un Macky Sall qui, comme en 2012, prendrait alors une
bonne longueur d’avance sur tous ses adversaires. Aussi, sa stratégie consiste-t-elle à entretenir le plus longtemps possible le flou autour de la prochaine échéance électorale. Ses opposants devant attendre la saisine qu’il déposera auprès du Conseil constitutionnel sur la question , voire la tenue d’un référendum , pour être édifiés sur la date du prochain scrutin présidentiel. En tout état de cause, ils auront, en tout et pour tout, moins d’une année pour fourbir leurs armes. Outre l’impréparation de ses adversaires, c’est surtout l’implosion de leur bloc en gestation que vise Macky Sall. Or, si la prochaine présidentielle a lieu en 2019, l’opposition aurait tout le loisir de se présenter en rangs serrés aux législatives qui se tiendraient de toute manière en 2017. Epargnée par le choc d’ambitions de ses principaux leaders, elle pourra alors procéder à des investitures à la carte qui pourraient avoir raison de l’actuelle majorité aux prochaines législatives. Imaginons un peu le Rewmi dans le rôle de locomotive de l’opposition à Thiés, pareil pour l’Ucs d’Abdoulaye Baldé dans la région sud, idem pour le Fsd/Bj de Cheikh Bamba Dièye à Saint-Louis ou encore le Pds dans le pays mouride (Bambey, Diourbel, Mbacké, Touba) et la banlieue ! Une telle perspective est loin d’être réjouissante pour Macky et les siens. Par contre, il suffit d’une présidentielle en février 2017 pour semer la zizanie dans les rangs de l’opposition. Les candidatures se multiplieront, cassant la dynamique unitaire et rendant presqu’impossible le retour à l’union sacrée à quelques mois d’intervalle des législatives. Comme on le voit donc, le salut de Macky pourrait passer par 2017. Et à moins d’être atteint de cécité politique, on le voit mal faire cap pour 2019.
Pape Alé Niang avec Vision mag et Dakarmatin.com
A vrai dire, il a d’ailleurs intérêt à remettre en jeu son mandat en 2017 plutôt qu’en 2019. Le cas échéant, il aura alors honoré son engagement à réduire son mandat de deux ans. Il s’évitera surtout le contrecoup électoral d’un reniement qu’une bonne partie de l’électorat pourrait être tentée de sanctionner avec comme arme, la carte d’électeur. D’ailleurs, Macky Sall ne peut ignorer le syndrome Wade, privé d’un 3ième mandat parce qu’il n’y avait pas droit aux yeux de la majorité des électeurs. Or, la bérézina de son prédécesseur est encore là pour lui rappeler tout le danger à ne pas respecter son engagement. D’autant qu’il l’a pris librement, solennellement et à plusieurs reprises devant les Sénégalais. La menace d’un revers électoral est d’autant plus réelle que, quelle que soit l’argutie juridique qui sera avancée pour sauver les apparences, Macky Sall aura simplement failli à sa parole pour une bonne frange de l’opinion. Conséquence : il pourrait alors voir son autorité fragilisée. Car, même si le caractère légal de sa présidence ne pourra être remis en cause – il a été élu après tout pour 7 ans -, sa légitimité, elle, en pâtirait. Bref, ayant promis urbi et orbi de n’en faire que 5, le « bonus » de 2 ans qu’il pourrait s’octroyer risque d’être très mal perçu. Et, par conséquent, très mal vécu par son régime. En revanche, le respect de son engagement vaudra sûrement son pesant électoral. Parce qu’il sera inédit et révélateur de sa volonté de ne pas s’accrocher au pouvoir – contrairement à son prédécesseur -, son geste pourrait influencer positivement le vote de la majorité des électeurs. Et si la stratégie de communication orchestrée autour des prises de positions de ses partisans ne visait finalement qu’à endormir l’opposition et à rendre encore plus méritoire le respect de son engagement ? En tout cas, en prenant in fine le contrepied de ses partisans qui voudraient le voir boucler un mandat de 7 ans, Macky Sall aura le double avantage de prendre de court ses potentiels adversaires et d’apparaître comme un candidat pour le moins séduisant.
2/ DÉROUTER ET DIVISER L’OPPOSITION
Toujours est-il que le président de l’Apr n’est pas indifférent à l’ambition affichée par certains partis d’opposition qui entendent unir leurs forces pour aller à l’assaut de son régime. Il aurait d’ailleurs tort de minimiser cette entreprise dans laquelle s’engagent le Pds, l’Ucs d’Abdoulaye Baldé, Bok Gis Gis de Pape Diop, le Fsd.Bj de Cheikh Bamba Dièye, le Rewmi d’Idrissa Seck, AJ/Pads version Mamadou Diop Decroix . Aussi, Macky Sall s’est il employé à tuer ce projet d’union dans l’œuf avec le débauchage du Rénovateur en chef. Autant dire qu’il prend donc très au sérieux la menace de ce bloc au sein de l’opposition et qu’il cherche à annihiler et à casser à tout prix. Pour ce faire, Macky Sall compte d’abord jouer sur l’agenda électoral. Alors que la plupart de ses opposants sont acquis à l’idée qu’il fait cap pour 2019, une présidentielle en 2017 les prendrait assurément au dépourvu. Au grand bonheur d’un Macky Sall qui, comme en 2012, prendrait alors une
bonne longueur d’avance sur tous ses adversaires. Aussi, sa stratégie consiste-t-elle à entretenir le plus longtemps possible le flou autour de la prochaine échéance électorale. Ses opposants devant attendre la saisine qu’il déposera auprès du Conseil constitutionnel sur la question , voire la tenue d’un référendum , pour être édifiés sur la date du prochain scrutin présidentiel. En tout état de cause, ils auront, en tout et pour tout, moins d’une année pour fourbir leurs armes. Outre l’impréparation de ses adversaires, c’est surtout l’implosion de leur bloc en gestation que vise Macky Sall. Or, si la prochaine présidentielle a lieu en 2019, l’opposition aurait tout le loisir de se présenter en rangs serrés aux législatives qui se tiendraient de toute manière en 2017. Epargnée par le choc d’ambitions de ses principaux leaders, elle pourra alors procéder à des investitures à la carte qui pourraient avoir raison de l’actuelle majorité aux prochaines législatives. Imaginons un peu le Rewmi dans le rôle de locomotive de l’opposition à Thiés, pareil pour l’Ucs d’Abdoulaye Baldé dans la région sud, idem pour le Fsd/Bj de Cheikh Bamba Dièye à Saint-Louis ou encore le Pds dans le pays mouride (Bambey, Diourbel, Mbacké, Touba) et la banlieue ! Une telle perspective est loin d’être réjouissante pour Macky et les siens. Par contre, il suffit d’une présidentielle en février 2017 pour semer la zizanie dans les rangs de l’opposition. Les candidatures se multiplieront, cassant la dynamique unitaire et rendant presqu’impossible le retour à l’union sacrée à quelques mois d’intervalle des législatives. Comme on le voit donc, le salut de Macky pourrait passer par 2017. Et à moins d’être atteint de cécité politique, on le voit mal faire cap pour 2019.
Pape Alé Niang avec Vision mag et Dakarmatin.com