Le 5 mai, date du prochain rapport de Kofi Annan, représentera "un moment de vérité", a estimé le chef de la diplomatie française, à l'issue d'une rencontre avec des militantes de l'opposition syrienne. Dans l'hypothèse où la mission d'observation des Nations Unies en cours de déploiement ne parviendrait toujours pas à faire cesser les violences, M. Juppé a déclaré qu'il "faudrait à ce moment-là passer à une autre étape que nous avons déjà commencé à évoquer avec nos partenaires, sous chapitre VII de la charte des Nations Unies".
Son homologue américaine Hillary Clinton avait déjà évoqué, jeudi 19 avril, un éventuel recours à ce chapitre VII, qui met à la disposition de l'ONU, "en cas de menaces contre la paix", toute une gamme de mesures contraignantes, des sanctions à l'intervention militaire.
Mardi, Burhan Ghalioun, le chef du Conseil national syrien, la principale plateforme de l'opposition syrienne, avait dit son souhait que la réunion de la Ligue arabe, prévue le 26 avril au Caire, ouvre la voie à une telle résolution, "afin de créer des zones de sécurité dans le pays et pouvoir acheminer de l'aide humanitaire".
GUERRE DES MOTS
Reconnaissant qu'Alain Juppé a franchi "un nouveau cran", un diplomate français précise toutefois "qu'à ce stade", les réflexions du Quai d'Orsay portent davantage sur l'imposition de sanctions onusiennes, comme par exemple un embargo sur les livraisons d'armes, que sur une action militaire à proprement parler.
Difficile de savoir ce que recouvre cette nouvelle rhétorique. S'agit-il d'une simple guerre des mots destinée à pousser Damas à retirer ses forces des centres urbains, comme l'y oblige le plan Annan ? Ou bien des prémices d'un durcissement de la diplomatie occidentale, laquelle risque de se heurter, à l'ONU, à un nouveau veto de la Russie, protectrice des autorités syriennes ?
Faute de consensus, et sûrement aussi de certitudes sur le meilleur moyen d'enrayer le basculement de la Syrie dans la guerre civile, Alain Juppé s'en remet, pour l'instant encore, au plan Annan. Il a appelé à un rapide déploiement des 300 bérets bleus censés venir épauler la dizaine d'observateurs actuellement sur le terrain.
Mercredi, vingt-sept civils ont été tués en Syrie, notamment à Hama (centre), objet de violents pilonnages. Selon les services de sécurité libanais, le corps d'Abdel Ghani Djaouhar, chef de l'organisation extrémiste libanaise Fatah Al-Islam, a été retrouvé à Qusair (centre). Considéré comme l'un des hommes les plus recherchés du Liban, il aurait trouvé la mort alors qu'il déposait une bombe dans le cadre de la lutte au côté des insurgés.
Benjamin Barthe
Son homologue américaine Hillary Clinton avait déjà évoqué, jeudi 19 avril, un éventuel recours à ce chapitre VII, qui met à la disposition de l'ONU, "en cas de menaces contre la paix", toute une gamme de mesures contraignantes, des sanctions à l'intervention militaire.
Mardi, Burhan Ghalioun, le chef du Conseil national syrien, la principale plateforme de l'opposition syrienne, avait dit son souhait que la réunion de la Ligue arabe, prévue le 26 avril au Caire, ouvre la voie à une telle résolution, "afin de créer des zones de sécurité dans le pays et pouvoir acheminer de l'aide humanitaire".
GUERRE DES MOTS
Reconnaissant qu'Alain Juppé a franchi "un nouveau cran", un diplomate français précise toutefois "qu'à ce stade", les réflexions du Quai d'Orsay portent davantage sur l'imposition de sanctions onusiennes, comme par exemple un embargo sur les livraisons d'armes, que sur une action militaire à proprement parler.
Difficile de savoir ce que recouvre cette nouvelle rhétorique. S'agit-il d'une simple guerre des mots destinée à pousser Damas à retirer ses forces des centres urbains, comme l'y oblige le plan Annan ? Ou bien des prémices d'un durcissement de la diplomatie occidentale, laquelle risque de se heurter, à l'ONU, à un nouveau veto de la Russie, protectrice des autorités syriennes ?
Faute de consensus, et sûrement aussi de certitudes sur le meilleur moyen d'enrayer le basculement de la Syrie dans la guerre civile, Alain Juppé s'en remet, pour l'instant encore, au plan Annan. Il a appelé à un rapide déploiement des 300 bérets bleus censés venir épauler la dizaine d'observateurs actuellement sur le terrain.
Mercredi, vingt-sept civils ont été tués en Syrie, notamment à Hama (centre), objet de violents pilonnages. Selon les services de sécurité libanais, le corps d'Abdel Ghani Djaouhar, chef de l'organisation extrémiste libanaise Fatah Al-Islam, a été retrouvé à Qusair (centre). Considéré comme l'un des hommes les plus recherchés du Liban, il aurait trouvé la mort alors qu'il déposait une bombe dans le cadre de la lutte au côté des insurgés.
Benjamin Barthe