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Parti socialiste : Acte II du courant des "papys"

L'histoire dit-on ne se répète pas. Mais, au Parti socialiste, tous les éléments semblent réunis pour faire bégayer l'histoire. Deux camps nettement identifiés, ont engagé une sourde bataille au sein du vieux mammouth. Il y a, d'une part, les proches de l'actuelle secrétaire générale, Aminata Mbengue Ndiaye, d'autre part, des responsables alignés derrière de l'ancien ministre Serigne Mbaye Thiam.


Rédigé par leral.net le Mardi 28 Janvier 2025 à 21:42 | | 0 commentaire(s)|

Parti socialiste : Acte II du courant des "papys"
L'enjeu ne fait pas l'ombre d'un doute. Il s'agit clairement du contrôle du Parti socialiste. Autour de la secrétaire générale, se trouvent la député Aïda Sow Diawara, l'ex-parlementaire Cheikh Seck, Gorgui Ciss et Mamadou Faye. L'ancien ministre Serigne Mbaye conduit la jeune député Yéya Diallo, Makhoudia Ndour, Mamoudou Wane, Juliette Zinga et Aïssatou Cissokho. Il n'y a pas, pour l'heure, de guerre de déclarations, ni d'escalade verbale par communiqués interposés ou dans la presse.

Mais, les lignes de fracture sont nettes entre les deux camps. Et tout est parti de la fameuse tribune de Serigne Mbaye Thiam, datée du 5 janvier dernier. Il commence par constater le nouveau tournant imprimé à l'histoire et met le curseur sur le Ps, qui "retourne à nouveau, à l'opposition". Un état qui appelle pour lui, "une évaluation sans complaisance de la trajectoire du parti de sa démarche et de sa présence sur l'échiquier politique, plus particulièrement depuis 2019".

Serigne Mbaye Thiam retrace les différentes postures du Ps et met le doigt sur "un leadership en mal d'inspiration et d'initiative et une démobilisation de ses structures de base". Un état de fait qui appelle pour Thiam "humilité, réalisme et audace, pour nous réinventer, nous rassembler et bâtir une alternative porteuse d'espoir".

L'exercice n'est pas, aux yeux de l'ancien ministre, une contemplation du passé perdu, encore moins une délectation des "vestiges d'un passé révolu". A l'en croire, les échecs répétitifs aux différentes élections, n'ont pas conduit à une analyse convenable des "transformations de nos sociétés et les attentes de nos concitoyens". Serigne Mbaye Thiam envisage alors la reconstruction dans une démarche consistant à "repenser le positionnement du Ps, dans un champ politique et social profondément bouleversé et à bâtir une nouvelle offre politique", plus conforme "aux aspirations du peuple... aux évolutions en cours en Afrique et dans le monde".

D’après le journal "Point Actu", Serigne Mbaye Thiam appelle, ensuite, "au sursaut", à "un art de marche" apte à la mise en place, "dans un court délai", d'un "cadre ouvert et efficace" et "à une méthodologie de dialogue, d'échanges et de construction de propositions, pour dessiner, ensemble, les voies de l'avenir du Parti socialiste". Une perspective qui, pour Serigne Mbaye Thiam, devra s'ouvrir aux forces politiques de gauche. Cette nouvelle rose portée par Serigne Mbaye Thiam, a l'aval de jeunes loups comme l'ancien ministre Alioune Ndoye et la député Yéya Diallo.

Au regard du profil des proches de l'ancien ministre de l'Education nationale, on perçoit nettement la bataille de générations en cours. La plupart des partisans de la secrétaire générale du Ps, Aminata Mbengue Ndiaye, incarne la vieille garde. Aïda Sow Diawara comme Cheikh Seck ou Gorgui Ciss, sont beaucoup plus anciens qu'un haut responsable de la trempe d'Alioune Ndoye ou du député Yéya Diallo. Dans ce face-à-face, les lignes de fracture sont nettes.

L'impératif de la modernisation tenu en bandoulière par Serigne Mbaye Thiam, se heurte à la volonté de ne rien céder prêtée à Aminata Mbengue Ndiaye et ses partisans. Si l'histoire ne se répète pas, elle bégaie au moins dangereusement au Parti socialiste. Cette bagarre, en perspective, rappelle, en effet, le fameux courant au parti de Colobane. A l'époque, le maire de Ziguinchor, Robert Sagna, celui de Dakar, Mamadou Diop, l'ancien président de l'Assemblée nationale, Cheikh Abdou Khadre Cissokho, avaient défié la "gouvernance" de Ousmane Tanor Dieng, alors secrétaire général du Ps.

En juin 2006, Tanor Dieng a fait les frais de la défiance des papys, notamment à Kolda. Nombre de caciques de l'époque, dont feu Sandigui Baldé, avaient fait faux-bond à la visite de mobilisation d'Ousmane Tanor Dieng. Le courant des papys avait, d'ailleurs, fini par la création du parti de Robert Sagna, Mamadou Diop et Souty Touré.

Ousseynou Wade