1. Pouvez-vous revenir sur les circonstances dans lesquelles la drogue a été découverte sur le navire « Grande Nigeria » par vos armateurs ?
Lors d’une opération de maintenance de routine du système de ventilation du navire et profitant du fait que le Grande Nigeria soit resté amarré à quai depuis plus de six (6) mois au Port de Dakar (le dernier entretien ayant été effectué il y a un an), l’équipage a découvert des sacs suspects dissimulés derrière une grille renfermant un conduit de ventilation et a aussitôt alerté le Capitaine. Ce dernier a immédiatement donné l’ordre à l’équipage de ne plus s’approcher de la zone où lesdits sacs ont été trouvés et de ne pas toucher aux sacs. Puis, le Capitaine a informé le Responsable de la Sécurité de Grimaldi qui, à son tour, a rendu compte à notre Siège à Naples, lequel a immédiatement demandé à nos avocats sénégalais, Maîtres Bâ & Tandian, d’en saisir officiellement par écrit Monsieur le Directeur général des Douanes, pour qu’il prenne les mesures appropriées.
2. Comment pouvez-vous expliquer que de la drogue puisse encore être trouvée sur un navire sur lequel 798 kilos de cocaïne ont été saisis en juin dernier, d’autant plus que ce navire était sous contrôle depuis cette date ?
La drogue trouvée en juin était cachée dans le coffre-arrière de certains véhicules Renault neufs, à l’évidence avant que la marchandise (lesdits véhicules) ne soit confiée à Grimaldi et donc, avant d’être chargée à bord du navire.
En revanche, les sacs nouvellement découverts cette semaine ont été placés dans un compartiment auquel peuvent avoir accès des tiers malveillants, pendant que le navire se trouvait dans le port de départ, juste en dévissant quelques boulons. Les sacs ont probablement été placés à bord du navire en Amérique du Sud, au cours des mois précédant l’arrivée et la saisie du Grande Nigeria à Dakar.
Il faut préciser au passage qu’une telle opération de maintenance du système de ventilation du navire n’est prévue pour être effectuée qu’une fois tous les dix-huit (18) mois au moins.
3. La Douane a annoncé cette saisie de 120 kilos de cocaïne, après un coup de fil d’un informateur, sans citer la société Grimaldi. Avez-vous le sentiment que les douaniers ont voulu s’approprier seuls le mérite de cette saisie ?
Nous pensons qu’il s’agit d’une omission et qu’elle n’était motivée par aucune intention malveillante. Le plus important a été d’informer les autorités douanières afin qu’une inspection soit rapidement faite, et que le contenu de tels sacs soit identifié.
4. Y a-t-il une responsabilité de votre groupe dans cette nouvelle saisie de drogue, sachant que ce navire est du groupe Grimaldi Lines ?
Notre Groupe est victime de trafiquants de drogue internationaux qui, malheureusement, sont bien préparés et réussissent à cacher de la drogue dans les marchandises et à bord des navires. Il s’agit d’un fléau qui affecte tout le secteur maritime et la plupart des armateurs ont récemment été confrontés à un tel problème. Notre totale bonne foi et notre souci de transparence sont confirmés par l’intention et la volonté claires que nous avons manifesté, de coopérer avec les Douanes en les informant immédiatement de cette découverte.
5. Est-ce que c’est la première fois que vos armateurs font une telle découverte ? Avez-vous collaboré par le passé avec la Douane ou les forces de l’ordre dans le cadre d’une saisie de drogue au Port ?
Nous avons déjà connu quelques épisodes dans le passé au cours desquels nous avons collaboré avec différentes autorités et administrations douanières, et nous entretenons une étroite coopération avec les Douanes, dans toutes les sphères d’intervention et d’exploitation de nos activités. Il y a lieu de rappeler que, depuis 2012, Grimaldi s’est vu mondialement décerner le titre enviable d’Opérateur Économique Agréé.
Il y a quelques années, un sac a été découvert à bord de l’un de nos navires, à Hambourg, et l’équipage a immédiatement alerté les Douanes allemandes qui ont confirmé qu’il contenait de la drogue.
Plus récemment, nos services ont découvert, lors d’une inspection à Anvers, qu’un conteneur avait un faux plancher et en ont immédiatement informé les autorités locales qui ont trouvé une grande quantité de drogue cachée à l’intérieur.
Notre équipage a même récemment mis en jeu sa propre sécurité, lorsqu’il a découvert des trafiquants tentant de monter à bord d’un de nos navires à Santos, en les bloquant et en alertant la Police locale qui a mis fin à un important trafic de drogue.
En règle générale, chaque fois que notre personnel à bord remarque quoi que ce soit de suspect, il informe immédiatement les autorités locales. Nous avons établi un excellent partenariat avec de nombreuses Douanes nationales, dans les pays où nous exerçons nos activités.
6. Avec plus de 2.000 tonnes de cocaïne saisies dernièrement au Port de Dakar, n’avez-vous pas le sentiment que le Port de Dakar est devenu une plaque tournante de la drogue ? Et pourquoi ?
Ce problème se pose, malheureusement, dans de nombreux autres endroits et connaît une envergure mondiale. Le trafic de drogue est si étendu et tellement important qu’il existe aujourd’hui des trafiquants qui font construire des navires sous-marins pour acheminer la drogue. Il y en a deux qui ont été décelés en Espagne et récemment aux États-Unis d’Amérique. Dakar souffre des mêmes difficultés affectant d’autres ports situés sur des itinéraires de ce trafic. Les autorités sénégalaises sont certainement mieux placées pour fournir davantage d’informations, car étant quotidiennement engagées dans cette lutte contre les trafiquants.
7. Pensez-vous que le dispositif de contrôle mis en place au Port de Dakar est assez performant dans la lutte contre le trafic de drogue ?
La bataille contre les trafiquants de drogue est très dure, très difficile, et nous sommes heureux de constater que les autorités sénégalaises sont extrêmement engagées dans ce combat. De notre côté, nous sommes absolument déterminés à leur apporter notre soutien de toutes les manières possibles. Il est évident qu'il est essentiel que le trafic soit arrêté à sa source et cela ne peut être possible que si les autorités et douanes sud-américaines font preuve d’une grande vigilance au niveau des terminaux et si elles inspectent et scannent toutes les cargaisons, ce qui ne peut pas être fait par le transporteurs maritime, qui assure le transport de la marchandise selon le principe « said to contain », c’est-à-dire « disant contenir » ou encore « déclaré être contenu ».
Un tel transporteur maritime ne peut donc être responsable et répondre du contenu de la marchandise dont il ignore tout au moment de la prise en charge et du voyage.
Dans tous les cas, nous sommes parfaitement disposés à jouer pleinement notre partition dans le cadre de cette coopération avec la Douane sénégalaise et à soutenir amplement la lutte des autorités contre un tel trafic. Notre partenariat avec le Sénégal ne date pas d’aujourd’hui, il dure depuis quarante (40) ans.
A cet égard, nous pensons qu’il y a lieu, dans le cadre des réflexions à mener, de mettre l’accent sur la nécessité de dispenser de poursuites et de responsabilité le navire dans lequel une marchandise prohibée a été chargée à son insu par des tiers, surtout lorsqu’il est de notoriété qu’il s’agit de navire d’un armateur connu pour son important degré de coopération avec les autorités douanières.
D’ailleurs, comme tantôt mentionné, chaque fois que de la drogue, cachée par des trafiquants dans des marchandises chargées à bord de navires de Grimaldi, a été découverte aux ports d’Anvers ou de Hambourg, jamais un navire n’a été saisi ou immobilisé. Seul le chargement illicite a de tous temps été saisi et détruit, puis des investigations appropriées menées afin d’identifier les trafiquants.
8. Avez-vous une politique particulière, à Grimaldi, pour faire face au trafic de drogue et êtes-vous équipés pour cela ? Quels sont les moyens dont vous disposez pour lutter contre le trafic de drogue ?
Nous avons mis en place un nombre important de procédures et mesures, notamment :
D’abord, nous avons obtenu des autorités locales en Uruguay et au Brésil que tous les conteneurs soient systématiquement scannés et non plus seulement certains d’entre eux, de manière aléatoire et isolée.
Ensuite, les conteneurs en provenance d’Amérique du Sud, qui doivent être transbordés sur d’autres navires, sont scannés à nouveau à Anvers, en coopération avec les Douanes locales, avant d’être chargés à bord des navires suivants, et les véhicules qui sont dans la même situation, sont inspectés à nos frais.
A la suite des récentes découvertes, nous avons organisé des inspections avec des unités canines, à nos frais, à Santos, à Vittoria, et à Rio de Janeiro, et mis en place des procédures d’arrimage pour lutter contre la fraude. Nous organisons régulièrement des programmes spécifiques de formation du personnel, et, en dernier lieu mais non des moindres, nous avons changé de terminal à Santos, pour un autre site bénéficiant d’une meilleure sécurité et garantissant de meilleurs contrôles .
Bassirou Seck avec Seynabou Diakité Leral.net
Lors d’une opération de maintenance de routine du système de ventilation du navire et profitant du fait que le Grande Nigeria soit resté amarré à quai depuis plus de six (6) mois au Port de Dakar (le dernier entretien ayant été effectué il y a un an), l’équipage a découvert des sacs suspects dissimulés derrière une grille renfermant un conduit de ventilation et a aussitôt alerté le Capitaine. Ce dernier a immédiatement donné l’ordre à l’équipage de ne plus s’approcher de la zone où lesdits sacs ont été trouvés et de ne pas toucher aux sacs. Puis, le Capitaine a informé le Responsable de la Sécurité de Grimaldi qui, à son tour, a rendu compte à notre Siège à Naples, lequel a immédiatement demandé à nos avocats sénégalais, Maîtres Bâ & Tandian, d’en saisir officiellement par écrit Monsieur le Directeur général des Douanes, pour qu’il prenne les mesures appropriées.
2. Comment pouvez-vous expliquer que de la drogue puisse encore être trouvée sur un navire sur lequel 798 kilos de cocaïne ont été saisis en juin dernier, d’autant plus que ce navire était sous contrôle depuis cette date ?
La drogue trouvée en juin était cachée dans le coffre-arrière de certains véhicules Renault neufs, à l’évidence avant que la marchandise (lesdits véhicules) ne soit confiée à Grimaldi et donc, avant d’être chargée à bord du navire.
En revanche, les sacs nouvellement découverts cette semaine ont été placés dans un compartiment auquel peuvent avoir accès des tiers malveillants, pendant que le navire se trouvait dans le port de départ, juste en dévissant quelques boulons. Les sacs ont probablement été placés à bord du navire en Amérique du Sud, au cours des mois précédant l’arrivée et la saisie du Grande Nigeria à Dakar.
Il faut préciser au passage qu’une telle opération de maintenance du système de ventilation du navire n’est prévue pour être effectuée qu’une fois tous les dix-huit (18) mois au moins.
3. La Douane a annoncé cette saisie de 120 kilos de cocaïne, après un coup de fil d’un informateur, sans citer la société Grimaldi. Avez-vous le sentiment que les douaniers ont voulu s’approprier seuls le mérite de cette saisie ?
Nous pensons qu’il s’agit d’une omission et qu’elle n’était motivée par aucune intention malveillante. Le plus important a été d’informer les autorités douanières afin qu’une inspection soit rapidement faite, et que le contenu de tels sacs soit identifié.
4. Y a-t-il une responsabilité de votre groupe dans cette nouvelle saisie de drogue, sachant que ce navire est du groupe Grimaldi Lines ?
Notre Groupe est victime de trafiquants de drogue internationaux qui, malheureusement, sont bien préparés et réussissent à cacher de la drogue dans les marchandises et à bord des navires. Il s’agit d’un fléau qui affecte tout le secteur maritime et la plupart des armateurs ont récemment été confrontés à un tel problème. Notre totale bonne foi et notre souci de transparence sont confirmés par l’intention et la volonté claires que nous avons manifesté, de coopérer avec les Douanes en les informant immédiatement de cette découverte.
5. Est-ce que c’est la première fois que vos armateurs font une telle découverte ? Avez-vous collaboré par le passé avec la Douane ou les forces de l’ordre dans le cadre d’une saisie de drogue au Port ?
Nous avons déjà connu quelques épisodes dans le passé au cours desquels nous avons collaboré avec différentes autorités et administrations douanières, et nous entretenons une étroite coopération avec les Douanes, dans toutes les sphères d’intervention et d’exploitation de nos activités. Il y a lieu de rappeler que, depuis 2012, Grimaldi s’est vu mondialement décerner le titre enviable d’Opérateur Économique Agréé.
Il y a quelques années, un sac a été découvert à bord de l’un de nos navires, à Hambourg, et l’équipage a immédiatement alerté les Douanes allemandes qui ont confirmé qu’il contenait de la drogue.
Plus récemment, nos services ont découvert, lors d’une inspection à Anvers, qu’un conteneur avait un faux plancher et en ont immédiatement informé les autorités locales qui ont trouvé une grande quantité de drogue cachée à l’intérieur.
Notre équipage a même récemment mis en jeu sa propre sécurité, lorsqu’il a découvert des trafiquants tentant de monter à bord d’un de nos navires à Santos, en les bloquant et en alertant la Police locale qui a mis fin à un important trafic de drogue.
En règle générale, chaque fois que notre personnel à bord remarque quoi que ce soit de suspect, il informe immédiatement les autorités locales. Nous avons établi un excellent partenariat avec de nombreuses Douanes nationales, dans les pays où nous exerçons nos activités.
6. Avec plus de 2.000 tonnes de cocaïne saisies dernièrement au Port de Dakar, n’avez-vous pas le sentiment que le Port de Dakar est devenu une plaque tournante de la drogue ? Et pourquoi ?
Ce problème se pose, malheureusement, dans de nombreux autres endroits et connaît une envergure mondiale. Le trafic de drogue est si étendu et tellement important qu’il existe aujourd’hui des trafiquants qui font construire des navires sous-marins pour acheminer la drogue. Il y en a deux qui ont été décelés en Espagne et récemment aux États-Unis d’Amérique. Dakar souffre des mêmes difficultés affectant d’autres ports situés sur des itinéraires de ce trafic. Les autorités sénégalaises sont certainement mieux placées pour fournir davantage d’informations, car étant quotidiennement engagées dans cette lutte contre les trafiquants.
7. Pensez-vous que le dispositif de contrôle mis en place au Port de Dakar est assez performant dans la lutte contre le trafic de drogue ?
La bataille contre les trafiquants de drogue est très dure, très difficile, et nous sommes heureux de constater que les autorités sénégalaises sont extrêmement engagées dans ce combat. De notre côté, nous sommes absolument déterminés à leur apporter notre soutien de toutes les manières possibles. Il est évident qu'il est essentiel que le trafic soit arrêté à sa source et cela ne peut être possible que si les autorités et douanes sud-américaines font preuve d’une grande vigilance au niveau des terminaux et si elles inspectent et scannent toutes les cargaisons, ce qui ne peut pas être fait par le transporteurs maritime, qui assure le transport de la marchandise selon le principe « said to contain », c’est-à-dire « disant contenir » ou encore « déclaré être contenu ».
Un tel transporteur maritime ne peut donc être responsable et répondre du contenu de la marchandise dont il ignore tout au moment de la prise en charge et du voyage.
Dans tous les cas, nous sommes parfaitement disposés à jouer pleinement notre partition dans le cadre de cette coopération avec la Douane sénégalaise et à soutenir amplement la lutte des autorités contre un tel trafic. Notre partenariat avec le Sénégal ne date pas d’aujourd’hui, il dure depuis quarante (40) ans.
A cet égard, nous pensons qu’il y a lieu, dans le cadre des réflexions à mener, de mettre l’accent sur la nécessité de dispenser de poursuites et de responsabilité le navire dans lequel une marchandise prohibée a été chargée à son insu par des tiers, surtout lorsqu’il est de notoriété qu’il s’agit de navire d’un armateur connu pour son important degré de coopération avec les autorités douanières.
D’ailleurs, comme tantôt mentionné, chaque fois que de la drogue, cachée par des trafiquants dans des marchandises chargées à bord de navires de Grimaldi, a été découverte aux ports d’Anvers ou de Hambourg, jamais un navire n’a été saisi ou immobilisé. Seul le chargement illicite a de tous temps été saisi et détruit, puis des investigations appropriées menées afin d’identifier les trafiquants.
8. Avez-vous une politique particulière, à Grimaldi, pour faire face au trafic de drogue et êtes-vous équipés pour cela ? Quels sont les moyens dont vous disposez pour lutter contre le trafic de drogue ?
Nous avons mis en place un nombre important de procédures et mesures, notamment :
D’abord, nous avons obtenu des autorités locales en Uruguay et au Brésil que tous les conteneurs soient systématiquement scannés et non plus seulement certains d’entre eux, de manière aléatoire et isolée.
Ensuite, les conteneurs en provenance d’Amérique du Sud, qui doivent être transbordés sur d’autres navires, sont scannés à nouveau à Anvers, en coopération avec les Douanes locales, avant d’être chargés à bord des navires suivants, et les véhicules qui sont dans la même situation, sont inspectés à nos frais.
A la suite des récentes découvertes, nous avons organisé des inspections avec des unités canines, à nos frais, à Santos, à Vittoria, et à Rio de Janeiro, et mis en place des procédures d’arrimage pour lutter contre la fraude. Nous organisons régulièrement des programmes spécifiques de formation du personnel, et, en dernier lieu mais non des moindres, nous avons changé de terminal à Santos, pour un autre site bénéficiant d’une meilleure sécurité et garantissant de meilleurs contrôles .
Bassirou Seck avec Seynabou Diakité Leral.net