D’abord, c’est par les médias que l’artiste a commencé sa bataille pour avoir sa place au sommet. Là où il fallait le mettre pour qu’il soit plus confortable. Il dénonce le «pauvre cachet», «le manque de considération pour les artistes sénégalais», et l’absence de contrat entre lui et les organisateurs de l’évènement, pendant que ses autres collègues «artistes venus d’Europe bénéficient de tous les privilèges». Tout cela, Youssou Ndour l’a fait savoir sans officiellement jamais piper mot. Ce sont les «sujets» qui jusqu’au bout, se sont battus et ont parlé au nom du roi. C’est ainsi que le veulent la coutume et la tradition. Personne n’a hésité un moment, pour défendre et prendre partie en faveur du chanteur sénégalais, le plus populaire dans le monde. Que ce soient les médias, son public ou son staff. Tous ont été convaincus qu’il est anormal qu’un artiste de sa trempe soit ainsi traité. Qu’on le fasse jouer sans contrat et avec une rémunération en-dessous de ce que l’on propose aux «artistes étrangers» était une forfaiture. Et cela a été renforcé par le fait que nombre de ses collègues sénégalais étaient aussi dans la même situation que lui, sans contrat.
Mais le roi joue sur sa popularité. La preuve, l’information, une fois étalée sur la place publique, donne de l’urticaire aux organisateurs qui courent dans tous les sens pour réparer le préjudice. L’on apprend que le ministre de la Culture, Serigne Modou Bousso Lèye en personne, s’est rendu à la «cour royale», pour se plier, se prosterner et arrondir les angles avec l’auteur de Dakar Kingston. Le but est atteint. Youssou Ndour revient à de meilleurs sentiments sans jamais évoquer l’affaire en public. Il ne le fera pas. Cependant, à la veille de son premier concert, il fait convoquer la presse et annonce dans le Populaire N° 3328, n’avoir pas encore signé un contrat en bonne et due forme. Sa stratégie était donc de mettre les autorités devant leurs responsabilités en prenant le peuple à témoin. Tout en faisant un démenti quant à la signature d’un quelconque contrat avec l’organisation du festival, lequel contrat serait encore en discussions au niveau de la délégation générale, Youssou Ndour promet toutefois des révélations après ses trois prestations. «Une fois que tous les étrangers seront partis et que tout sera rentré dans l’ordre, on parlera des détails. Des choses à dire, il y en a certainement, mais je me concentre sur la réussite du festival, le reste on verra après…» dixit le roi, comme pour signifier que «le linge sale se lave en famille».
Toutefois, Youssou Ndour aura réussi la prouesse d’ameuter le monde noir et d’obtenir une promesse de contrat en bonne et due forme, avec les organisateurs. Sinon, il ne serait jamais monté sur scène. Il ne reste dès lors qu’à savoir le montant de ces «prestations très polémiques». On ne le saura peut-être jamais. Même si les mauvaises langues du royaume parlent de 25 millions. L’essentiel est fait. Le plus populaire de tous les musiciens sénégalais ne voulait sous aucun prétexte perdre dans cette partie de négociations à la douce. Il impose alors ses conditions. Et cette nouvelle guerre gagnée par le roi, reste toujours au travers de la gorge de certains. Ces derniers informent qu’il avait pourtant, sous le magistère de Alioune Badara Bèye, coordonnateur général du Fesman d’alors, actuel vice-président de l’évènement, reçu près de 50 millions, pour non seulement composer un «hymne pour le Fesman», mais également utiliser ses relations et son pouvoir de persuasion pour faire venir au Sénégal, des artistes de renom pour le compte de ce même festival. Cette somme qu’aurait reçue Youssou Ndour de l’équipe dirigée par Alioune Badara Béye, devrait lui servir à organiser un méga-concert à Gorée, avec, avait-il lui-même annoncé en Conseil présidentiel, le concours du producteur africain-américain Quincy Jones. Il avait également signifié au président de la République lors de cette rencontre, ses démarches pour réaliser dans le cadre du festival, un hommage à Bob Marley et une flamme qui partirait de Dakar pour y revenir après un passage dans certaines villes. Ce ne sera plus le cas.
Aujourd’hui, Youssou Ndour semble oublier cet épisode. L’ancienne page est tournée. Il ne faudrait plus en parler. D’ailleurs, la première fois que cela a été évoqué en plein Conseil présidentiel, il a été source de passes d’armes entre le chanteur et son ex-ennemi Thione Seck, qui s’était offusqué devant le président de la République, du fait qu’aucun artiste n’avait été jusque-là au courant de ces projets. Effectivement, personne sinon lui-même n’était informé de ce qui apparaît comme un «deal» entre Youssou Ndour et l’ancienne coordination du Fesman. C’est pourquoi, des voix s’élèvent aujourd’hui, pour confier que «si le roi du mbalax a fait tout ce tapage avant de jouer pour le festival, c’est surtout pour ne pas être amené à jouer en compensation des 50 millions qu’il aurait reçus sous le magistère de Alioune Badara Béye».
Youssou Ndour, que certains détracteurs dépeignent comme un «fin calculateur», a évidemment gagné son combat. Il a imposé sa force de frappe. En plus d’avoir exigé un contrat avec le Festival mondial des arts nègres, il aurait, informe-t-on, réclamé à la délégation générale la couverture en direct par sa télévision, de son concert. L’homme d’affaires et titulaire d’un groupe de presse, n’a semble-t-il pas apprécié l’exclusivité réservée à la Rts 1. Alors, il a profité de son statut et de sa position de force, pour chercher à obtenir ce qu’on a pourtant refusé à d’autres chaînes de télévision sénégalaises, et même africaines. Et, n’eut été l’objectif clairvoyant des organisateurs, le roi du mbalax, apprend-on, allait également imposer toute son écurie de musiciens et monopoliser à lui seul un plateau durant tout l’évènement. C’est-à-dire tous les artistes qui sont sous contrat avec ses structures de production. Même si officiellement, ces structures appartiennent à des membres de sa famille. Mais ce challenge, il ne l’aura pas réussi. Surtout que, pour s’y prendre, son entourage avait commencé à dénigrer les plateaux du festival, installés dans la ville, pour enfin dire que «le matériel de Youssou n’avait rien à envier à ceux ramenés au Sénégal par avion cargo. Et que l’on pouvait juste utiliser ceux de l’artiste, au lieu d’injecter tout cet argent dans le matériel». Ce qui est archi-faux, car les scènes montées avec le matériel convoyé par cargo peuvent contenir la scène de Youssou Ndour. Et quelques indiscrétions précisent qu’une partie de ce matériel, une fois le festival terminé, sera la propriété du Sénégal. En attendant d’en avoir la certitude, le roi a manœuvré, a joué durant ce festival et a gagné. Et il est vrai, aidé en cela par les brèches ouvertes par une mauvaise organisation. Il s’y est engouffré et a obtenu gain de cause.
lequotidien.sn
Mais le roi joue sur sa popularité. La preuve, l’information, une fois étalée sur la place publique, donne de l’urticaire aux organisateurs qui courent dans tous les sens pour réparer le préjudice. L’on apprend que le ministre de la Culture, Serigne Modou Bousso Lèye en personne, s’est rendu à la «cour royale», pour se plier, se prosterner et arrondir les angles avec l’auteur de Dakar Kingston. Le but est atteint. Youssou Ndour revient à de meilleurs sentiments sans jamais évoquer l’affaire en public. Il ne le fera pas. Cependant, à la veille de son premier concert, il fait convoquer la presse et annonce dans le Populaire N° 3328, n’avoir pas encore signé un contrat en bonne et due forme. Sa stratégie était donc de mettre les autorités devant leurs responsabilités en prenant le peuple à témoin. Tout en faisant un démenti quant à la signature d’un quelconque contrat avec l’organisation du festival, lequel contrat serait encore en discussions au niveau de la délégation générale, Youssou Ndour promet toutefois des révélations après ses trois prestations. «Une fois que tous les étrangers seront partis et que tout sera rentré dans l’ordre, on parlera des détails. Des choses à dire, il y en a certainement, mais je me concentre sur la réussite du festival, le reste on verra après…» dixit le roi, comme pour signifier que «le linge sale se lave en famille».
Toutefois, Youssou Ndour aura réussi la prouesse d’ameuter le monde noir et d’obtenir une promesse de contrat en bonne et due forme, avec les organisateurs. Sinon, il ne serait jamais monté sur scène. Il ne reste dès lors qu’à savoir le montant de ces «prestations très polémiques». On ne le saura peut-être jamais. Même si les mauvaises langues du royaume parlent de 25 millions. L’essentiel est fait. Le plus populaire de tous les musiciens sénégalais ne voulait sous aucun prétexte perdre dans cette partie de négociations à la douce. Il impose alors ses conditions. Et cette nouvelle guerre gagnée par le roi, reste toujours au travers de la gorge de certains. Ces derniers informent qu’il avait pourtant, sous le magistère de Alioune Badara Bèye, coordonnateur général du Fesman d’alors, actuel vice-président de l’évènement, reçu près de 50 millions, pour non seulement composer un «hymne pour le Fesman», mais également utiliser ses relations et son pouvoir de persuasion pour faire venir au Sénégal, des artistes de renom pour le compte de ce même festival. Cette somme qu’aurait reçue Youssou Ndour de l’équipe dirigée par Alioune Badara Béye, devrait lui servir à organiser un méga-concert à Gorée, avec, avait-il lui-même annoncé en Conseil présidentiel, le concours du producteur africain-américain Quincy Jones. Il avait également signifié au président de la République lors de cette rencontre, ses démarches pour réaliser dans le cadre du festival, un hommage à Bob Marley et une flamme qui partirait de Dakar pour y revenir après un passage dans certaines villes. Ce ne sera plus le cas.
Aujourd’hui, Youssou Ndour semble oublier cet épisode. L’ancienne page est tournée. Il ne faudrait plus en parler. D’ailleurs, la première fois que cela a été évoqué en plein Conseil présidentiel, il a été source de passes d’armes entre le chanteur et son ex-ennemi Thione Seck, qui s’était offusqué devant le président de la République, du fait qu’aucun artiste n’avait été jusque-là au courant de ces projets. Effectivement, personne sinon lui-même n’était informé de ce qui apparaît comme un «deal» entre Youssou Ndour et l’ancienne coordination du Fesman. C’est pourquoi, des voix s’élèvent aujourd’hui, pour confier que «si le roi du mbalax a fait tout ce tapage avant de jouer pour le festival, c’est surtout pour ne pas être amené à jouer en compensation des 50 millions qu’il aurait reçus sous le magistère de Alioune Badara Béye».
Youssou Ndour, que certains détracteurs dépeignent comme un «fin calculateur», a évidemment gagné son combat. Il a imposé sa force de frappe. En plus d’avoir exigé un contrat avec le Festival mondial des arts nègres, il aurait, informe-t-on, réclamé à la délégation générale la couverture en direct par sa télévision, de son concert. L’homme d’affaires et titulaire d’un groupe de presse, n’a semble-t-il pas apprécié l’exclusivité réservée à la Rts 1. Alors, il a profité de son statut et de sa position de force, pour chercher à obtenir ce qu’on a pourtant refusé à d’autres chaînes de télévision sénégalaises, et même africaines. Et, n’eut été l’objectif clairvoyant des organisateurs, le roi du mbalax, apprend-on, allait également imposer toute son écurie de musiciens et monopoliser à lui seul un plateau durant tout l’évènement. C’est-à-dire tous les artistes qui sont sous contrat avec ses structures de production. Même si officiellement, ces structures appartiennent à des membres de sa famille. Mais ce challenge, il ne l’aura pas réussi. Surtout que, pour s’y prendre, son entourage avait commencé à dénigrer les plateaux du festival, installés dans la ville, pour enfin dire que «le matériel de Youssou n’avait rien à envier à ceux ramenés au Sénégal par avion cargo. Et que l’on pouvait juste utiliser ceux de l’artiste, au lieu d’injecter tout cet argent dans le matériel». Ce qui est archi-faux, car les scènes montées avec le matériel convoyé par cargo peuvent contenir la scène de Youssou Ndour. Et quelques indiscrétions précisent qu’une partie de ce matériel, une fois le festival terminé, sera la propriété du Sénégal. En attendant d’en avoir la certitude, le roi a manœuvré, a joué durant ce festival et a gagné. Et il est vrai, aidé en cela par les brèches ouvertes par une mauvaise organisation. Il s’y est engouffré et a obtenu gain de cause.
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