Pragmatiques, les Néerlandais ont choisi la stabilité. Non seulement le libéral Mark Rutte a été confirmé, malgré la crise, mais ce champion de l'austérité sort renforcé des législatives de mercredi. «C'est un message très fort des électeurs, analyse Piotr Kaczynski, du Centre européen pour les études politiques. Ils n'ont pas voulu punir des partis qui apportent des solutions crédibles.»
Lors de ce scrutin considéré comme un baromètre du sentiment antieuropéen dans l'un des pays moteurs de la zone euro, les libéraux ont obtenu 41 sièges sur 150 (contre 31 en 2010), talonnés par les travaillistes de Diederik Samsom, avec 39 sièges (30 en 2010). Une alliance de ces deux partis proeuropéens - hypothèse privilégiée par les experts - leur donnerait donc une majorité de 80 sièges, qu'ils pourraient vouloir conforter en sollicitant une petite formation centriste.
Le premier ministre sortant, un élégant quadragénaire issu du secteur agroalimentaire, a promis de «se mettre au travail» dès jeudi en vue de former un gouvernement de coalition. «Ils sont condamnés l'un à l'autre, affirme le politologue Andre Krouwel. Mais la formation du gouvernement pourrait prendre des semaines.»
L'un des derniers pays européens à bénéficier d'un AAA
D'autant plus que si Mark Rutte et Diederik Samsom sont tous deux proeuropéens et appartiennent à la même génération, ils proposent des solutions différentes à la crise. Le premier veut garder le cap de l'austérité, sur les traces de la chancelière allemande Angela Merkel, tandis que le second, qui se réclame volontiers de François Hollande, appelle au changement. «Nous pouvons renverser la vapeur», a martelé Diederik Samsom, ex-militant de Greenpeace, au cours de la campagne.
Dans l'un des derniers pays européens à bénéficier d'un AAA, les divergences de vue entre l'Allemagne et la France devraient être cristallisées au sein d'un même gouvernement… «Les Pays-Bas n'ont choisi ni Berlin ni Paris, mais un chemin centriste, souligne Andre Krouwel. Ensemble, les deux partis devront maintenant concrétiser cela. Entre 1994 et 2002, la précédente coalition dite “violette” (rouge + bleu) avait très bien réussi.»
Les deux formations extrêmes ont en revanche essuyé un cuisant revers. Les populistes de droite de Geert Wilders, qui militaient pour une sortie de la zone euro, n'ont obtenu que 15 sièges, soit à peine un peu plus de la moitié des 24 obtenus aux législatives de 2010. Même score pour les socialistes eurosceptiques d'Emile Roemer, la gauche «dure» néerlandaise.
Pour l'ex-premier ministre belge Guy Verhofstadt, qui préside le groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe au Parlement européen, ces résultats résonnent au-delà des frontières néerlandaises. «C'est une claque dans la figure de l'extrémisme et du populisme antieuropéen, dit-il. Les électeurs néerlandais ont clairement choisi de renforcer les mesures proeuropéennes.» Piteux, Geert Wilders, qui avait misé gros sur ce scrutin, n'a d'ailleurs pas pu retenir ses larmes mercredi soir: «Ils doivent être en train de faire la fête à Bruxelles…»
Par Stéphane Kovacs
Lors de ce scrutin considéré comme un baromètre du sentiment antieuropéen dans l'un des pays moteurs de la zone euro, les libéraux ont obtenu 41 sièges sur 150 (contre 31 en 2010), talonnés par les travaillistes de Diederik Samsom, avec 39 sièges (30 en 2010). Une alliance de ces deux partis proeuropéens - hypothèse privilégiée par les experts - leur donnerait donc une majorité de 80 sièges, qu'ils pourraient vouloir conforter en sollicitant une petite formation centriste.
Le premier ministre sortant, un élégant quadragénaire issu du secteur agroalimentaire, a promis de «se mettre au travail» dès jeudi en vue de former un gouvernement de coalition. «Ils sont condamnés l'un à l'autre, affirme le politologue Andre Krouwel. Mais la formation du gouvernement pourrait prendre des semaines.»
L'un des derniers pays européens à bénéficier d'un AAA
D'autant plus que si Mark Rutte et Diederik Samsom sont tous deux proeuropéens et appartiennent à la même génération, ils proposent des solutions différentes à la crise. Le premier veut garder le cap de l'austérité, sur les traces de la chancelière allemande Angela Merkel, tandis que le second, qui se réclame volontiers de François Hollande, appelle au changement. «Nous pouvons renverser la vapeur», a martelé Diederik Samsom, ex-militant de Greenpeace, au cours de la campagne.
Dans l'un des derniers pays européens à bénéficier d'un AAA, les divergences de vue entre l'Allemagne et la France devraient être cristallisées au sein d'un même gouvernement… «Les Pays-Bas n'ont choisi ni Berlin ni Paris, mais un chemin centriste, souligne Andre Krouwel. Ensemble, les deux partis devront maintenant concrétiser cela. Entre 1994 et 2002, la précédente coalition dite “violette” (rouge + bleu) avait très bien réussi.»
Les deux formations extrêmes ont en revanche essuyé un cuisant revers. Les populistes de droite de Geert Wilders, qui militaient pour une sortie de la zone euro, n'ont obtenu que 15 sièges, soit à peine un peu plus de la moitié des 24 obtenus aux législatives de 2010. Même score pour les socialistes eurosceptiques d'Emile Roemer, la gauche «dure» néerlandaise.
Pour l'ex-premier ministre belge Guy Verhofstadt, qui préside le groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe au Parlement européen, ces résultats résonnent au-delà des frontières néerlandaises. «C'est une claque dans la figure de l'extrémisme et du populisme antieuropéen, dit-il. Les électeurs néerlandais ont clairement choisi de renforcer les mesures proeuropéennes.» Piteux, Geert Wilders, qui avait misé gros sur ce scrutin, n'a d'ailleurs pas pu retenir ses larmes mercredi soir: «Ils doivent être en train de faire la fête à Bruxelles…»
Par Stéphane Kovacs