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Pêche / Kafountine, lieu de départ vers les iles Canaries : Quand une pirogue coûte jusqu’à 12 millions F CFA

Kafountine fait partie des plus grands quais de pêche du Sénégal. C’est aussi le point de départ de plusieurs jeunes vers les îles Canaries et le lieu de fabrication des immenses pirogues qui bravent lamer pour rallier l’Europe.


Rédigé par leral.net le Dimanche 19 Novembre 2023 à 09:47 | | 0 commentaire(s)|

Ainsi, Kafountine, connu pour son quai de pêche, est aussi un lieu de départ de migrants vers l’Espagne. Sur le quai, ce qui frappe en premier le visiteur, c’est le nombre impressionnant de pirogues tout autour : il y a les nouvelles prêtes à prendre la mer et les vielles qui remplissent le cimetière de pirogues. Sur les lieux s’échinent énormément de personnes. Les uns sont en train de peindre des pirogues en finition ; les autres s’affairent à en réfectionner quelques-unes.

Interrogés sur le nombre de personnes qui ont quitté la commune pour se rendre en Europe, ils gardent le silence dans un premier temps. Mais devant notre insistance, les langues se délient.

‘’Parmi les pirogues qui sont ici, toutes ne sont pas pour pêcher. Il y en a qui servent de moyens de transport pour se rendre en Europe. Parmi nous qui travaillons ici, plus d’une centaine sont partis et sont tous arrivés. Moi qui vous parle, j’attends juste quelques réglages pour partir. Notre avenir n’est pas au Sénégal, mais en Europe. Donc, il faut qu’on aille le chercher’’, répond-on sous le couvert de l’anonymat.

À la question de savoir le prix d’une pirogue, ils répondent que ça peut aller jusqu’à 12 millions F CFA. Cela dépend de sa capacité. En effet, Kafountine fait partie des endroits où l’on fabrique le plus grand nombre de pirogues à destination de l’Europe.

‘’Vous avez vu le nombre de pirogues ? On ne part pas pêcher et vous voulez qu’on reste ici ? Soyons logiques. Il n’y a plus rien dans cette mer. Il urge pour nous d’aller chercher des lendemains meilleurs. Il fut un temps, c’était la belle moisson en cette période.

Mais actuellement, c’est le contraire. Il y a aussi l’avancée de la mer qui peut faire plus d’un mètre par an. Tout cela ne nous encourage pas à rester. Notre métier traverse une grande crise’’, confient des jeunes trouvés sur les lieux

Extraits du quotidien EnQuete