La procureure de la République de Lyon a requis, vendredi 17 janvier, "une peine d'emprisonnement non inférieure à huit ans" à l'encontre de l'ancien prêtre Bernard Preynat, accusé "d'agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne ayant autorité".
Le tribunal rendra sa décision le 16 mars dans ce dossier qualifié de "hors du commun" par la procureure, Dominique Sauves. Bernard Preynat risque une peine maximum de 10 ans de prison ainsi que 150 000 euros d’amende.
Il a "brisé" les vies de scouts âgés de 7 à 15 ans
"Ce n'est pas le procès d'une lâcheté collective ou d'une institution mais celui d'un homme, qui avait mis en place sa propre structure, pour répondre à ses pulsions, car il avait besoin de disposer d'un vivier varié et toujours alimenté de petites victimes", a pointé la magistrate.
Elle accuse le prévenu d'avoir "brisé" les vies de scouts âgés de 7 à 15 ans au moment des faits, et de s'être "servi du silence des parents et du silence de l'Église" pour multiplier ses abus entre 1971 et 1991.
Assurant que l'ancien curé, défroqué mi-2019 à l'issue de son procès canonique, "a conscience du mal qu'il a fait", son avocat Frédéric Doyez a appelé le tribunal à prendre une décision qui le remette "dans la communauté des hommes, à une place qui est celle que l'on occupe quand on a 74 ans et qu'on est malade".
Ce procès était très attendu depuis le début de l'affaire fin 2015, quand des plaintes ont enfin été déposées, éclaboussant la hiérarchie catholique à travers le cardinal Philippe Barbarin, condamné l'an dernier pour ses silences sur l'affaire.
Pardon "mécanique"
"Je m'excuse auprès des victimes, de leurs familles, des autres prêtres, du diocèse et de toute l'Église que j'ai salie par mes agissements", a déclaré le prévenu à la fin du réquisitoire de la magistrate, pendant lequel Bernard Preynat est resté impassible. Celui-ci a alors réaffirmé que "depuis 1991", il a été "fidèle à la promesse faite à Mgr Decourtray", l'archevêque de l'époque, en ne touchant plus aucun enfant.
Un pardon qualifié de "mécanique" par la procureure, qui a d'autant moins convaincu les parties civiles que le prévenu, s'il reconnaît la plupart des abus qu'on lui reproche, en a démenti certains et minimisé d'autres.
Cet abuseur en série dont le nombre de victimes potentielles donne le vertige - jusqu'à "quatre ou cinq enfants" par semaine durant les camps d'été, a-t-il admis -, avait beaucoup d'emprise sur son entourage qui l'adulait.
"Menteur"
Le prévenu a également pointé la responsabilité de l'Église. "On m'a dit : 'tu es un malade' (...) On aurait dû m'aider... On m'a laissé devenir prêtre", accuse Bernard Preynat.
Cet aîné d'une fratrie de sept, élevé dans la religion par un père autoritaire, commet ses premières agressions vers 16 ans, après en avoir subi lui-même dans son enfance, selon ses dires. Ce qui l'aurait conduit à les reproduire, pour une experte psychiatre.
Des confidences qui n'ont pas convaincu les parties civiles : "Preynat, c'est un menteur", a accusé vendredi Me Yves Sauvayre.
"On n'est pas obligé de me croire" mais "je n'ai pas menti. J'ai été sincère dans les réserves que j'ai exprimées" sur certaines accusations, a répondu le prévenu, conscient des "limites de sa mémoire".
France24
Le tribunal rendra sa décision le 16 mars dans ce dossier qualifié de "hors du commun" par la procureure, Dominique Sauves. Bernard Preynat risque une peine maximum de 10 ans de prison ainsi que 150 000 euros d’amende.
Il a "brisé" les vies de scouts âgés de 7 à 15 ans
"Ce n'est pas le procès d'une lâcheté collective ou d'une institution mais celui d'un homme, qui avait mis en place sa propre structure, pour répondre à ses pulsions, car il avait besoin de disposer d'un vivier varié et toujours alimenté de petites victimes", a pointé la magistrate.
Elle accuse le prévenu d'avoir "brisé" les vies de scouts âgés de 7 à 15 ans au moment des faits, et de s'être "servi du silence des parents et du silence de l'Église" pour multiplier ses abus entre 1971 et 1991.
Assurant que l'ancien curé, défroqué mi-2019 à l'issue de son procès canonique, "a conscience du mal qu'il a fait", son avocat Frédéric Doyez a appelé le tribunal à prendre une décision qui le remette "dans la communauté des hommes, à une place qui est celle que l'on occupe quand on a 74 ans et qu'on est malade".
Ce procès était très attendu depuis le début de l'affaire fin 2015, quand des plaintes ont enfin été déposées, éclaboussant la hiérarchie catholique à travers le cardinal Philippe Barbarin, condamné l'an dernier pour ses silences sur l'affaire.
Pardon "mécanique"
"Je m'excuse auprès des victimes, de leurs familles, des autres prêtres, du diocèse et de toute l'Église que j'ai salie par mes agissements", a déclaré le prévenu à la fin du réquisitoire de la magistrate, pendant lequel Bernard Preynat est resté impassible. Celui-ci a alors réaffirmé que "depuis 1991", il a été "fidèle à la promesse faite à Mgr Decourtray", l'archevêque de l'époque, en ne touchant plus aucun enfant.
Un pardon qualifié de "mécanique" par la procureure, qui a d'autant moins convaincu les parties civiles que le prévenu, s'il reconnaît la plupart des abus qu'on lui reproche, en a démenti certains et minimisé d'autres.
Cet abuseur en série dont le nombre de victimes potentielles donne le vertige - jusqu'à "quatre ou cinq enfants" par semaine durant les camps d'été, a-t-il admis -, avait beaucoup d'emprise sur son entourage qui l'adulait.
"Menteur"
Le prévenu a également pointé la responsabilité de l'Église. "On m'a dit : 'tu es un malade' (...) On aurait dû m'aider... On m'a laissé devenir prêtre", accuse Bernard Preynat.
Cet aîné d'une fratrie de sept, élevé dans la religion par un père autoritaire, commet ses premières agressions vers 16 ans, après en avoir subi lui-même dans son enfance, selon ses dires. Ce qui l'aurait conduit à les reproduire, pour une experte psychiatre.
Des confidences qui n'ont pas convaincu les parties civiles : "Preynat, c'est un menteur", a accusé vendredi Me Yves Sauvayre.
"On n'est pas obligé de me croire" mais "je n'ai pas menti. J'ai été sincère dans les réserves que j'ai exprimées" sur certaines accusations, a répondu le prévenu, conscient des "limites de sa mémoire".
France24