Cette journée est celle des femmes, mais aussi de tous les hommes de progrès qui la célèbrent à leurs côtés, autour du combat commun pour une société réellement émancipée, sans oppression ni exploitation ni discrimination, une société libre et épanouie, une société pleinement humaine.
L’origine du 8 Mars trouve sa source dans les luttes ouvrières et les manifestations de femmes, qui agitèrent l’Europe et l’Amérique du Nord au tournant des XIXe et XXe siècles, avec l’émergence d’idéologies révolutionnaires et l’affirmation de combats progressistes, réclamant de meilleures conditions de vie et de travail, l’égalité entre les hommes et les femmes, ainsi que le suffrage universel.
La consécration d’une Journée internationale des femmes a été proposée pour la première fois en 1910; par la journaliste Clara Zetkin, membre dirigeant de la 1ère Internationale Socialiste, lors de la conférence internationale des femmes socialistes tenue à Copenhague /Danemark ; elle s’inscrivait alors dans une perspective révolutionnaire de transformation sociale, pour la suppression de l’exploitation de l’homme par l’homme et de toute forme d’oppression.
Mais c’est avec la grève de 1917 des ouvrières de Saint Pétersbourg /Russie, pour ‘’le pain et la paix’’, sous l’impulsion des révolutionnaires russes de l’époque, que la tradition du 8 mars se met progressivement en place. Après la Deuxième Guerre mondiale, la Journée internationale des femmes devient une tradition généralisée dans le monde entier.
La date connaîtra un regain d’intérêt et d’actualité, à la faveur des mouvements féministes des années 1970. En 1975, à l’occasion de l'Année internationale de la femme, l'Organisation des Nations-Unies a commencé à célébrer la Journée internationale de la femme, le 8 mars.
Deux ans plus tard, en décembre 1977, l'Assemblée générale a adopté une résolution proclamant la Journée des Nations-Unies pour les droits de la femme et la paix internationale. Ce faisant, l’Assemblée générale non seulement entendait faire reconnaitre le rôle des femmes dans la construction de la paix et du développement, mais également, elle appelait à mettre un terme aux discriminations dont elles sont victimes et à renforcer le soutien à leur pleine participation aux activités publiques.
Le 8 mars est ainsi une journée de manifestations à travers le monde, une occasion de faire l’état des lieux des avancées de la condition féminine sur la scène internationale, un jour où les femmes sont reconnues et célébrées pour leurs réalisations et contributions diverses, sans distinction d’ordre national, ethnique, linguistique, culturel, économique ou politique. C’est une occasion de faire à la fois, le point sur les luttes et les réalisations passées, mais aussi de se pencher sur l’avenir, c'est-à-dire les combats et les opportunités qui attendent les générations futures.
Cette année 2016, le thème de la Journée est intitulé : Agenda 2030, franchissons le pas pour l'égalité des sexes. Le choix de ce thème vise à mettre en évidence combien l’égalité entre les sexes, l’émancipation effective des femmes, la pleine jouissance de leurs droits, la prise en compte intégrale de la dimension genre dans les stratégies de lutte pour l’éradication de l’ignorance, de la misère et de la pauvreté sont essentielles, pour assurer tout développement économique et social authentiquement humain et durable.
En outre, ce thème met un accent particulier sur le rôle primordial des femmes en tant qu’actrices de développement, dans la pleine conscience qu’aucune solution durable aux problèmes sociaux, économiques, politiques et écologiques les plus pressants de la société ne peut être trouvée sans la pleine participation et la pleine autonomisation des femmes du monde entier.
Comment, sous cet éclairage, ne pas souligner avec force cette affirmation du Secrétaire général des Nations-Unies, M. Ban Ki-Moon : « Les pays dans lesquels les femmes sont traitées sur un pied d’égalité avec les hommes, jouissent d’une meilleure croissance économique. Les entreprises qui comptent des femmes parmi leurs dirigeants, affichent de meilleurs résultats.
Les accords de paix qui font intervenir des femmes, s’avèrent viables à plus long terme. Les parlements où siègent des femmes adoptent davantage de lois portant sur des questions sociales fondamentales comme la santé, l’éducation, la non-discrimination et les allocations familiales .Il ne fait donc pas l’ombre d’un doute que l’égalité entre les femmes et les hommes est un avantage pour tous. »
A sa suite, je serais tenté de dire : les administrations et les services dans lesquels on fait confiance aux capacités des femmes, sont les lieux à la fois de la plus grande convivialité et des meilleures performances !
Comment, en ce 8 Mars, ne pas évoquer, ici au Sénégal, le souvenir des femmes de Ndeer qui, le Mardi 07 Mars 1820 (Talaaay Ndeer), sous la conduite de Linguère Fatima Yamar Khouryaye Mbodj, avaient choisi de « mourir en femmes libres » en s’immolant par le feu, préférant le sacrifice collectif à la défaite, au déshonneur et à la soumission ?
Ce jour là, les femmes déguisées en soldats hommes, résistèrent héroïquement et repoussèrent dans un premier temps les guerriers maures et toucouleurs venus attaquer le royaume du Waalo, en l’absence des principaux dignitaires partis à Saint-Louis en compagnie du Brack. Après le second assaut des assaillants, la Linguère, avant de s’immoler, prit le soin de faire évacuer ses deux filles, NdieumbeutMbodj et Ndatté Yalla, âgées respectivement de 12 et 10 ans.
Rien d’étonnant alors de retrouver la Reine Ndatté Yalla, en 1855, à la tête de la résistance contre la conquête coloniale française. Comment ne pas magnifier la geste de la prêtresse Aline Sitoé Diatta, présentée parfois comme une reine, née en 1920 à Kabrousse en Casamance, et morte en 1944 à Tombouctou, au Mali, exilée et emprisonnée par le colon français ? Héroïne de la résistance casamançaise, elle a d’abord travaillé comme docker avant de migrer sur Dakar ,où elle reçoit la mission quasi divine de retourner en Casamance et de libérer son peuple.
Dans son Kassa natal, cette femme meneuse d’hommes entraîne toute la basse Casamance dans la désobéissance civile face à l’oppression française, inspirant des mouvements de révolte, en demandant notamment aux paysans casamançais de se détourner des cultures de rente dictées par les colons au profit des cultures vivrières. Considérée comme dangereuse, elle est alors arrêtée et jugée par l'administration coloniale et déportée à Tombouctou, où elle meurt en 1944, à l'âge de 24 ans.
L’histoire des femmes résistantes du Waalo et de la Casamance démontre à la jeunesse féminine sénégalaise, de façon douloureuse mais éloquente, qu’elle peut fièrement s’adosser à ses propres valeurs, à son patrimoine propre, pour mener le combat de l’égalité des sexes.
Comment ne pas évoquer non plus ces figures exemplaires de vertus, de piété, de connaissances, d’humilité, de convivialité, de générosité, de dévouement et d’abnégation que furent Sokhna Fatimata Wade dite Fawade Wéllé, mère de El Hadj Malick Sy et Sokhna Mariama dite Mame Diarra Bousso, mère de Serigne Bamba Mbacké, tous les deux illustres inspirateurs respectivement des confréries religieuses tijaan et murid au Sénégal ?
Comment enfin ne pas citer les dynamiques portées par divers mouvements de femmes dont Yewwu Yewwi et le COSEF, qui ont été relayées par la suite par les pouvoirs exécutif et législatif jusqu’à l’adoption de lois sur la parité ? Oui à la parité, une parité de qualité, incarnée par des citoyennes et des citoyens parfaitement au fait de leurs droits et de leurs devoirs, c’est-à-dire de leurs responsabilités vis-à-vis des peuples de leur pays et de leur continent.
C’est dans ce sens que le Président Mao Ze Dong proclamait : « Les femmes portent sur leurs épaules la moitié du ciel». Et feu Thomas SANKARA, trop tôt arraché à notre affection, de souligner, parlant du rôle des femmes : « Rien de complet, rien de décisif, rien de durable ne pourra se faire dans notre pays, tant que cette importante partie de nous-mêmes, sera maintenue dans cet assujettissement imposé durant des siècles par les différents systèmes d’exploitation ».
Et d’ajouter : « Cet être dit faible mais incroyable force inspiratrice des voies qui mènent à l’honneur, cet être, vérité chamelle et certitude spirituelle, cet être-là, femmes, c’est vous ! Vous, berceuses et compagnes de notre vie, camarades de notre lutte, et qui de ce fait, en toute justice, devez vous imposer comme partenaires égales dans la convivialité des festins des victoires de la révolution».
Pour finir, joignant ma parole à ce mot du poète Aragon, selon qui « la femme est l’avenir de l’homme », je dis à toutes et à tous : bonne fête du 8 Mars, soyons debout ensemble pour l’avenir de notre pays et de notre continent, l’avenir de l’humanité, une humanité réconciliée avec elle-même.
Mamadou Oumar Bocoum
L’origine du 8 Mars trouve sa source dans les luttes ouvrières et les manifestations de femmes, qui agitèrent l’Europe et l’Amérique du Nord au tournant des XIXe et XXe siècles, avec l’émergence d’idéologies révolutionnaires et l’affirmation de combats progressistes, réclamant de meilleures conditions de vie et de travail, l’égalité entre les hommes et les femmes, ainsi que le suffrage universel.
La consécration d’une Journée internationale des femmes a été proposée pour la première fois en 1910; par la journaliste Clara Zetkin, membre dirigeant de la 1ère Internationale Socialiste, lors de la conférence internationale des femmes socialistes tenue à Copenhague /Danemark ; elle s’inscrivait alors dans une perspective révolutionnaire de transformation sociale, pour la suppression de l’exploitation de l’homme par l’homme et de toute forme d’oppression.
Mais c’est avec la grève de 1917 des ouvrières de Saint Pétersbourg /Russie, pour ‘’le pain et la paix’’, sous l’impulsion des révolutionnaires russes de l’époque, que la tradition du 8 mars se met progressivement en place. Après la Deuxième Guerre mondiale, la Journée internationale des femmes devient une tradition généralisée dans le monde entier.
La date connaîtra un regain d’intérêt et d’actualité, à la faveur des mouvements féministes des années 1970. En 1975, à l’occasion de l'Année internationale de la femme, l'Organisation des Nations-Unies a commencé à célébrer la Journée internationale de la femme, le 8 mars.
Deux ans plus tard, en décembre 1977, l'Assemblée générale a adopté une résolution proclamant la Journée des Nations-Unies pour les droits de la femme et la paix internationale. Ce faisant, l’Assemblée générale non seulement entendait faire reconnaitre le rôle des femmes dans la construction de la paix et du développement, mais également, elle appelait à mettre un terme aux discriminations dont elles sont victimes et à renforcer le soutien à leur pleine participation aux activités publiques.
Le 8 mars est ainsi une journée de manifestations à travers le monde, une occasion de faire l’état des lieux des avancées de la condition féminine sur la scène internationale, un jour où les femmes sont reconnues et célébrées pour leurs réalisations et contributions diverses, sans distinction d’ordre national, ethnique, linguistique, culturel, économique ou politique. C’est une occasion de faire à la fois, le point sur les luttes et les réalisations passées, mais aussi de se pencher sur l’avenir, c'est-à-dire les combats et les opportunités qui attendent les générations futures.
Cette année 2016, le thème de la Journée est intitulé : Agenda 2030, franchissons le pas pour l'égalité des sexes. Le choix de ce thème vise à mettre en évidence combien l’égalité entre les sexes, l’émancipation effective des femmes, la pleine jouissance de leurs droits, la prise en compte intégrale de la dimension genre dans les stratégies de lutte pour l’éradication de l’ignorance, de la misère et de la pauvreté sont essentielles, pour assurer tout développement économique et social authentiquement humain et durable.
En outre, ce thème met un accent particulier sur le rôle primordial des femmes en tant qu’actrices de développement, dans la pleine conscience qu’aucune solution durable aux problèmes sociaux, économiques, politiques et écologiques les plus pressants de la société ne peut être trouvée sans la pleine participation et la pleine autonomisation des femmes du monde entier.
Comment, sous cet éclairage, ne pas souligner avec force cette affirmation du Secrétaire général des Nations-Unies, M. Ban Ki-Moon : « Les pays dans lesquels les femmes sont traitées sur un pied d’égalité avec les hommes, jouissent d’une meilleure croissance économique. Les entreprises qui comptent des femmes parmi leurs dirigeants, affichent de meilleurs résultats.
Les accords de paix qui font intervenir des femmes, s’avèrent viables à plus long terme. Les parlements où siègent des femmes adoptent davantage de lois portant sur des questions sociales fondamentales comme la santé, l’éducation, la non-discrimination et les allocations familiales .Il ne fait donc pas l’ombre d’un doute que l’égalité entre les femmes et les hommes est un avantage pour tous. »
A sa suite, je serais tenté de dire : les administrations et les services dans lesquels on fait confiance aux capacités des femmes, sont les lieux à la fois de la plus grande convivialité et des meilleures performances !
Comment, en ce 8 Mars, ne pas évoquer, ici au Sénégal, le souvenir des femmes de Ndeer qui, le Mardi 07 Mars 1820 (Talaaay Ndeer), sous la conduite de Linguère Fatima Yamar Khouryaye Mbodj, avaient choisi de « mourir en femmes libres » en s’immolant par le feu, préférant le sacrifice collectif à la défaite, au déshonneur et à la soumission ?
Ce jour là, les femmes déguisées en soldats hommes, résistèrent héroïquement et repoussèrent dans un premier temps les guerriers maures et toucouleurs venus attaquer le royaume du Waalo, en l’absence des principaux dignitaires partis à Saint-Louis en compagnie du Brack. Après le second assaut des assaillants, la Linguère, avant de s’immoler, prit le soin de faire évacuer ses deux filles, NdieumbeutMbodj et Ndatté Yalla, âgées respectivement de 12 et 10 ans.
Rien d’étonnant alors de retrouver la Reine Ndatté Yalla, en 1855, à la tête de la résistance contre la conquête coloniale française. Comment ne pas magnifier la geste de la prêtresse Aline Sitoé Diatta, présentée parfois comme une reine, née en 1920 à Kabrousse en Casamance, et morte en 1944 à Tombouctou, au Mali, exilée et emprisonnée par le colon français ? Héroïne de la résistance casamançaise, elle a d’abord travaillé comme docker avant de migrer sur Dakar ,où elle reçoit la mission quasi divine de retourner en Casamance et de libérer son peuple.
Dans son Kassa natal, cette femme meneuse d’hommes entraîne toute la basse Casamance dans la désobéissance civile face à l’oppression française, inspirant des mouvements de révolte, en demandant notamment aux paysans casamançais de se détourner des cultures de rente dictées par les colons au profit des cultures vivrières. Considérée comme dangereuse, elle est alors arrêtée et jugée par l'administration coloniale et déportée à Tombouctou, où elle meurt en 1944, à l'âge de 24 ans.
L’histoire des femmes résistantes du Waalo et de la Casamance démontre à la jeunesse féminine sénégalaise, de façon douloureuse mais éloquente, qu’elle peut fièrement s’adosser à ses propres valeurs, à son patrimoine propre, pour mener le combat de l’égalité des sexes.
Comment ne pas évoquer non plus ces figures exemplaires de vertus, de piété, de connaissances, d’humilité, de convivialité, de générosité, de dévouement et d’abnégation que furent Sokhna Fatimata Wade dite Fawade Wéllé, mère de El Hadj Malick Sy et Sokhna Mariama dite Mame Diarra Bousso, mère de Serigne Bamba Mbacké, tous les deux illustres inspirateurs respectivement des confréries religieuses tijaan et murid au Sénégal ?
Comment enfin ne pas citer les dynamiques portées par divers mouvements de femmes dont Yewwu Yewwi et le COSEF, qui ont été relayées par la suite par les pouvoirs exécutif et législatif jusqu’à l’adoption de lois sur la parité ? Oui à la parité, une parité de qualité, incarnée par des citoyennes et des citoyens parfaitement au fait de leurs droits et de leurs devoirs, c’est-à-dire de leurs responsabilités vis-à-vis des peuples de leur pays et de leur continent.
C’est dans ce sens que le Président Mao Ze Dong proclamait : « Les femmes portent sur leurs épaules la moitié du ciel». Et feu Thomas SANKARA, trop tôt arraché à notre affection, de souligner, parlant du rôle des femmes : « Rien de complet, rien de décisif, rien de durable ne pourra se faire dans notre pays, tant que cette importante partie de nous-mêmes, sera maintenue dans cet assujettissement imposé durant des siècles par les différents systèmes d’exploitation ».
Et d’ajouter : « Cet être dit faible mais incroyable force inspiratrice des voies qui mènent à l’honneur, cet être, vérité chamelle et certitude spirituelle, cet être-là, femmes, c’est vous ! Vous, berceuses et compagnes de notre vie, camarades de notre lutte, et qui de ce fait, en toute justice, devez vous imposer comme partenaires égales dans la convivialité des festins des victoires de la révolution».
Pour finir, joignant ma parole à ce mot du poète Aragon, selon qui « la femme est l’avenir de l’homme », je dis à toutes et à tous : bonne fête du 8 Mars, soyons debout ensemble pour l’avenir de notre pays et de notre continent, l’avenir de l’humanité, une humanité réconciliée avec elle-même.
Mamadou Oumar Bocoum