Nous publions plus bas le récit de la personne qui a pris ces clichés. Ce témoignage a été confirmé par l’un de nos Observateurs, Kouyaté, qui s’est rendu sur les lieux où s’est déroulé le crime. Kouyaté a parlé avec un autre témoin de la scène, qui corrobore la version que nous publions.
Contributeurs
"Il a donné trois coups de poignard"
Philippe (pseudo) a pris ces photos depuis un immeuble voisin et les a envoyées à FRANCE 24.
Une première voiture s'est arrêtée. Il devait être aux alentours de 15h30. Plus tard un deuxième véhicule est arrivé, puis un troisième. Dans le dernier, un Pajero, se trouvaient huit jeunes qui avaient déjà été arrêtés.
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"Il a donné trois coups de poignard"
Philippe (pseudo) a pris ces photos depuis un immeuble voisin et les a envoyées à FRANCE 24.
Une première voiture s'est arrêtée. Il devait être aux alentours de 15h30. Plus tard un deuxième véhicule est arrivé, puis un troisième. Dans le dernier, un Pajero, se trouvaient huit jeunes qui avaient déjà été arrêtés.
Les militaires étaient sortis de leurs véhicules et pourchassaient des habitants du quartier [la scène se déroule à Conakry, entre le quartier de Bambeto et celui de Cosa, où les peuls sont majoritaires. Le chef de la junte, Moussa Dadis Camara, appartient lui à l'ethnie minoritaire guerzé, dite ethnie des "forestiers"].
L'un des jeunes retenu dans le Pagero a profité de la confusion pour s'enfuir. Mais un militaire lui a tiré dessus et il s'est effondré. Le soldat l'a ramené près des véhicules en le traînant.
S'en est suivi une discussion entre les militaires pour savoir s'ils devaient le laisser là où l'emmener, sachant qu'il allait sûrement mourir.
Les trois véhicules sont finalement partis. Ils ont laissé deux soldats, ainsi que le jeune qui se vidait de son sang, sur le sol. L'un des militaires resté sur place avait un poignard. Il s'est approché du jeune homme et l'a frappé à trois reprises : près du cœur, dans le ventre et au dos. Une voiture de la garde présidentielle est ensuite passée récupérer les deux soldats.
Après leur départ, je suis descendu près du jeune homme qui venait d'être poignardé. Il ne bougeait plus. Je suis sûr qu'il était mort. La Croix-Rouge est venue le chercher une heure plus tard environ. [FRANCE 24 a contacté la Croix-Rouge en Guinée et attend qu'elle confirme le décès de la victime].