52 mètres de hauteur, plus haute que la statue de la Liberté ! ". Son architecte, Pierre Goudiaby Atepa, qui nous en fait la visite guidée, n'est pas peu fier de son oeuvre. "Ou plutôt celle du président", insiste-t-il. Cette statue, baptisée "monument de la Renaissance africaine" et érigée pour célébrer les indépendances africaines, c'est en effet Abdoulaye Wade, le président sénégalais, qui l'aurait dessinée en personne.
A Dakar, sur la route de l'aéroport, impossible de la rater. Perchée sur l'une des collines de la capitale, elle domine la ville. Un géant de cuivre sort de terre. D'une main, il porte un enfant vers le ciel. De l'autre, il enlace sa femme à moitié nue. Sur la plaquette de présentation, le président décrit avec lyrisme sa vision de l'œuvre : "Cet Africain qui surgit du volcan symbolise cette Afrique qui s'est libérée de plusieurs siècles d'emprisonnement dans les profondeurs abyssales de l'ignorance, l'intolérance et le racisme".
25 millions d'euros
Dans le quartier en contrebas, qui reçoit avec peine l'électricité, les avis sont nettement plus partagés. Certains adhèrent, persuadés que le monument aura le mérite d'attirer les touristes -et donc l'argent. Dans sa boutique, Oumar, lui, n'y croit pas. Il dénonce le coût exorbitant de l'édifice : 25 millions d'euros. "Dans un pays aussi pauvre que le nôtre, il y avait d'autres priorités", lance-t-il -près de 70% des Sénégalais vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Et ce n'est pas le seul reproche. Depuis des mois, la statue n'en finit pas de faire scandale. Sur le plan esthétique, on lui reproche son style plus soviétique qu'africain -elle a d'ailleurs été construite par des Nord-Coréens. Quant aux imams, ils sont furieux et critiquent un objet d'adoration contraire aux principes de l'islam.
A Dakar, sur la route de l'aéroport, impossible de la rater. Perchée sur l'une des collines de la capitale, elle domine la ville. Un géant de cuivre sort de terre. D'une main, il porte un enfant vers le ciel. De l'autre, il enlace sa femme à moitié nue. Sur la plaquette de présentation, le président décrit avec lyrisme sa vision de l'œuvre : "Cet Africain qui surgit du volcan symbolise cette Afrique qui s'est libérée de plusieurs siècles d'emprisonnement dans les profondeurs abyssales de l'ignorance, l'intolérance et le racisme".
25 millions d'euros
Dans le quartier en contrebas, qui reçoit avec peine l'électricité, les avis sont nettement plus partagés. Certains adhèrent, persuadés que le monument aura le mérite d'attirer les touristes -et donc l'argent. Dans sa boutique, Oumar, lui, n'y croit pas. Il dénonce le coût exorbitant de l'édifice : 25 millions d'euros. "Dans un pays aussi pauvre que le nôtre, il y avait d'autres priorités", lance-t-il -près de 70% des Sénégalais vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Et ce n'est pas le seul reproche. Depuis des mois, la statue n'en finit pas de faire scandale. Sur le plan esthétique, on lui reproche son style plus soviétique qu'africain -elle a d'ailleurs été construite par des Nord-Coréens. Quant aux imams, ils sont furieux et critiquent un objet d'adoration contraire aux principes de l'islam.
Le président Wade pose avec son
Droits d'auteur pour Wade
Abdoulaye Wade n'entend aucun de ces reproches. Il a même décidé de se reverser, à lui et sa famille, 35% des recettes du site, au titre des droits d'auteur. Il explique vouloir utiliser cet argent pour créer des écoles. "Ce n'est pas à lui, mais au Parlement de décréter comment cet argent public doit être utilisé", répliquent les associations représentant la société civile en haussant le ton. En vain.
Ce week-end, rien ne viendra pourtant gâcher le plaisir du président. Abdoulaye Wade prévoit ainsi un spectacle grandiose : sons et lumières, danses africaines... Une vingtaine de chefs d'Etat africains sont attendus. Dans l'entourage du président, on compare déjà la statue à la Tour Eiffel. "Au début, à Paris, certains aussi ont voulu la raser. Aujourd'hui, cela ne viendrait à l'esprit de personne".
Abdoulaye Wade n'entend aucun de ces reproches. Il a même décidé de se reverser, à lui et sa famille, 35% des recettes du site, au titre des droits d'auteur. Il explique vouloir utiliser cet argent pour créer des écoles. "Ce n'est pas à lui, mais au Parlement de décréter comment cet argent public doit être utilisé", répliquent les associations représentant la société civile en haussant le ton. En vain.
Ce week-end, rien ne viendra pourtant gâcher le plaisir du président. Abdoulaye Wade prévoit ainsi un spectacle grandiose : sons et lumières, danses africaines... Une vingtaine de chefs d'Etat africains sont attendus. Dans l'entourage du président, on compare déjà la statue à la Tour Eiffel. "Au début, à Paris, certains aussi ont voulu la raser. Aujourd'hui, cela ne viendrait à l'esprit de personne".
Résumé : Il y a 50 ans, 14 territoires africains accédaient à l'indépendance. Le Sénégal fêtera cette date dimanche. Un demi-siècle plus tard, le pays porte un regard sans rancoeur, ni esprit de revanche sur ce passé colonial.
Le drapeau sénégalais est installé à proximité du monument de la "Renaissance africaine" le 1er avril 2010 à Dakar
Des enfants regardent le monument de la