Monsieur le Président de la République
Lors du conseil des ministres du jeudi 12/06/2014, le ministre de l’agriculture et de l’équipement rural a fait une communication portant entre autres sur la préparation de la campagne agricole 2014/2015. Dans ce cadre, il a confirmé la mise en place sur divers sites de 11.273 tonnes d’engrais réparties comme suit :
• 1.519 tonnes type 15.15.15
• 2.166 tonnes type 15.10.10
• 1.466 tonnes type 6.20.10
• 6.122 tonnes d’urée
Obnubilé par l’avenir des Industries Chimiques du Sénégal et leur place dans la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent, nous avons cherché à savoir si les engrais complexes 15.15.15, 15.10.10 et 6.20.10 ont été bel et bien fabriqués par l’ex fleuron de notre industrie, sachant que l’urée est traditionnellement importée et souvent offerte par le gouvernement japonais.
Nous vous faisons remarquer au passage que l’urée représente 54,30% des engrais mis en place dans le cadre de la campagne agricole à venir. Cela n’est pas forcément une bonne performance.
En effet, l’urée est un engrais simple qui ne contient que de l’azote à 46%. L’azote participe principalement au développement du feuillage et des parties aériennes des plantes. L’utilisation exagérée de l’urée « provoque un déséquilibre végétal notamment un retard dans la maturité des plantes ainsi qu’une plus grande sensibilité due à l’amincissement des membranes des cellules du jeune tissu ». Bien entendu, les agronomes du ministère de l’agriculture en savent beaucoup plus que nous sur ce domaine…
Permettez-nous donc de fermer la parenthèse sur l’urée pour relever les données essentielles suivantes :
- Les quantités d’engrais 15.10.10 et 6.20.10 mis en place pour la campagne 2014-2015 sont les reliquats de la campagne précédente non distribués aux paysans. Pour être positif, considérons que ces engrais ont été fabriqués l’année dernière par les Ics.
- Par contre, les 1.519 tonnes d’engrais 15.15.15 ont été bel et bien importées. Par qui ? Nous avouons ne pas savoir. Nous savons simplement que les Ics ne les ont pas fabriqués.
Monsieur le Président de la République, il découle de tout ce qui précède que les Industries Chimiques du Sénégal ne sont pas dans leur rôle. Elles sont loin de jouer le rôle de fer de lance d’une agriculture nationale émergente. Nous estimons d’ailleurs qu’une agriculture ne peut guère être considérée comme émergente si elle n’est pas industrialisante. L’émergence exige une synergie entre notre agriculture et les Ics qui ont également un rôle social et environnemental à jouer. C’est vital pour les populations de Mboro, Tivaoune etc, très nostalgiques du bien-être que l’ex fleuron de notre industrie leur apportait jadis.
Les Ics ne seront jamais en mesure de réaliser des performances économiques, sociales et environnementales tant que leurs dirigeants ne se sentiront pas investis d’une responsabilité sociale et d’un devoir patriotique. Pouvons-nous espérer un tel état d’esprit de la part de ceux qui contrôlent aujourd’hui les Ics ? Malheureusement non ! Tant que Senfer Africa Ltd contrôlera les Ics, la situation actuelle va demeurer voire s’empirer. Nous refusons de perdre de vue que l’unique objectif de ces messieurs est d’accumuler le maximum d’argent possible. Et ils sont en train d’y parvenir au détriment des investissements, des intérêts matériels et moraux des travailleurs et des fournisseurs locaux. En résumé, au détriment du Sénégal tout simplement.
C’est la raison pour laquelle nous ne sommes pas d’accord avec la décision consistant à ouvrir le capital des Ics à d’autres privés pour 100 milliards de fcfa. Nous nous demandons d’ailleurs d’où vient cette décision stratégique étant donné que le Sénégal ne contrôle plus rien. Les Ics doivent cesser d’être une entreprise privée !
Monsieur le Président de la République, dans la conclusion de notre livre « Industries Chimiques du Sénégal : Chronique d’un crime économique prémédité », nous vous supplions de faire en sorte que cette entreprise redevienne un patrimoine national. C’est cela le véritable enjeu, le défi majeur à relever. Nous ne doutons pas de votre patriotisme. Nous vous invitons simplement d’en administrer la preuve aux sénégalais spoliés en récupérant un bien mal acquis par une société offshore. Il s’agit de faire montre de patriotisme économique comme l’a fait le gouvernement français dans le dossier Alstom…
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre considération respectueuse et de nos sentiments patriotiques.
Abdou Aziz Ndiaye
Economiste – Spécialiste en Commerce, Management des affaires internationales et en Transport Logistique
Lors du conseil des ministres du jeudi 12/06/2014, le ministre de l’agriculture et de l’équipement rural a fait une communication portant entre autres sur la préparation de la campagne agricole 2014/2015. Dans ce cadre, il a confirmé la mise en place sur divers sites de 11.273 tonnes d’engrais réparties comme suit :
• 1.519 tonnes type 15.15.15
• 2.166 tonnes type 15.10.10
• 1.466 tonnes type 6.20.10
• 6.122 tonnes d’urée
Obnubilé par l’avenir des Industries Chimiques du Sénégal et leur place dans la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent, nous avons cherché à savoir si les engrais complexes 15.15.15, 15.10.10 et 6.20.10 ont été bel et bien fabriqués par l’ex fleuron de notre industrie, sachant que l’urée est traditionnellement importée et souvent offerte par le gouvernement japonais.
Nous vous faisons remarquer au passage que l’urée représente 54,30% des engrais mis en place dans le cadre de la campagne agricole à venir. Cela n’est pas forcément une bonne performance.
En effet, l’urée est un engrais simple qui ne contient que de l’azote à 46%. L’azote participe principalement au développement du feuillage et des parties aériennes des plantes. L’utilisation exagérée de l’urée « provoque un déséquilibre végétal notamment un retard dans la maturité des plantes ainsi qu’une plus grande sensibilité due à l’amincissement des membranes des cellules du jeune tissu ». Bien entendu, les agronomes du ministère de l’agriculture en savent beaucoup plus que nous sur ce domaine…
Permettez-nous donc de fermer la parenthèse sur l’urée pour relever les données essentielles suivantes :
- Les quantités d’engrais 15.10.10 et 6.20.10 mis en place pour la campagne 2014-2015 sont les reliquats de la campagne précédente non distribués aux paysans. Pour être positif, considérons que ces engrais ont été fabriqués l’année dernière par les Ics.
- Par contre, les 1.519 tonnes d’engrais 15.15.15 ont été bel et bien importées. Par qui ? Nous avouons ne pas savoir. Nous savons simplement que les Ics ne les ont pas fabriqués.
Monsieur le Président de la République, il découle de tout ce qui précède que les Industries Chimiques du Sénégal ne sont pas dans leur rôle. Elles sont loin de jouer le rôle de fer de lance d’une agriculture nationale émergente. Nous estimons d’ailleurs qu’une agriculture ne peut guère être considérée comme émergente si elle n’est pas industrialisante. L’émergence exige une synergie entre notre agriculture et les Ics qui ont également un rôle social et environnemental à jouer. C’est vital pour les populations de Mboro, Tivaoune etc, très nostalgiques du bien-être que l’ex fleuron de notre industrie leur apportait jadis.
Les Ics ne seront jamais en mesure de réaliser des performances économiques, sociales et environnementales tant que leurs dirigeants ne se sentiront pas investis d’une responsabilité sociale et d’un devoir patriotique. Pouvons-nous espérer un tel état d’esprit de la part de ceux qui contrôlent aujourd’hui les Ics ? Malheureusement non ! Tant que Senfer Africa Ltd contrôlera les Ics, la situation actuelle va demeurer voire s’empirer. Nous refusons de perdre de vue que l’unique objectif de ces messieurs est d’accumuler le maximum d’argent possible. Et ils sont en train d’y parvenir au détriment des investissements, des intérêts matériels et moraux des travailleurs et des fournisseurs locaux. En résumé, au détriment du Sénégal tout simplement.
C’est la raison pour laquelle nous ne sommes pas d’accord avec la décision consistant à ouvrir le capital des Ics à d’autres privés pour 100 milliards de fcfa. Nous nous demandons d’ailleurs d’où vient cette décision stratégique étant donné que le Sénégal ne contrôle plus rien. Les Ics doivent cesser d’être une entreprise privée !
Monsieur le Président de la République, dans la conclusion de notre livre « Industries Chimiques du Sénégal : Chronique d’un crime économique prémédité », nous vous supplions de faire en sorte que cette entreprise redevienne un patrimoine national. C’est cela le véritable enjeu, le défi majeur à relever. Nous ne doutons pas de votre patriotisme. Nous vous invitons simplement d’en administrer la preuve aux sénégalais spoliés en récupérant un bien mal acquis par une société offshore. Il s’agit de faire montre de patriotisme économique comme l’a fait le gouvernement français dans le dossier Alstom…
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre considération respectueuse et de nos sentiments patriotiques.
Abdou Aziz Ndiaye
Economiste – Spécialiste en Commerce, Management des affaires internationales et en Transport Logistique