Huit morts de plus qu'en 2015, 201 de plus qu'en 2013 qui reste la meilleure année jamais enregistrée ; après onze ans de baisse ininterrompue, le nombre de tués sur la route ne diminue plus et remonte même légèrement autour de 3 500 décès.
C'est dans ce contexte que huit pays européens, dont la France, viennent de réclamer à la Commission européenne "de nouveaux standards de sécurité des véhicules pour aider les Etats membres à diviser par deux, d'ici à 2020, le nombre de morts sur les routes". Selon les ministres signataires, "une approche globale pour améliorer la sécurité nécessite aussi des véhicules plus sûrs».
Mouais...
Le coup de la technologie qui sauvera des vies, on me l'a déjà fait. Pendant les années 90, se sont diffusés ABS, airbags, habitacles renforcés, ESP, EuroNcap et autres planches de salut sans que ça ne fasse grand effet sur la courbe des tués qui suivait la même rampe légèrement descendante depuis des lustres. Il a fallu le coup de Trafalgar du radar automatique et de la tolérance zéro en 2002-2003 pour la faire brutalement chuter de quelques étages avec quasiment 2 000 tués gagnés en un an. Evidemment, il y en a eu pour dire que c'était l'amélioration des bagnoles...
Freinage automatique et texto manuel...
Les nouveaux équipements routiers détournés
Les nouveaux équipements de sécurité que les ministres des transports veulent voir l'Europe imposer, ce sont les systèmes de freinage automatique, les régulateurs de vitesse avec gestion d'inter distance, les correcteurs automatiques de trajectoire qui équipent de plus en plus de nouveaux modèles. A quoi servent ces machins ? A parer nos petites distractions, nos petits écarts de conduite ? Certes, mais le plus souvent à taper des SMS sans perdre trop de temps à garder un oeil sur la route. Ca fait tout de même trente ans que l'on sait que les nouveaux équipements de sécurité, qu'ils soient routiers ou embarqués dans nos autos, sont détournés par les conducteurs pour rouler plus vite, être moins prudent ou attentif. Ca porte même un nom scientifique : l'homéostasie du risque, autrement dit, "conduite à risque constant" théorisée en 1988.
Bref, avant d'en arriver à la voiture autonome parfaitement parfaite qui nous retirera le volant des mains, tout ce que les constructeurs pourront bien nous fournir en aides à la conduite ne nous aidera pas à mieux conduire, mais à moins conduire. Et à faire autre chose, à l'abri de nos vitres noires. Car vous avez noté que depuis le 1er janvier, date de leur interdiction, on n'en voit pas moins dans les rues.
La limite de la politique du radar ?
Pour comprendre pourquoi le nombre de victimes de la route ne diminue plus et même remonte légèrement depuis trois ans, il faut se poser la question de ce qui a changé dans l'intervalle. Nos voitures ? Renouvellement du parc aidant, elles sont de plus en plus sures. La route ? Toujours plus de radars de plus en plus sophistiqués, mais sans effet de toute évidence. La politique du radar a t-elle atteint sa limite ?
A mon humble avis, c'est plutôt la politique de l'anti radar qui a dépassé les limites. Qui n'a pas entendu parler de Waze, l'appli gratuite qui offre GPS, info-trafic et alerte radar en temps réel et revendique six millions d'utilisateurs en France ? Je n'ai même pas eu le temps de la charger dans mon nouveau téléphone que l'opérateur m'offrait iCoyote en cadeau de bienvenue... On est loin de la carte que publiait Auto Plus toutes les semaines...
Qui a encore peur de se faire flasher ? L'effet se voit bien sur l'autoroute : de plus en plus d'usagers à plus de 150 sur la file de gauche. Et sur les anciennes nationales devenues départementales, ça roule comme en l'an 2000 : 100-110 de croisière, moi le premier.
Alors, effectivement, on peut se demander à quoi servent encore les contrôles radars puisqu'ils sont signalés 500 m à l'avance par le moindre smartphone ? Ne serait-il pas plus utile d'investir dans les contrôles d'alcoolémie et de stupéfiants ?
Des permis de conduire auto-cicatrisants
Ce nouvel arsenal anti radar est arrivé peu après la réforme du permis à points de 2010. Cette année là, tous les délais de récupération de points, par stage ou automatique, ont été divisés par deux. Un unique point perdu retrouvé en six mois sans infraction au lieu d'un an et le stage à quatre points autorisé tous les ans et non plus deux ans. Cette réforme a rendu quasiment invulnérable le permis du conducteur moyen à 12 000 km/an. Et celui du gros rouleur attentif aux "zones de danger" de son Coyote ne craint plus grand-chose.
Personnellement, ça me convient très bien, l'étiage de mon permis qui flottait à 7-8 points est depuis remonté à 11-12. Mais je reste persuadé qu'il ne faut pas chercher ailleurs l'infléchissement de la courbe des tués. Et qu'il ne sert à rien d'enchérir encore le prix de nos voitures à coups de gadgets que nous n'emploierons pas à notre sécurité.
caradisiac.com
C'est dans ce contexte que huit pays européens, dont la France, viennent de réclamer à la Commission européenne "de nouveaux standards de sécurité des véhicules pour aider les Etats membres à diviser par deux, d'ici à 2020, le nombre de morts sur les routes". Selon les ministres signataires, "une approche globale pour améliorer la sécurité nécessite aussi des véhicules plus sûrs».
Mouais...
Le coup de la technologie qui sauvera des vies, on me l'a déjà fait. Pendant les années 90, se sont diffusés ABS, airbags, habitacles renforcés, ESP, EuroNcap et autres planches de salut sans que ça ne fasse grand effet sur la courbe des tués qui suivait la même rampe légèrement descendante depuis des lustres. Il a fallu le coup de Trafalgar du radar automatique et de la tolérance zéro en 2002-2003 pour la faire brutalement chuter de quelques étages avec quasiment 2 000 tués gagnés en un an. Evidemment, il y en a eu pour dire que c'était l'amélioration des bagnoles...
Freinage automatique et texto manuel...
Les nouveaux équipements routiers détournés
Les nouveaux équipements de sécurité que les ministres des transports veulent voir l'Europe imposer, ce sont les systèmes de freinage automatique, les régulateurs de vitesse avec gestion d'inter distance, les correcteurs automatiques de trajectoire qui équipent de plus en plus de nouveaux modèles. A quoi servent ces machins ? A parer nos petites distractions, nos petits écarts de conduite ? Certes, mais le plus souvent à taper des SMS sans perdre trop de temps à garder un oeil sur la route. Ca fait tout de même trente ans que l'on sait que les nouveaux équipements de sécurité, qu'ils soient routiers ou embarqués dans nos autos, sont détournés par les conducteurs pour rouler plus vite, être moins prudent ou attentif. Ca porte même un nom scientifique : l'homéostasie du risque, autrement dit, "conduite à risque constant" théorisée en 1988.
Bref, avant d'en arriver à la voiture autonome parfaitement parfaite qui nous retirera le volant des mains, tout ce que les constructeurs pourront bien nous fournir en aides à la conduite ne nous aidera pas à mieux conduire, mais à moins conduire. Et à faire autre chose, à l'abri de nos vitres noires. Car vous avez noté que depuis le 1er janvier, date de leur interdiction, on n'en voit pas moins dans les rues.
La limite de la politique du radar ?
Pour comprendre pourquoi le nombre de victimes de la route ne diminue plus et même remonte légèrement depuis trois ans, il faut se poser la question de ce qui a changé dans l'intervalle. Nos voitures ? Renouvellement du parc aidant, elles sont de plus en plus sures. La route ? Toujours plus de radars de plus en plus sophistiqués, mais sans effet de toute évidence. La politique du radar a t-elle atteint sa limite ?
A mon humble avis, c'est plutôt la politique de l'anti radar qui a dépassé les limites. Qui n'a pas entendu parler de Waze, l'appli gratuite qui offre GPS, info-trafic et alerte radar en temps réel et revendique six millions d'utilisateurs en France ? Je n'ai même pas eu le temps de la charger dans mon nouveau téléphone que l'opérateur m'offrait iCoyote en cadeau de bienvenue... On est loin de la carte que publiait Auto Plus toutes les semaines...
Qui a encore peur de se faire flasher ? L'effet se voit bien sur l'autoroute : de plus en plus d'usagers à plus de 150 sur la file de gauche. Et sur les anciennes nationales devenues départementales, ça roule comme en l'an 2000 : 100-110 de croisière, moi le premier.
Alors, effectivement, on peut se demander à quoi servent encore les contrôles radars puisqu'ils sont signalés 500 m à l'avance par le moindre smartphone ? Ne serait-il pas plus utile d'investir dans les contrôles d'alcoolémie et de stupéfiants ?
Des permis de conduire auto-cicatrisants
Ce nouvel arsenal anti radar est arrivé peu après la réforme du permis à points de 2010. Cette année là, tous les délais de récupération de points, par stage ou automatique, ont été divisés par deux. Un unique point perdu retrouvé en six mois sans infraction au lieu d'un an et le stage à quatre points autorisé tous les ans et non plus deux ans. Cette réforme a rendu quasiment invulnérable le permis du conducteur moyen à 12 000 km/an. Et celui du gros rouleur attentif aux "zones de danger" de son Coyote ne craint plus grand-chose.
Personnellement, ça me convient très bien, l'étiage de mon permis qui flottait à 7-8 points est depuis remonté à 11-12. Mais je reste persuadé qu'il ne faut pas chercher ailleurs l'infléchissement de la courbe des tués. Et qu'il ne sert à rien d'enchérir encore le prix de nos voitures à coups de gadgets que nous n'emploierons pas à notre sécurité.
caradisiac.com