Décembre 2011. L’information circule déjà dans les salles de rédaction, à Dakar. Le Sénégalais Mamadou Racine Sy, vient de se faire confier la gestion du Méridien Président. Le plus grand réceptif du pays, «5 Etoiles», va passer sous le contrôle du premier hôtelier du Sénégal en termes d’établissements et de chiffres d’affaires. Vu de l’extérieur du secteur, le mariage est parti pour donner de bons résultats au regard de l’expérience de M Sy. La Société Hôtelière Africaine (SHA) dont il est le Président directeur général vient d’ajouter un bijou à son portefeuille. De l’intérieur, tout le monde se demande comment le nouvel «élu» de Wade va s’en sortir.
La multinationale Starwood, aux commandes depuis 2005 - année de l’intégration du Méridien dans son giron - quittait le navire, non sans avoir pris soin de quasiment tout remettre à plat. M Sy ne se fait pas d’illusion, estimant que « le départ de Starwood d’un hôtel de cette dimension ne peut se faire sans mal (…) Ce groupe avait déjà, depuis des années, arrêté d’entretenir le complexe King Fahd qui se trouve aujourd’hui dans un état de sous investissement prononcé ».
La clientèle est prise de doute sur la destination Sénégal déjà très malmenée par des mois de tensions politiques et encore suspectée de troubles pour au moins deux semestres à venir. La très longue précampagne pour la présidentielle de 2012 (les violences ont commencé le 23 juin 2011) avait impacté tous les secteurs de l’économie. Le tourisme était plus lourdement touché que beaucoup d’autres secteurs, alors qu’il est un des plus porteurs de croissance. Des personnes au fait de la situation se demandaient encore comment le Président Abdoulaye Wade a pu convaincre Racine Sy de s’embarquer dans une opération aussi risquée pour le contexte. Le Méridien Président n’est pas à comptabiliser au nombre des établissements qui font leur beurre sur le tourisme balnéaire. Ici ce sont les grandes rencontres internationales et les arrivées VIP pour les affaires. Les plus regardants sur l’orthodoxie en matière de gouvernance de la chose publique se posent une toute autre question. Comment le Président Wade a-t-il pu s’autoriser une telle «désinvolture» dans le transfert de la gestion d’un complexe hôtelier aussi important que le Méridien Président ? Les plus blasés se son contentés d’une simple moue, symptomatique de l’appréciation qu’ils ont de la gestion sous Me Abdoulaye Wade. S’agissant du Méridien Président, cependant, il n’y avait rien de nouveau du côté Almadies.
L’hôtel financé par l’Arabie Saoudite a été construite par une entreprise saoudienne. Pas eu besoin d’appels d’offre international. L’équipement offert clé en main à l’Etat du Sénégal pour les besoins du Sommet de l’Organisation de la Conférence Islamique (Oci) sera ensuite donné en gestion au Méridien en 1991. Sans appel d’offres. La série des transferts de gré à gré se poursuivra jusqu’à l’arrivée de la Sénégalaise SHA. Au nom de la préférence nationale, qui a constitué un des axes de sa politique, le Président Wade a remis l’affaire à Mamadou Racine Sy. Dans un rapport destiné aux autorités, le Pdg de SHA s’indigne : «les anciens gestionnaires se sont évertués à priver le King Fahd de tous les moyens commerciaux dont il disposait pour qu’après leur départ, l’hôtel soit inexploitable. Ces facteurs auraient pu avoir raison de n’importe quel hôtel et, pour notre cas, mettre en jeu la poursuite de notre exploitation ». A prendre au mot les nouvelles autorités du King Fahd, c’est comme si elles étaient en train d’ouvrir un nouvel établissement. Autrement dit, «tout ou presque tout serait à (re)faire».
Six mois après la signature du contrat de gestion avec l’Etat du Sénégal, la Société dirigée par Racine Sy commence à se sortir d’affaires, selon la nouvelle direction. Les chiffres reprennent de l’envol aux Almadies. En fin mai dernier, le King Fahd s’est retrouvé, selon la même source, avec un taux de remplissage de 48, 96 %, taquinant les records des années 97-2000, quand le complexe franchissait la barre des 5O %, au terme d’une décennie d’exploitation. Objectif décliné pour la fin 2012 : atteindre 60 % pour un chiffre d’affaires de 9 milliards. A en croire un rapport du King Fahd destiné au gouvernement du Sénégal, ce sera pour la première fois, depuis l’ouverture du Mériden Président devenu King Fahd.
Le président directeur général de SHA vient de lancer un vaste programme de réfection et de restauration, avec quelques innovations dont l’installation du solaire, pour parvenir à une réduction conséquente de la facture d’électricité.
A terme, espère la nouvelle gérance, l’hôtel devrait retrouver sa réputation d’antan, tout en s’ouvrant aux vents de la modernité : salle de vidéo conférence, traduction simultanée pour la cabine de presse, etc. Les plus gros projets inscrits au programme du King Fahd consistent en la «rénovation complète de 96 chambres par année (le complexe en compte 371) pour un coût de 1 milliard 250 millions F CFA » pour le premier et le ravalement des façades dont le marbre commence à se décoller, avec ce que cela comporte comme risque, pour un coût de 500 millions F CFA. En attendant, ont annoncé les nouvelles autorités, des « des mesures conservatoires sont prises pour que les passages soient protégés contre des chutes de blocs de marbre ». C’était un des objectifs déclinés par la Société hôtelière Africaine lorsqu’elle parle de «traduire nos faiblesses en forces et nos menaces en opportunités».
Sud Quotidien
La multinationale Starwood, aux commandes depuis 2005 - année de l’intégration du Méridien dans son giron - quittait le navire, non sans avoir pris soin de quasiment tout remettre à plat. M Sy ne se fait pas d’illusion, estimant que « le départ de Starwood d’un hôtel de cette dimension ne peut se faire sans mal (…) Ce groupe avait déjà, depuis des années, arrêté d’entretenir le complexe King Fahd qui se trouve aujourd’hui dans un état de sous investissement prononcé ».
La clientèle est prise de doute sur la destination Sénégal déjà très malmenée par des mois de tensions politiques et encore suspectée de troubles pour au moins deux semestres à venir. La très longue précampagne pour la présidentielle de 2012 (les violences ont commencé le 23 juin 2011) avait impacté tous les secteurs de l’économie. Le tourisme était plus lourdement touché que beaucoup d’autres secteurs, alors qu’il est un des plus porteurs de croissance. Des personnes au fait de la situation se demandaient encore comment le Président Abdoulaye Wade a pu convaincre Racine Sy de s’embarquer dans une opération aussi risquée pour le contexte. Le Méridien Président n’est pas à comptabiliser au nombre des établissements qui font leur beurre sur le tourisme balnéaire. Ici ce sont les grandes rencontres internationales et les arrivées VIP pour les affaires. Les plus regardants sur l’orthodoxie en matière de gouvernance de la chose publique se posent une toute autre question. Comment le Président Wade a-t-il pu s’autoriser une telle «désinvolture» dans le transfert de la gestion d’un complexe hôtelier aussi important que le Méridien Président ? Les plus blasés se son contentés d’une simple moue, symptomatique de l’appréciation qu’ils ont de la gestion sous Me Abdoulaye Wade. S’agissant du Méridien Président, cependant, il n’y avait rien de nouveau du côté Almadies.
L’hôtel financé par l’Arabie Saoudite a été construite par une entreprise saoudienne. Pas eu besoin d’appels d’offre international. L’équipement offert clé en main à l’Etat du Sénégal pour les besoins du Sommet de l’Organisation de la Conférence Islamique (Oci) sera ensuite donné en gestion au Méridien en 1991. Sans appel d’offres. La série des transferts de gré à gré se poursuivra jusqu’à l’arrivée de la Sénégalaise SHA. Au nom de la préférence nationale, qui a constitué un des axes de sa politique, le Président Wade a remis l’affaire à Mamadou Racine Sy. Dans un rapport destiné aux autorités, le Pdg de SHA s’indigne : «les anciens gestionnaires se sont évertués à priver le King Fahd de tous les moyens commerciaux dont il disposait pour qu’après leur départ, l’hôtel soit inexploitable. Ces facteurs auraient pu avoir raison de n’importe quel hôtel et, pour notre cas, mettre en jeu la poursuite de notre exploitation ». A prendre au mot les nouvelles autorités du King Fahd, c’est comme si elles étaient en train d’ouvrir un nouvel établissement. Autrement dit, «tout ou presque tout serait à (re)faire».
Six mois après la signature du contrat de gestion avec l’Etat du Sénégal, la Société dirigée par Racine Sy commence à se sortir d’affaires, selon la nouvelle direction. Les chiffres reprennent de l’envol aux Almadies. En fin mai dernier, le King Fahd s’est retrouvé, selon la même source, avec un taux de remplissage de 48, 96 %, taquinant les records des années 97-2000, quand le complexe franchissait la barre des 5O %, au terme d’une décennie d’exploitation. Objectif décliné pour la fin 2012 : atteindre 60 % pour un chiffre d’affaires de 9 milliards. A en croire un rapport du King Fahd destiné au gouvernement du Sénégal, ce sera pour la première fois, depuis l’ouverture du Mériden Président devenu King Fahd.
Le président directeur général de SHA vient de lancer un vaste programme de réfection et de restauration, avec quelques innovations dont l’installation du solaire, pour parvenir à une réduction conséquente de la facture d’électricité.
A terme, espère la nouvelle gérance, l’hôtel devrait retrouver sa réputation d’antan, tout en s’ouvrant aux vents de la modernité : salle de vidéo conférence, traduction simultanée pour la cabine de presse, etc. Les plus gros projets inscrits au programme du King Fahd consistent en la «rénovation complète de 96 chambres par année (le complexe en compte 371) pour un coût de 1 milliard 250 millions F CFA » pour le premier et le ravalement des façades dont le marbre commence à se décoller, avec ce que cela comporte comme risque, pour un coût de 500 millions F CFA. En attendant, ont annoncé les nouvelles autorités, des « des mesures conservatoires sont prises pour que les passages soient protégés contre des chutes de blocs de marbre ». C’était un des objectifs déclinés par la Société hôtelière Africaine lorsqu’elle parle de «traduire nos faiblesses en forces et nos menaces en opportunités».
Sud Quotidien