Pour célébrer la date historique de son indépendance, marquant le départ de la puissance coloniale française, les autorités algériennes ont vu les choses en grand. Le programme des festivités qui comprend spectacles, conférences, diffusions de documentaires, concours, expositions et colloques, vont s’étaler sur un an, soit jusqu’au 5 juillet 2013.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika donne, en personne, le coup d’envoi de la commémoration du cinquantenaire de l'indépendance de l’Algérie, proclamée le 5 juillet 1962, en assistant, dès mercredi 4 juillet, à un spectacle musical retraçant l'histoire du pays. Un "méga show ", selon le site officiel des festivités, qui aura lieu dans la station balnéaire de Sidi Fredj - à l'ouest d'Alger- lieu du débarquement des Français en 1830.
Une fête confisquée ?
Du côté d’Alger, pourtant, l’ambiance n’est pas encore à la fête. Ces derniers jours, plusieurs polémiques ont éclaté autour des dépenses engendrées par ces commémorations, soit un budget total de près de 2 milliards d’euros, selon le quotidien "Le Figaro", le gouvernement algérien n’ayant pas dévoilé de chiffre officiel.
"Les sommes sont colossales, même s’il faut marquer le coup. L’Algérien moyen pense qu’il s’agit d’argent jeté par les fenêtres et qu’il aurait mieux valu l’investir sur quelque chose de plus pérenne qu’un feu d’artifice", explique au téléphone Hamid Saidani, journaliste au quotidien "Liberté", contacté par FRANCE 24. Ces derniers jours, plusieurs voix se sont notamment élevées pour dénoncer le cachet de la vedette libanaise Elissa, rétribuée 96 000 euros pour un concert de gala.
L’organisation des évènements et leur programmation font aussi l’objet de critiques. Certains regrettent que la chorégraphie des festivités du 5 juillet n’ait pas été confiée à un chorégraphe algérien. "Le programme des festivités a été tellement tenu au secret par le gouvernement et ses ministres, que cela a fini par créer un effet d’exclusion : les Algériens ne se sentent pas invités, concernés, associés ou considérés", peste l'éditorialiste et écrivain Kamel Daoud dans une tribune publiée sur le site Algérie-focus. Et de poursuivre : "La fête reste étatique, folklorique, subventionnée et néostalinienne (…).Le Pouvoir a réussi à privatiser le festif par l’officiel", ajoute-t-il.
Faire le bilan
Un constat que partage Faycal Métaoui, journaliste au quotidien francophone "El Watan" depuis 22 ans. "Les avis sont partagés sur ces festivités, mais beaucoup redoutent qu’elles ne versent dans le folklore stalinien. D’ailleurs, certains discours d’autopromotion et de glorification du pouvoir, relayés ces derniers jours par les médias publics, me font croire que cela a déjà commencé", explique-t-il au téléphone à FRANCE 24. "Vu que les festivités commencent ce soir, on saura rapidement s’il y a une adhésion de la population et jusqu’à quel point elle sera associée à la fête", poursuit Faycal Métaoui.
Au-delà de l’aspect évènementiel, c’est le sens donné à la commémoration du cinquantenaire qui fait débat. "Il fallait profiter de cet anniversaire pour faire le bilan des cinquante années qui viennent de s’écouler et ouvrir un débat serein sur l’histoire même de l’indépendance algérienne, qui reste à écrire", estime Faycal Métaoui.
Et Hamid Saidani de renchérir : "le débat sur l’Algérie est, et sera toujours tronqué tant que la machine étatique organisera les séminaires et les colloques censés éclairer les Algériens sur leur histoire".
ROURCE:France24
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika donne, en personne, le coup d’envoi de la commémoration du cinquantenaire de l'indépendance de l’Algérie, proclamée le 5 juillet 1962, en assistant, dès mercredi 4 juillet, à un spectacle musical retraçant l'histoire du pays. Un "méga show ", selon le site officiel des festivités, qui aura lieu dans la station balnéaire de Sidi Fredj - à l'ouest d'Alger- lieu du débarquement des Français en 1830.
Une fête confisquée ?
Du côté d’Alger, pourtant, l’ambiance n’est pas encore à la fête. Ces derniers jours, plusieurs polémiques ont éclaté autour des dépenses engendrées par ces commémorations, soit un budget total de près de 2 milliards d’euros, selon le quotidien "Le Figaro", le gouvernement algérien n’ayant pas dévoilé de chiffre officiel.
"Les sommes sont colossales, même s’il faut marquer le coup. L’Algérien moyen pense qu’il s’agit d’argent jeté par les fenêtres et qu’il aurait mieux valu l’investir sur quelque chose de plus pérenne qu’un feu d’artifice", explique au téléphone Hamid Saidani, journaliste au quotidien "Liberté", contacté par FRANCE 24. Ces derniers jours, plusieurs voix se sont notamment élevées pour dénoncer le cachet de la vedette libanaise Elissa, rétribuée 96 000 euros pour un concert de gala.
L’organisation des évènements et leur programmation font aussi l’objet de critiques. Certains regrettent que la chorégraphie des festivités du 5 juillet n’ait pas été confiée à un chorégraphe algérien. "Le programme des festivités a été tellement tenu au secret par le gouvernement et ses ministres, que cela a fini par créer un effet d’exclusion : les Algériens ne se sentent pas invités, concernés, associés ou considérés", peste l'éditorialiste et écrivain Kamel Daoud dans une tribune publiée sur le site Algérie-focus. Et de poursuivre : "La fête reste étatique, folklorique, subventionnée et néostalinienne (…).Le Pouvoir a réussi à privatiser le festif par l’officiel", ajoute-t-il.
Faire le bilan
Un constat que partage Faycal Métaoui, journaliste au quotidien francophone "El Watan" depuis 22 ans. "Les avis sont partagés sur ces festivités, mais beaucoup redoutent qu’elles ne versent dans le folklore stalinien. D’ailleurs, certains discours d’autopromotion et de glorification du pouvoir, relayés ces derniers jours par les médias publics, me font croire que cela a déjà commencé", explique-t-il au téléphone à FRANCE 24. "Vu que les festivités commencent ce soir, on saura rapidement s’il y a une adhésion de la population et jusqu’à quel point elle sera associée à la fête", poursuit Faycal Métaoui.
Au-delà de l’aspect évènementiel, c’est le sens donné à la commémoration du cinquantenaire qui fait débat. "Il fallait profiter de cet anniversaire pour faire le bilan des cinquante années qui viennent de s’écouler et ouvrir un débat serein sur l’histoire même de l’indépendance algérienne, qui reste à écrire", estime Faycal Métaoui.
Et Hamid Saidani de renchérir : "le débat sur l’Algérie est, et sera toujours tronqué tant que la machine étatique organisera les séminaires et les colloques censés éclairer les Algériens sur leur histoire".
ROURCE:France24