leral.net | S'informer en temps réel

Port de Dakar en "crise" : les importations en forte baisse

Le Port de Dakar, pilier essentiel de l’économie sénégalaise, traverse une zone de turbulence majeure. Selon un rapport de la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee), les importations de biens ont connu un recul drastique au mois de novembre, atteignant un total de 576,1 milliards de F CFA, soit une chute de 122 milliards de F CFA par rapport à octobre. Ce recul de 17,5% illustre un climat économique morose qui touche également d’autres secteurs vitaux comme l’immobilier.


Rédigé par leral.net le Vendredi 17 Janvier 2025 à 20:48 | | 0 commentaire(s)|

Parmi les produits les plus impactés, la baisse des importations est particulièrement significative pour :
• Machines, appareils et moteurs : -47,9 milliards de F CFA ;
• Huiles brutes de pétrole : -32,6 milliards de F CFA ;
• Riz : -28,1 milliards de F CFA ;
• Véhicules, matériels de transport et pièces détachées automobiles : -7,9 milliards de F CFA ;
• Froment et méteil : -6,2 milliards de F CFA.

Au total, ces produits représentent un recul de 104,2 milliards de F CFA, marquant une période difficile pour les entreprises dépendant des importations.

Cependant, certains segments ont résisté à la tendance baissière. Les importations d’huiles brutes de pétrole ont connu une augmentation significative de 51 milliards de F CFA, tandis que les produits pharmaceutiques ont progressé de 2,1 milliards de F CFA. Cette résilience reste néanmoins insuffisante pour inverser la tendance générale.

Une crise qui s’étend à d’autres secteurs

Outre les importations, le secteur immobilier subit également de plein fouet les effets de la conjoncture. Les activités immobilières ont chuté de 66%, principalement à cause d’un gel des constructions sous le nouveau régime en place. Ce ralentissement a directement impacté la production et les ventes locales de ciment, dont la croissance est limitée à 3,1% contre 9% un an plus tôt. Les ventes locales de ciment n’ont augmenté que de 1,8%, marquant un essoufflement inquiétant dans ce secteur stratégique.

Par ailleurs, les créances intérieures des institutions de dépôt ont progressé de 69,9 milliards de F CFA entre septembre et octobre 2024, atteignant un total de 9 961,1 milliards de F CFA, en grande partie en raison de la dette contractée par l’administration centrale. Cela reflète une pression croissante sur les finances publiques, accentuant les défis économiques actuels.

Quel avenir pour l’économie sénégalaise ?

Cette baisse des importations et la stagnation des secteurs clés, comme l’immobilier, appellent à des mesures urgentes pour relancer l’activité économique. Le Port de Dakar, en tant que poumon économique du pays, devra s’adapter rapidement pour inverser la tendance et éviter des répercussions plus graves sur l’emploi et la croissance.

Ousmane Wade