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Portrait de Cheikh Diba, le nouveau Ministre des Finances : La rançon de la compétence, du dévouement et de la discrétion

Rédigé par leral.net le Mardi 29 Octobre 2024 à 08:00 | | 0 commentaire(s)|

Nommé Ministre des Finances et du Budget, le 5 avril 2024, dans le nouveau Gouvernement formé par le Premier Ministre Ousmane Sonko, à la suite de l’investiture de Bassirou Diomaye Diakhar Faye, comme cinquième président de la République du Sénégal, l’Inspecteur des Impôts et des Domaines Cheikh Diba, du haut de ses 46 ans (il est né le 22 août 1978 à Dakar), a désormais la lourde mission d’assurer le pilotage des finances de l’Etat en général, du budget et des comptes publics, en particulier.


Ingénieur en planification économique diplômé de l’ENEA, Maître ès Sciences en Economie de la FASEG de l’UCAD, Conseiller en planification diplômé de l’IDEP, Ingénieur statisticien économiste, diplômé de La Sorbonne, Inspecteur des Impôts et des Domaines, breveté de l’ENA, l’homme a assuré un parcours académique et professionnel qui, en plus d’inspirer, force assurément le respect.

Il ne fait pas de doute, dès lors, que cet originaire du Baol (actuel région de Diourbel), natif des Parcelles-Assainies (dans le département de Dakar), décrit tour à tour comme un haut fonctionnaire compétent et loyal et un altruiste bon samaritain, saura se montrer à la hauteur de cette exaltante responsabilité, du moins si l’on se fie à son parcours élogieux et à ses qualités humaines, corroborées par les témoignages éloquents de ses anciens camarades et collègues, de ses amis et de ses proches. Intellectuel passionné de savoir, fiscaliste appliqué, budgétaire réformateur

Jusqu’à sa nomination comme Ministre des Finances et du Budget, Monsieur Cheikh Diba était le Directeur de la Programmation budgétaire, fonction qu’il a occupée à partir de mai 2022 et qui illustre, s’il en est encore besoin, sa polyvalence, sa grande capacité d’assimilation et d’adaptation, son talent et son génie en un mot. Titulaire d’un baccalauréat scientifique obtenu en 1999, il intègre la Faculté des Sciences économiques et de gestion (FASEG) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), d’où il décrochera sa maïtrise quatre années plus tard. Parallèlement, il s’était inscrit à l’Ecole supérieure d’Economie appliquée (ex Ecole nationale d’Economie appliquée), d’où il sortira avec le diplôme d’ingénieur en planification économique et gestion des organisations.

Mais cet intellectuel éclectique, toujours avide de connaissances nouvelles, ne s’est pas arrêté là, dans sa quête frénétique de savoir et dans sa propension presque démesurée à toujours relever des défis. Dans la foulée de l’obtention de sa maîtrise en sciences économiques, il s’était inscrit au Programme « Gestion des politiques économiques » de l’Institut africain de Développement économique et de la Planification de la Commission économique pour l’Afrique (IDEP-Dakar), pour l’obtention du Diplôme d’Etudes approfondies (DEA). Pour couronner ce parcours académique déjà assez élogieux, il réussit, en 2004, le concours d’entrée à l’Ecole nationale d’Administration (ENA). Il optera pour la fiscalité, autrement dit, les «Impôts et Domaines».

Cette odyssée intellectuelle sera complétée par un séjour à France, à l’Ecole d’Economie de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, où pendant trois ans, il suivra avec une grande assiduité, le programme « Modélisation statistique économique et financière (MoSEF). la déconcentration de l’ordonnancement, ainsi qu’à la réorganisation des structures du Ministère des Finances et du Budget, en vue de leur adaptation au nouveau cadre de gestion budgétaire et financière. En 2015, il est nommé Conseiller technique au niveau du Cabinet du Ministre des Finances et du Budget. Il sera chargé du suivi de la mise en œuvre des grands projets du Plan Sénégal Emergent (PSE) et de la coordination du Programme économique et financier (PEF) conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), au titre de l’Instrument de Coordination de la Politique économique (ICPE).

En route vers «Le Projet» de performance de l’administration des finances

«Être ministre est un honneur immense, je tâcherai de m’en montrer digne. Être Ministre des Finances et du Budget est une lourde responsabilité, je l’assumerai avec détermination. Ce pays m’a tout donné, je donnerai ma vie à ce pays... Le Sénégal se trouve en face de nouveaux défis, à l’aube de nouvelles batailles, et ce ministère va être à la pointe du combat. J’accepte avec humilité le brassard de chef d’équipe... Je m’engage à mobiliser l’ensemble des ressources humaines de ce département, à améliorer leurs conditions de travail, à les pousser vers davantage de performance, à renforcer l’éthique, la transparence, mais aussi, la solidarité.»

(Extrait de l’allocution du Ministre des Finances et du Budget Cheikh Diba, lors de sa prise de service le 11 avril 2024)

Ces propos sonnent comme une profession de foi, un manifeste qu’on pourrait appeler un « Projet de performance de l’administration des finances ». En effet, Monsieur le Ministre est un acteur de première main du processus d’implémentation des réformes budgétaires et financières du nouveau cadre harmonisé des finances publiques au sein de l’UEMOA, qui postulent un changement paradigmatique marqué par la modernisation à outrance du cadre de gestion budgétaire et financière, et par conséquent la mise en place d’une logique managériale centrée sur la performance.

En sa qualité de Directeur de la Programmation budgétaire, il a contribué à hisser la gestion budgétaire au rang des meilleurs standards internationaux, notamment en imprimant sa marque dans la mise en œuvre du budget-programme, qui permet d’articuler la dépense publique avec les priorités politiques contenues dans les documents de planification natio- nale et sectorielle (PAP/PSE et LPSD).

Durant les deux (02) années passées à la tête de la DPB, Monsieur Cheikh Diba, sous l’autorité du Directeur général du Budget et sous l’impulsion du Ministre chargé des Finances et du Budget, a su, avec la rigueur et le professionnalisme qu’on lui connaît, piloter d’une main de maître, le processus complexe de préparation des lois de finances. Il a ainsi su se maintenir dans les clous communautaires, à travers le rehaussement significatif du dialogue stratégique avec les ministères sectoriels, dans le cadre notamment des conférences de performance et du processus de cadrage budgétaire, ainsi qu’avec l’Assemblée nationale, dans le cadre du Débat d’orientation budgétaire.

A la lumière des performances enregistrées par la DGB en matière de mise en œuvre des réformes et de programmation budgétaire, et en grande partie imputables à la démarche de pilotage axée sur les résultats qu’il a su imprimer au niveau de la DPB et insuffler à ses agents et collaborateurs, l’on est fondé à penser qu’il saura, à la tête du département des Finances et du Budget, relever les défis immenses du «Projet». Et puis, il faut rendre à César ce qui est à César. N’est-ce pas lui le précurseur de la planification stratégique et du dispositif de suivi-évaluation au sein de la DGF, devenue DGB ? Il est, en effet, à l’origine du premier Plan stratégique de Développement (PSD) de la DGF, articulé à un contrat de performance entre le Ministre et le Directeur général. Il est également, à tout seigneur tout honneur, un des artisans du « repositionnement stratégique» de la DGF, à la faveur de la réforme des structures ayant conduit à la création de la DGB.

Fort de cette expérience, il ne fait pas de doute qu’à la tête du département, il saura fixer le cap et mobiliser les énergies autour de la réalisation des objectifs de la réforme et du «Projet». Parce qu’il connaît le but. Et si l’on en croît le Général LECLERC, «il faut que les chefs, à tous les échelons, connaissent le but : celui pour lequel on court par tous les moyens, par tous les itinéraires, en passant où on peut». Et Peter Drucker de lui emboîter le pas : «L’administration par objectif est efficace, si vous connaissez les objectifs.»

Confidences et témoignages

- M. Mamadou Moustapha Bâ, ancien Directeur de la Coopération économique et financière, ancien Directeur général des Finances, ancien Directeur général du Budget, ancien Ministre des Finances et du Budget, ancien Ministre de l’Economie, des Finances et de la Coopération «J’ai eu le privilège de l’accueillir en 2015 à la Direction générale du Budget, où il a été mon conseiller technique... A la DGB, il s’est tellement acquitté de sa charge, que le Ministre des Finances de l’époque nous l’a arraché pour en faire son conseiller technique et lui confier le suivi du Programme avec le FMI, l’un des dossiers les plus importants de ce département... C’est plus tard que nous avons pris notre revanche, puisque nous avons réussi à le faire revenir à la DGB, pour diriger la Direction de la Programmation budgétaire... On peut dire que si Diba est à la base un fiscaliste, il a été naturalisé depuis lors à la DGB, comme un budgétaire» ...

C’est pour vous dire à quel point, le nouveau Ministre des Finances et du Budget du Sénégal est un homme compétent, complet et amoureux du travail.» (Extrait de l’allocution de Monsieur Mamadou Moustapha Bâ, Ministre de l’Economie, des Finances et de la Coopération, lors de la passation du service à Monsieur Cheikh Diba, nouveau Ministre des Finances et du Budget)

- Monsieur Thierno Sadou Diallo, Administrateur civil, ingénieur en planification économique, Directeur des Ressources humaines du Ministère des Finances et du Budget, condisciple de Monsieur Cheikh Diba à l’ex ENEA

«Ma rencontre avec Monsieur Cheikh Diba, nouveau Ministre des Finances et du Budget, remonte au début des années 2000, à l’ENEA (aujourd’hui ESEA). Cette relation, amicale au début, est devenue fraternelle et a survécu au temps, à la distance et aux péripéties tumultueuses de nos vies respectives. Notre premier contact est hasardeusement né d’un différend qui opposait à l’époque l’Amicale des Etudiants de l’ENEA, dont il était le Secrétaire général et une frange des étudiants de la 31e promotion, dont je faisais partie. Il était question en fait de statuer sur le sort d’un étudiant de ma promo, que le Comité pédagogique de l’Ecole avait jugé inapte à poursuivre ses études, pour insuffisance de résultats, suite à un premier redoublement.

En dépit de nos nombreuses tentatives de médiation et de conciliation, les membres de l’Amicale, avec à la tête le SG Cheikh Diba, sont restés intraitables pour, arguaient-ils, préserver la qualité des enseignements et des produits de l’Ecole. C’est vous dire son sens des responsabilités, mais aussi sa rigueur intellectuelle et morale et sa fermeté quand la situation l’exige. Ce qui retient l’attention, ce qui fascine, dès le premier contact intellectuel ou dès les premiers échanges avec lui, c’est son intelligence, sa grande capacité d’assimilation et sa faculté à réussir tout ce qu’il entreprend.

A cela, s’ajoute sa passion débordante pour le savoir en général, les questions économiques plus particulièrement. D’ailleurs, c’est cette passion qui le poussa à l’époque à poursuivre ses études d’économie à la FASEG de l’UCAD, tout en restant régulièrement inscrit à l’ENEA, et en dispensant aussi parallèlement, des cours d’économie qu’un ami, devenu magistrat à la Cour des Comptes, qualifiait avec un brin d’ironie, de « petits cours d’économie ».

Au-delà de cette passion que nous partagions pour les questions économiques, ce qui nous a le plus rapprochés, c’est un stage que nous avions effectué à Kaffrine, d’août à septembre 2004, dans le cadre du Programme d’Appui à la Décentralisation en Milieu rural (PADMIR). Les conditions austères dans lesquelles s’était déroulé ce stage, ont beaucoup contribué au raffermissement des relations entre les membres du groupe de sept étudiants que nous formions à cette époque. Sur un registre plus intime, le Ministre Cheikh Diba est un fervent talibé mouride, disciple de Serigne Mbacké Abdoulahi. A l’ENEA, il était membre fondateur de la Dahira mouride ; il organisait, de ce fait, des veillées religieuses (tous les jeudis soir) et, à l’occasion, des visites guidées périodiques (« ziar ») dans la ville sainte de Touba.

En définitive, je retiens de Monsieur le Ministre Cheikh Diba, sa générosité, sa grande courtoisie, son humilité, son sens du respect, sa fidélité en amitié et son sens élevé des responsabilités. Pour moi, Cheikh est un exemple, une source d’inspiration et, surtout, un rappel vivant que l’on peut rester fidèle à soi-même, tout en accomplissant de grandes choses. »

- Monsieur Abdel Kader Sy, Inspecteur des Impôts et Domaines, Chef du Centre des Services fiscaux de Guédiawaye, camarade de promotion de Monsieur le Ministre Cheikh Diba à la FASEG de l’UCAD et à l’ENA

«Grande fut, en effet, ma surprise lorsque j’ai reçu un appel téléphonique venant de la DGB, me demandant de faire un témoignage sur Monsieur le Ministre Cheikh Diba, dans le cadre du Magazine «Le Budget», qui paraît trimestriellement. La raison est que mon interlocuteur a été orienté vers moi par des collègues de la promotion 2005-2007 de l’ENA, Section Impôts et Domaines. Quel honneur ! En réalité, chacun d’entre nous aurait pu faire ce témoignage, tellement l’homme nous a marqués durant notre formation, et même bien après, dans le cadre professionnel. Mais déjà, à l’ENA, il avait fait montre d’un sens inné du don de soi, en acceptant d’être notre porte-parole auprès des enseignants, des encadreurs et de la Direction de l’ENA.

Cette responsabilité, il l’avait prise à bras-le-corps, en étant toujours focus sur la défense de nos intérêts matériels et moraux. On ne pouvait espérer meilleur représentant, car en plus d’être un homme mesuré et juste, il s’efforçait toujours d’être un modèle sur le plan humain. Ce qui nous fascinait également chez lui, et que son parcours confirme à suffisance, c’est sa curiosité intellectuelle sans limites et son altruisme à nul autre égal. Les deux années passées ensemble à l’ENA, furent pour nous, ses camarades de promotion, une véritable révélation, tant elles nous auront permis de découvrir le camarade atypique qu’il était, et d’entrevoir le collègue exceptionnel et le grand homme d’Etat qu’il allait devenir, inéluctablement et par la force des choses.

Les valeurs morales et religieuses qu’il porte en bandoulière, ainsi que ses qualités intellectuelles et humaines inestimables, feront de son parcours au sein de la Direction générale des Impôts et Domaines (DGID), une véritable ascension, marquée par l’occupation successive de responsabilités qui attestent de sa compétence, de son sérieux, de son dévouement à la tâche, de sa loyauté, mais surtout, de la confiance que l‘autorité a toujours placée en lui. Toujours enclin à gober tous les savoirs, il vint me voir un jour pour m’annoncer qu’il devait aller suivre une formation en France et qu’il voulait que je le remplace à son poste, parce que son chef de service (le Directeur du Recouvrement) lui avait donné carte blanche pour choisir son remplaçant. Il me dit alors, comme pour me désarmer et ainsi, m’ôter toute possibilité de décliner son offre : ‘‘ce poste est ingrat, car il y a beaucoup de travail et peu d’avantages, sinon on y apprend énormément’’. Je dois le confesser aujourd’hui, je n’ai pas regretté d’avoir dit oui. «Cheikh bi» (terme en islam par lequel on désigne les savants, les religieux), comme on aimait l’appeler affectueusement, est un grand patriote, qui aime profondément son pays et qui est prêt à tous les sacrifices pour mener à bien les missions qui lui sont confiées.

Disciple de la grande confrérie mouride, il se singularise par sa piété et son attachement aux valeurs et enseignements du fondateur de cette confrérie musulmane du Sénégal, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké. C’est assurément cette ambiance spirituelle dans laquelle il a toujours baigné, qui justifie sa fidélité en amitié, sa sincérité dans ses rapports avec autrui et sa générosité, aux plans social et professionnel. Je tiens ici à lui exprimer très solennellement, au nom de toute la promo 2005-2007 de la section «Impôts et Domaines» de l’ENA, ma fierté et mon estime et prie pour qu’il puisse mener à bien ses exaltantes missions pour le plus grand bien de notre chère Patrie, le Sénégal.»

- M. Gorgui Sall, Professeur de Mathématiques et de Physique-Chimie, en service à l’IEF de Louga, ami d’enfance du Monsieur le Ministre Cheikh Diba


Lorsqu’on lui a demandé de nous parler de Monsieur le Ministre, il eut cette réponse teintée d’émotion : «Vous m’avez demandé de vous montrer ma silhouette en plein soleil. » Et puis, il embraya : «Cheikh fut un brillant élève, toujours premier de sa classe. Je me rappelle d’une rédaction qu’il avait produite déjà en classe de CE2, et que les enseignants se plaisaient à lire à leurs élèves. Au collège, ses notes excellentes en français, en maths et en arabe, faisaient de lui un élève très apprécié de ses professeurs. Il était également doué en éducation artistique ; c’est lui en effet qui dessinait au tableau, les cartes géographiques et les schémas d’observation, épargnant ainsi à ses professeurs ce lourd fardeau. Son cursus scolaire est couronné de succès ; pour preuve, il n’a jamais manqué le tableau d’honneur.

Après l’obtention du Bac, il réussit tour à tour au concours d’entrée à l’Ecole inter-Etats des Sciences et Médecine vétérinaires (EISMV) et à l’ex ENEA. Quelques années plus tard, il décroche successivement deux (2) diplômes prestigieux : une maîtrise en sciences économique à la FASEG de l’UCAD (où il s’était inscrit après l’obtention du Bac) et un diplôme d’ingénieur en planification économique et gestion des organisations de l’ex ENEA. S’agissant de sa personnalité, Cheikh se distingue par sa magnanimité, un altruisme qui ne souffre d’aucune contestation, une générosité qui s’est manifestée très tôt.

En effet, pendant les grandes vacances scolaires, il avait l’habitude d’effectuer des travaux journaliers et se plaisait à distribuer le maigre salaire qu’il en tirait. En plus d’être modeste, Cheikh est pieux et très attaché à la religion musulmane. Je ne l’ai jamais vu en colère, tenir des propos injurieux ou éprouver un sentiment de jalousie envers autrui. C’est pour moi une chance et un honneur d’avoir connu Baye Cheikh.»






Source; Magazine Afrique Demain