psychologiquement par les épreuves qu’il vient d’endurer, cet homme de 37 ans, haut sur son 1,75m est professeur d’enseignement secondaire. Titulaire d’un Certificat d’aptitude à l’enseignement secondaire (Caes) depuis 2006, après une réussite au concours d’entrée à la Faculté des sciences et techniques de l’éducation et de la formation (Fastef) ex-Ens, il est prêt à mourir pour ses convictions et la défense de la religion musulmane comme le décrit son collègue Mountakha Sène. Abdou Karim Ndour, 80 kg sur la balance, est aussi présenté par M. Sène comme «étant une personne avide de connaissances». «Il a un goût prononcé pour la recherche. Il en fait beaucoup», renseigne notre interlocuteur sur ce polygame marié à 3 femmes et père de 12 enfants.
Né un 18 mars 1974, Abdou Karim est le fils aîné de Mbissane Ndour. Comme tous les natifs du signe astrologique ‘’Poisson’’, ce fils de Mbissane et Dié Diouf est un idéaliste au goût raffiné pour port vestimentaire. Toujours vêtu de djellaba ou de caftan en bazin, Abdou Karim Ndour est un sportif accompli. «Je pratique le football. Je suis ailier droit», confie-t-il. «Ce n’est pas interdit par la religion islamique. Il est simplement interdit quand vous le pratiquez en laissant une partie de votre corps nu. Il faut toujours couvrir tout votre corps», confesse M. Ndour dont l’intelligence est confirmée par son cursus scolaire.
Abdou Karim Ndour a eu une enfance studieuse, qui a débuté dans son village natal de Dougoul sérère, une contrée située aux confins de la communauté rurale de Ngohé (département de Diourbel), où il décroche à 12 ans, un certificat en langue arabe. Un parchemin qui lui ouvre les portes de l’enseignement secondaire. En 1986, le jeune sérère découvre la ville, en débarquant à Diourbel où l’Institut pour le progrès islamique du Sénégal avait une succursale. Dans cet établissement, il fera long feu. Non satisfait des enseignements qui y étaient dispensés, Abdou Karim Ndour au contact de certains de ses congénères qui étudiaient à l’Institut Serigne Cheikh Mbacké implanté au quartier Keur Goumack claque la porte de l’Ipis. Il rejoint en 1988 cet établissement avec la bénédiction de Serigne Moustapha Abdoul Lakaram Mbacké, marabout de son père qui va le recommander à feu Serigne Affia Dème qui y officiait comme professeur de fiqq.
KEUR GOUMACK, L’HOSTILE
En 1992, il décroche avec brio son Brevet de fin d’études moyennes. Un sésame qui devait le conduire au royaume d’Arabie saoudite. Hélas les règles du jeu étaient changées, il fallait obtenir le Baccalauréat pour prétendre à une bourse du royaume wakhabite. Avec quelques élèves, ils seront envoyés à Kouradiatou mage bourak Islam, une école située à la frontière sierra léonaise avec le Liberia. C’était à l’époque de la guerre civile qui opposait le Ruf au gouvernement sierra léonais. Un conflit qui avait fini par faire fermer les écoles, les obligeant à revenir au Sénégal.
Informé de l’ouverture d’un institut islamique financé par les Saoudiens à Louga, il a pu s’y inscrire grâce à Mbaye Diagne, ancien directeur de l’usine Seib, (devenue Suneor) et Seck Akf (transport Abdou Karim Fall) que son père avait sollicité. Pour étudier dans cette école dirigée par la famille de Serigne Abass Sall, il lui fallait trouver un logeur. C’est encore Seck Akf qui va le mettre en rapport avec El Hadji Mbaye Guèye un vieux qu’il décrit comme une personne «merveilleuse. Il m’a pris sous son aile protectrice et m’a intégré dans sa famille».
Dans la capitale du Ndiambour, il fera montre d’une assiduité et d’une intelligence hors pair. Oustaz Ndour confie : «Je suis resté dans cette maison jusqu’à décrocher mon Baccalauréat avec la mention Très honorable. J’ai pu ainsi obtenir une bourse avec mon ami ndiogou Samb. Nous voilà admis à la Faculté de charia de la ville de Médine, en Arabie saoudite. Après 4 années d’études, nous avons pu obtenir la Licence avec la mention «Excellence» équivalente à Très honorable».
De retour au Sénégal, il fonde une école dans le sous-quartier Moboudaye à Keur Goumack, tout en faisant des vacations à l’école Serigne Cheikh Mbacké. Quelque temps après, il décroche une bourse pour l’Université King Saoud. Dans cette prestigieuse université, il obtient une maîtrise, avant d’être affecté à Matam. Après deux années de services, le voilà réaffecté à l’ex-Cemt de Diourbel. C’était durant l’année scolaire 2009-2010.
Dans le quartier Keur Goumack d’où l’on veut le chasser aujourd’hui, il logeait dans une maison en location qu’il a pu acquérir avec l’aide d’un généreux donateur accompagné de Cheikh Alioune Abass. «Nous l’avons ensuite transformée et y avons implanté une mosquée plus un établissement d’enseignement arabe, après avoir obtenu une autorisation du gouvernement. Nous n’y développons que des thèmes basés sur l’Islam», renseigne Abdou Karim Ndour.
Intransigeant, Oustaz Ndour ainsi que ses enfants ont subi et vécu un calvaire dans ce quartier. «Ses enfants revenaient souvent de l’école ou de la boutique les mains lacérées parce qu’ils ont refusé de prononcer la formule ‘’Dieuredieuf Serigne Touba’’.» Cet idéaliste au verbe châtié, né dans une famille mouride n’en revient toujours pas sur l’attaque perpétrée contre son domicile et la tentative d’incendie de sa mosquée. Il ne comprend toujours pas, comme son père, ce qui s’est passé. Les images défilent encore dans sa mémoire. Son regard perçant et hagard traduit l’inadaptation de son discours dans un milieu qui lui est hostile.
EN CONGES, EN SECURITE
Un de ses proches voisins renseigne : «Je priais souvent dans sa mosquée, mais j’avoue que les thèmes qu’il développe nous heurtent en tant que talibé mouride. Figurez-vous, il a maintes fois dit qu’un marabout qui prescrit des talismans ira tout droit en enfer le jour du jugement dernier. C’est comme s’il était le Bon Dieu. Durant le mois de ramadan, il passe toutes les nuits à réciter le Coran et cela jusqu’au petit matin alors qu’à côté, il y a des malades, des personnes du 3e âge et des enfants. C’est un véritable calvaire qu’on vit durant ce mois avec lui.» Mbaye Faye un autre voisin, prend son contrepied. «Abdou Karim Ndour est un homme pieux et ne fait pas de distingo entre les musulmans. Quand, il est venu habiter ici pour la première fois, je l’ai accompagné faire le tour des chefs religieux du quartier.» D’où cette confidence de Mbaye Faye : «Nous avons été surpris de la tournure des événements qui nous ont pris au dépourvu. Jusqu’à présent, on ne s’explique pas l’acte criminel commis par des gens. Nous sommes tous choqués les actes qui ont été commis parce que c’est une personne sociable, qui est toujours chez lui et ne veut de mal à personne.»
Encore sous le choc surtout après l’arrêté préfectoral qui ferme la mosquée, Abdou Karim Ndour à la noirceur d’ébène qui trahit ses origines sérères rouspète et déverse sa colère : «S’il y a une seule chose qui m’a chagriné dans ma vie, c’est bien cette mesure. Et comme je l’ai dit au commissaire, j’aurais aimé qu’on passe sur mon cadavre que de fermer la mosquée. Mais, nous sommes des républicains et nous nous conformons à la volonté divine parce que le Prophète (Psl) a eu dans sa vie à surmonter beaucoup d’embûches. Nous ne faisons jamais du mal à quelqu’un, nous ne voulons pas faire du tort à qui que ce soit. Je suis un adepte du mouvement Al fallah de Daroul Kistikama». «Je me considère comme parent à tous les musulmans et pour défendre la parole de Dieu, nous sommes prêts à affronter même un lion affamé. Et en cela, nous ne transigeons pas. Nous ne cherchons pas à plaire à qui que ce soit encore moins à blesser quelqu’un. Nous nous en remettons à Dieu, mais j’avoue encore une fois que cette mesure me fait très mal», poursuit l’imam privé de sa mosquée.
Décrit comme un pacifiste qui raffole de plats locaux comme le maffé, thiébou dieune ou le soupou kandja, Oustaz Ndour trouve salutaire la mesure prise par l’inspecteur d’académie de le mettre en congés pour quelque temps. «L’Ia a pris une mesure sécuritaire pour ma modeste personne, parce que des gens malintentionnés avaient semé le doute dans l’esprit des élèves. Il s’y ajoute que plusieurs amis et membres de notre communauté Al fallah avaient rallié ma maison. Il a compris que je n’avais pas le temps. Je le remercie pour cette mesure.»
LA BENEDICTION DU PERE
Aussi, apprécie-t-il la médiation du khalife général des mourides qui avait dépêché une mission de bons offices. «J’ai reçu la délégation du khalife conduite par l’Imam de la grande mosquée de keur Goumack qui était accompagné de El Hadji Abdou Diop le chef de quartier et Serigne Soulèye Gaye. Nous sommes des pacifistes. Mon père et le mouvement Al fallah en la personne du Docteur Mohamed Ahmed Lo m’ont à l’unanimité conseillé de retirer la plainte. Ceux qui l’ont fait, ont promis qu’ils ne vont plus récidiver», raconte M. Ndour dont la volonté est d’«élargir la famille musulmane, faire du bien, convaincre plusieurs personnes pour qu’elles suivent la voie tracée par le Prophète Mohamed (Psl)».
L’Imam dont le livre de chevet est le Coran, dit apprécier chez l’individu «le dévouement corps et âme à l’islam et déteste toute personne qui croit être supérieure aux autres ou bien les prend pour des moins que rien». Très matinal, Oustaz Ndour est tous les jours sur pied dès 4h 30mn pour se coucher au plus tard à 23h 30mn. Véridique comme tous les prêcheurs et membres de la communauté Al fallah, celui que Mame Ngor Ndiaye plus connu sous le sobriquet de Abou Ibrahim présente comme un «combattant infatigable de la cause islamique», Abdou Karim Ndour est décrit par son papa comme un être très sociable et qui a un sens élevé de ses responsabilités. Mbissane Ndour précise : «Il m’a sorti des ténèbres. Je croyais comme tout sérére aux talismans. J’avais une foi inébranlable aux fétiches. Et dire que toute ma jeunesse je priais pour être un bon musulman. Je suis talibé mouride convaincu de Serigne Moustapha Abdou Lakaram Mbacké et rien ne peut me faire choisir une autre confrérie.» Alors, «je dis haut et fort que ce ne sont pas des talibés mourides qui ont perpétré ces actes criminels. Ce qu’ils ont fait est contraire aux enseignements de Serigne Touba. C’est un bon fils. Il a en charge toute ma maison et celle de ses demi-frères. Je suis âgé de 72 ans. Je ne cesserai jamais de prier pour lui». Des propos corroborés par son épouse Arame Diouf. «Il m’a toujours considérée comme sa propre mère. Déjà étant enfant, il me disait de prier pour lui afin qu’il accomplisse le pèlerinage à la Mecque», se souvient la co-épouse de sa mère. Ndioba Pouye sa première épouse, retient quant à elle, un mari «pas sévère» et qui «n’aime pas qu’on se moque des autres. Il ne se fâche pas trop vite et ne veut pas qu’on touche à ses enfants». Mariée depuis 20 ans à Imam Ndour, Ndioba indique qu’«il est intransigeant sur le respect des préceptes de l’Islam».
Alassane Wade professeur de Mathématiques au Cem ex-Cemt, à l’instar d’autres parmi ses autres collègues, le peigne comme «un homme bien qui entretient d’excellentes relations avec ses collègues. A Keur Goumack, on m’a toujours conseillé de me méfier de lui mais à vrai dire, les gens ne cherchent qu’à le dénigrer parce que c’est un bon monsieur».
lu sur Le Quotidien
PiccMi.Com - La Rédaction
Né un 18 mars 1974, Abdou Karim est le fils aîné de Mbissane Ndour. Comme tous les natifs du signe astrologique ‘’Poisson’’, ce fils de Mbissane et Dié Diouf est un idéaliste au goût raffiné pour port vestimentaire. Toujours vêtu de djellaba ou de caftan en bazin, Abdou Karim Ndour est un sportif accompli. «Je pratique le football. Je suis ailier droit», confie-t-il. «Ce n’est pas interdit par la religion islamique. Il est simplement interdit quand vous le pratiquez en laissant une partie de votre corps nu. Il faut toujours couvrir tout votre corps», confesse M. Ndour dont l’intelligence est confirmée par son cursus scolaire.
Abdou Karim Ndour a eu une enfance studieuse, qui a débuté dans son village natal de Dougoul sérère, une contrée située aux confins de la communauté rurale de Ngohé (département de Diourbel), où il décroche à 12 ans, un certificat en langue arabe. Un parchemin qui lui ouvre les portes de l’enseignement secondaire. En 1986, le jeune sérère découvre la ville, en débarquant à Diourbel où l’Institut pour le progrès islamique du Sénégal avait une succursale. Dans cet établissement, il fera long feu. Non satisfait des enseignements qui y étaient dispensés, Abdou Karim Ndour au contact de certains de ses congénères qui étudiaient à l’Institut Serigne Cheikh Mbacké implanté au quartier Keur Goumack claque la porte de l’Ipis. Il rejoint en 1988 cet établissement avec la bénédiction de Serigne Moustapha Abdoul Lakaram Mbacké, marabout de son père qui va le recommander à feu Serigne Affia Dème qui y officiait comme professeur de fiqq.
KEUR GOUMACK, L’HOSTILE
En 1992, il décroche avec brio son Brevet de fin d’études moyennes. Un sésame qui devait le conduire au royaume d’Arabie saoudite. Hélas les règles du jeu étaient changées, il fallait obtenir le Baccalauréat pour prétendre à une bourse du royaume wakhabite. Avec quelques élèves, ils seront envoyés à Kouradiatou mage bourak Islam, une école située à la frontière sierra léonaise avec le Liberia. C’était à l’époque de la guerre civile qui opposait le Ruf au gouvernement sierra léonais. Un conflit qui avait fini par faire fermer les écoles, les obligeant à revenir au Sénégal.
Informé de l’ouverture d’un institut islamique financé par les Saoudiens à Louga, il a pu s’y inscrire grâce à Mbaye Diagne, ancien directeur de l’usine Seib, (devenue Suneor) et Seck Akf (transport Abdou Karim Fall) que son père avait sollicité. Pour étudier dans cette école dirigée par la famille de Serigne Abass Sall, il lui fallait trouver un logeur. C’est encore Seck Akf qui va le mettre en rapport avec El Hadji Mbaye Guèye un vieux qu’il décrit comme une personne «merveilleuse. Il m’a pris sous son aile protectrice et m’a intégré dans sa famille».
Dans la capitale du Ndiambour, il fera montre d’une assiduité et d’une intelligence hors pair. Oustaz Ndour confie : «Je suis resté dans cette maison jusqu’à décrocher mon Baccalauréat avec la mention Très honorable. J’ai pu ainsi obtenir une bourse avec mon ami ndiogou Samb. Nous voilà admis à la Faculté de charia de la ville de Médine, en Arabie saoudite. Après 4 années d’études, nous avons pu obtenir la Licence avec la mention «Excellence» équivalente à Très honorable».
De retour au Sénégal, il fonde une école dans le sous-quartier Moboudaye à Keur Goumack, tout en faisant des vacations à l’école Serigne Cheikh Mbacké. Quelque temps après, il décroche une bourse pour l’Université King Saoud. Dans cette prestigieuse université, il obtient une maîtrise, avant d’être affecté à Matam. Après deux années de services, le voilà réaffecté à l’ex-Cemt de Diourbel. C’était durant l’année scolaire 2009-2010.
Dans le quartier Keur Goumack d’où l’on veut le chasser aujourd’hui, il logeait dans une maison en location qu’il a pu acquérir avec l’aide d’un généreux donateur accompagné de Cheikh Alioune Abass. «Nous l’avons ensuite transformée et y avons implanté une mosquée plus un établissement d’enseignement arabe, après avoir obtenu une autorisation du gouvernement. Nous n’y développons que des thèmes basés sur l’Islam», renseigne Abdou Karim Ndour.
Intransigeant, Oustaz Ndour ainsi que ses enfants ont subi et vécu un calvaire dans ce quartier. «Ses enfants revenaient souvent de l’école ou de la boutique les mains lacérées parce qu’ils ont refusé de prononcer la formule ‘’Dieuredieuf Serigne Touba’’.» Cet idéaliste au verbe châtié, né dans une famille mouride n’en revient toujours pas sur l’attaque perpétrée contre son domicile et la tentative d’incendie de sa mosquée. Il ne comprend toujours pas, comme son père, ce qui s’est passé. Les images défilent encore dans sa mémoire. Son regard perçant et hagard traduit l’inadaptation de son discours dans un milieu qui lui est hostile.
EN CONGES, EN SECURITE
Un de ses proches voisins renseigne : «Je priais souvent dans sa mosquée, mais j’avoue que les thèmes qu’il développe nous heurtent en tant que talibé mouride. Figurez-vous, il a maintes fois dit qu’un marabout qui prescrit des talismans ira tout droit en enfer le jour du jugement dernier. C’est comme s’il était le Bon Dieu. Durant le mois de ramadan, il passe toutes les nuits à réciter le Coran et cela jusqu’au petit matin alors qu’à côté, il y a des malades, des personnes du 3e âge et des enfants. C’est un véritable calvaire qu’on vit durant ce mois avec lui.» Mbaye Faye un autre voisin, prend son contrepied. «Abdou Karim Ndour est un homme pieux et ne fait pas de distingo entre les musulmans. Quand, il est venu habiter ici pour la première fois, je l’ai accompagné faire le tour des chefs religieux du quartier.» D’où cette confidence de Mbaye Faye : «Nous avons été surpris de la tournure des événements qui nous ont pris au dépourvu. Jusqu’à présent, on ne s’explique pas l’acte criminel commis par des gens. Nous sommes tous choqués les actes qui ont été commis parce que c’est une personne sociable, qui est toujours chez lui et ne veut de mal à personne.»
Encore sous le choc surtout après l’arrêté préfectoral qui ferme la mosquée, Abdou Karim Ndour à la noirceur d’ébène qui trahit ses origines sérères rouspète et déverse sa colère : «S’il y a une seule chose qui m’a chagriné dans ma vie, c’est bien cette mesure. Et comme je l’ai dit au commissaire, j’aurais aimé qu’on passe sur mon cadavre que de fermer la mosquée. Mais, nous sommes des républicains et nous nous conformons à la volonté divine parce que le Prophète (Psl) a eu dans sa vie à surmonter beaucoup d’embûches. Nous ne faisons jamais du mal à quelqu’un, nous ne voulons pas faire du tort à qui que ce soit. Je suis un adepte du mouvement Al fallah de Daroul Kistikama». «Je me considère comme parent à tous les musulmans et pour défendre la parole de Dieu, nous sommes prêts à affronter même un lion affamé. Et en cela, nous ne transigeons pas. Nous ne cherchons pas à plaire à qui que ce soit encore moins à blesser quelqu’un. Nous nous en remettons à Dieu, mais j’avoue encore une fois que cette mesure me fait très mal», poursuit l’imam privé de sa mosquée.
Décrit comme un pacifiste qui raffole de plats locaux comme le maffé, thiébou dieune ou le soupou kandja, Oustaz Ndour trouve salutaire la mesure prise par l’inspecteur d’académie de le mettre en congés pour quelque temps. «L’Ia a pris une mesure sécuritaire pour ma modeste personne, parce que des gens malintentionnés avaient semé le doute dans l’esprit des élèves. Il s’y ajoute que plusieurs amis et membres de notre communauté Al fallah avaient rallié ma maison. Il a compris que je n’avais pas le temps. Je le remercie pour cette mesure.»
LA BENEDICTION DU PERE
Aussi, apprécie-t-il la médiation du khalife général des mourides qui avait dépêché une mission de bons offices. «J’ai reçu la délégation du khalife conduite par l’Imam de la grande mosquée de keur Goumack qui était accompagné de El Hadji Abdou Diop le chef de quartier et Serigne Soulèye Gaye. Nous sommes des pacifistes. Mon père et le mouvement Al fallah en la personne du Docteur Mohamed Ahmed Lo m’ont à l’unanimité conseillé de retirer la plainte. Ceux qui l’ont fait, ont promis qu’ils ne vont plus récidiver», raconte M. Ndour dont la volonté est d’«élargir la famille musulmane, faire du bien, convaincre plusieurs personnes pour qu’elles suivent la voie tracée par le Prophète Mohamed (Psl)».
L’Imam dont le livre de chevet est le Coran, dit apprécier chez l’individu «le dévouement corps et âme à l’islam et déteste toute personne qui croit être supérieure aux autres ou bien les prend pour des moins que rien». Très matinal, Oustaz Ndour est tous les jours sur pied dès 4h 30mn pour se coucher au plus tard à 23h 30mn. Véridique comme tous les prêcheurs et membres de la communauté Al fallah, celui que Mame Ngor Ndiaye plus connu sous le sobriquet de Abou Ibrahim présente comme un «combattant infatigable de la cause islamique», Abdou Karim Ndour est décrit par son papa comme un être très sociable et qui a un sens élevé de ses responsabilités. Mbissane Ndour précise : «Il m’a sorti des ténèbres. Je croyais comme tout sérére aux talismans. J’avais une foi inébranlable aux fétiches. Et dire que toute ma jeunesse je priais pour être un bon musulman. Je suis talibé mouride convaincu de Serigne Moustapha Abdou Lakaram Mbacké et rien ne peut me faire choisir une autre confrérie.» Alors, «je dis haut et fort que ce ne sont pas des talibés mourides qui ont perpétré ces actes criminels. Ce qu’ils ont fait est contraire aux enseignements de Serigne Touba. C’est un bon fils. Il a en charge toute ma maison et celle de ses demi-frères. Je suis âgé de 72 ans. Je ne cesserai jamais de prier pour lui». Des propos corroborés par son épouse Arame Diouf. «Il m’a toujours considérée comme sa propre mère. Déjà étant enfant, il me disait de prier pour lui afin qu’il accomplisse le pèlerinage à la Mecque», se souvient la co-épouse de sa mère. Ndioba Pouye sa première épouse, retient quant à elle, un mari «pas sévère» et qui «n’aime pas qu’on se moque des autres. Il ne se fâche pas trop vite et ne veut pas qu’on touche à ses enfants». Mariée depuis 20 ans à Imam Ndour, Ndioba indique qu’«il est intransigeant sur le respect des préceptes de l’Islam».
Alassane Wade professeur de Mathématiques au Cem ex-Cemt, à l’instar d’autres parmi ses autres collègues, le peigne comme «un homme bien qui entretient d’excellentes relations avec ses collègues. A Keur Goumack, on m’a toujours conseillé de me méfier de lui mais à vrai dire, les gens ne cherchent qu’à le dénigrer parce que c’est un bon monsieur».
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