La trentaine, Bassirou Niang, est domicilié aux Parcelles Assainies. C’est là où les faits ont eu lieu. Et, où le « marabout » Niang recevait des clients venus, soit pour se soigner, soit pour autre chose… C’est dans ce cadre, que le nommé Mor Touré lui a remis, par le canal d’un certain Modou Sall, la somme de 1.400.000francs. Pour des soins… C’est ainsi que le marabout s’était engagé à le soigner, en contrepartie de la somme précitée. Mor Touré était un émigré vivant en Europe. Et avait l’intention d’y retourner, mais restait confronté à un problème de visa. C’est ainsi que le prévenu lui dira qu’il est capable de lui obtenir un passeport diplomatique, ou celui de service administratif. Le rassurant qu’il appartient à la famille religieuse de Touba ; et que, par ce canal, ce document administratif ne lui pose aucun problème. Après avoir impressionné son pigeon, le sieur Niang réclame d’un coup un 1.000.000 francs, « somme destinée à certains frais »… Sans discussion, l’intéressé lui remet cette somme, par le canal de Modou Sall ; le marabout lui fixe un délai de 15 jours, au terme duquel il lui réclame encore 400.000 francs de plus, « pour d’autres frais ». Concernant la date du départ, et le passeport diplomatique, le sieur Niang, leur fait comprendre que la remise du document se fera à l’aéroport, le jour du départ. Entre temps, le marabout en a profité pour prendre la poudre d’escampette ; et disparaît complètement dans la nature. Il ne sera cravaté qu’après plusieurs mois de recherches. Arrêté et conduit au commissariat, d’où il a été déféré au parquet, le marabout escroc a comparu à la barre du tribunal des flagrants délits, le 12 courant, afin d’expliquer aux magistrats les faits qui lui sont reprochés. Mais à la barre, le mara tentera de noyer le poisson. Soutenant qu’il est non seulement, marabout, mais aussi, commerçant. Et que, c’est dans ce cadre que le nommé Modou Sall lui avait remis un montant de 6.700.000 francs pour dédouaner un conteneur au port. « Je n’ai jamais discuté avec Mor Touré concernant le passeport ; d’ailleurs, je n’ai fait la connaissance de Mor Touré qu’au moment où je le soignais. Je suis de Touba, j’ai hérité mon savoir de mes parents à Touba, où mon magasin est achalandé, d’appareils téléphoniques et de télés », a-t-il argué. Deux témoins, Modou et Amadou Sall, ont confirmé la remise du montant précité au prévenu, somme destinée à lui dégotter un passeport diplomatique. « Nous n’avons jamais abordé une question de conteneur au port », ont-ils déclaré. Sur les intérêts civils, le plaignant a seulement réclamé son argent, 1.400.000 francs. Le procureur, dans son réquisitoire, a mis l’accent sur la mauvaise foi du prévenu, Bassirou Niang. Lequel, selon lui, n’a raconté que des mensonges. Aussi, est-il coupable de délit d’escroquerie, car ayant utilisé des manœuvres frauduleuses pour prendre l’agent d’autrui. Et de requérir un an ferme contre lui. Le conseil du prévenu, Me Ismaïla Diagne, a plaidé la relaxe ; « car, c’est la victime qui est allé le trouvé chez lui pour lui remettre l’argent. Au délibéré, le tribunal l’a trouvé coupable de délit d’escroquerie, et l’a condamné à 8 mois ferme ; mais aussi, à payer à la partie civile, le montant réclamé, 1.400.000 francs.
Lassana Sidibé loffice.sn
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