AFP - Le président Barack Obama a dit mardi distinguer des "lueurs d'espoir" pour l'économie, mais a prévenu les Américains qu'ils n'étaient pas tirés d'affaire et que 2009 resterait une année difficile, avec de nouvelles suppressions d'emplois et saisies immobilières.
L'industrie automobile américaine, par exemple, menacée de faillite, ou le géant de l'assurance AIG doivent se préparer à des choix "difficiles", a-t-il dit dans un grand discours de défense et d'explication de sa politique économique à Washington.
"Les temps continuent à être durs, cela ne fait aucun doute. Nous ne sommes pas tirés d'affaire, en aucun cas. Mais, de là où nous nous trouvons, nous commençons pour la première fois à voir des lueurs d'espoir", a-t-il dit.
M. Obama s'est réclamé de toutes les mesures prises en l'espace de moins de trois mois par son administration: un gigantesque plan de relance pour stimuler la consommation et l'investissement, des plans pour apurer les comptes des banques de leurs avoirs "toxiques" et faire à nouveau circuler le crédit, pour stopper l'hémorragie des saisies immobilières. Il a invoqué la baisse des taux par la banque centrale, mais aussi la coopération avec les autres pays industrialisés et les économies émergentes face à la crise.
Ces mesures "commencent à susciter des signes de progrès économiques", a-t-il dit. Il a discerné du mouvement sur les marchés de l'emploi et de l'immobilier et "les petites entreprises assistent à un bond de l'activité dans le domaine des prêts pour la première fois depuis des mois".
Dans un discours prévu dans l'après-midi, le président de la banque centrale Ben Bernanke devait abonder dans son sens: "Récemment nous avons vu des signes timides que la forte baisse de l'activité économique pourrait être en train de ralentir".
Cependant, a prévenu M. Obama, "cela ne signifie pas que les temps difficiles sont derrière nous. 2009 va rester une année difficile pour l'économie américaine", a-t-il assuré.
"La sévérité de cette récession va causer de nouvelles suppressions d'emplois, de nouvelles saisies immobilières et de nouvelles souffrances avant que l'année ne s'achève", a-t-il dit.
"Les marchés vont continuer à monter et à chuter, le crédit est toujours loin de circuler aussi facilement qu'il devrait, la restructuration (de l'assureur) AIG et des groupes automobiles va nécessiter des choix difficiles et parfois impopulaires", a-t-il mis en garde.
Le géant automobile General Motors (GM) et son concurrent Chrysler ont reçu des milliards de dollars de l'Etat pour échapper à la faillite, mais M. Obama vient de recaler leurs plans de restructuration et de les sommer de présenter des solutions "viables" pour obtenir une rallonge, laissant ouvertement planer la menace d'une faillite.
"Nous espérons ardemment que Chrysler trouvera dans les prochaines semaines un partenaire viable et que GM développera un plan d'activité qui le mettra sur la voie de la rentabilité sans le soutien infini du contribuable américain", a dit M. Obama alors que son administration préconise une alliance entre Chrysler et l'Italien Fiat.
Alors qu'il a besoin de tout son capital politique avant de nouvelles décisions, non seulement pour l'automobile mais aussi pour les banques, M. Obama s'est défendu contre tous les reproches soulevés par ses politiques: abus des dépenses creusant un déficit abyssal, excès d'interventionnisme gouvernemental ou, au contraire, refus de nationaliser de manière préventive de grandes institutions financières.