Les réactions suscitées par l’article sur la dette de près de 60 milliards que l’Etat a contractée auprès de la Compagnie sahélienne d’entreprises (Cse), du Consortium d’entreprise (Cde) et d’Eiffage/Sénégal (ex-Fougerolles) et publiée dans notre édition de ce vendredi, révèlent une situation toute aussi catastrophique pour les autres sociétés, ‘de moindre importance’ et qui évoluent dans le secteur des Btp. Si, par exemple, la société Eiffage/Sénégal, la Compagnie sahélienne d’entreprises (Cse) et le Consortium d’entreprise (Cde) invoquent ‘des tensions sur les salaires’, les ‘petites sociétés’ du Btp, informe cet acteur du milieu, sous le couvert de l’anonymat, sont ‘quasiment en banqueroute’.
Pour cause, le cas de la société Soeco, à qui l’Etat doit un milliard 200 millions et qui, depuis deux ans, court derrière la mairie de Dakar pour une somme de 275 millions de francs Cfa, est assez illustratif. A l’image de Soeco, les sociétés Sotracom, Citap ou Genite, également dans la dèche, sont en cessation de paiement. Et, rapporte notre source, ‘il y a des sociétés qui sont restées deux mois sans payer les salaires’. Finalement, c’est plus d’une vingtaine d’entreprises des Btp, qui se trouvent dans la même situation, ‘compte non tenu des Pme qui vivent des situations dramatiques’.
C’est pourquoi, aujourd’hui la question qui taraude l’esprit des entrepreneurs du secteur des Btp est où est passé l’argent généré par l’emprunt obligataire lancé par l’Etat du Sénégal pour éponger la dette intérieure. La question est d’autant plus pertinente si on sait que ‘les engagements pris par le président de la République auprès des bailleurs de fonds, notamment du Fonds monétaire international (Fmi), est que cet argent devait intégralement servir à payer la dette intérieure de l’Etat’. ‘Malgré tout, regrette notre source, ce sont toutes les sociétés des Bâtiments et travaux publics qui se trouvent dans la dèche’.