Au vu de ce qui s’est passé ce lundi après-midi, il y a de quoi se demander jusqu’où ira cette montée de la violence dans le pays. Une violence née depuis le mercredi dernier et entretenue par les forces de l’ordre et les populations. En effet, après que les Sénégalais ont vécu deux jours de fortes tensions, mercredi et surtout jeudi dernier, simultanément et à plusieurs endroits, pour exprimer leur niet catégorique contre la loi relative au ticket présidentiel, c’est au tour du rationnement de l’électricité de provoquer une vague de manifestations dans presque tous les quartiers de Dakar et de sa banlieue. Du côté de l’avenue Bourguiba, hier après-midi et jusqu’en fin de soirée, les populations sont descendues dans la rue pour crier leur ras-le-bol, après être restées quasiment 48 heures sans électricité. Elles ont brûlé des pneus et des ordures et barré la route pour se faire entendre. Une mobilisation spontanée qui a induit une série de manifestations qui se sont étendues aux alentours du stade Demba Diop à la Sicap Liberté 1, jusqu’à Usine Niary-Tally, Grand-Dakar, Ouagou-Niayes, Bopp etc. Constitués en plusieurs groupes, essentiellement des jeunes, les manifestants ont barricadé les voies principales et brûlé des pneus au niveau de l’essentiel des carrefours de la ville. Le mouvement a pris de l’ampleur pour gagner la zone de Sacré-Cœur, la Sicap Rue 10 et Amitié, puis Fass, avant que la Médina ne prenne le relais. À ce moment, les manifestants qui réclamaient aussi de l’électricité ont barré la rue 6, brûlé pneus et bacs à ordures sur l’avenue Blaise Diagne et occupé le boulevard Général de Gaulle.
L’Escadron de surveillance et d’intervention (Esi) appelé en renfort Intervenues pour ramener le calme, notamment dans le secteur de Bourguiba et Sicap, les forces de l’ordre ont fait usage de bombes lacrymogènes à satiété. Ce ne sont pas seulement les rues qui ont reçu les projectiles. Les maisons et les populations qui suivaient les manifestations ont aussi été la cible des forces de l’ordre, sans parler des protestataires qui ont été poursuivis jusque dans les domiciles. C’est dire que c’est à un véritable jeu de cache-cache que se sont livrés, par endroits, forces de l’ordre et manifestants. L’un des chefs de ces agents de la police venue à la rescousse, comme s’il était dépité par l’image des pneus, des ordures et des branches d’arbres enflammés qui constituent le décor s’offrant à lui, a même donné un ordre formel à ses éléments à qui il a lancé : « ku ngeen ci japp t… ba mu réglé, je m’en fous » (cassez la gueule à tout manifestant que vous aurez pris, je m’en fous).
Un élément des forces de l’ordre sévèrement tabassé par les manifestants
Dans ces zones, les jeunes avaient fini par transformer la chaussée en dépotoir d’ordures ménagères. Au niveau de ces axes routiers jonchés de restes des pneus brûlés, on a même noté la présence de l’Escadron de surveillance et d’intervention (Esi), un détachement de la gendarmerie nationale qui a mobilisé plus de 7 pick-up, et près d’une centaine d’agents. Était aussi présente sur le terrain une équipe du Gign, à bord d’un véhicule 4x4 de couleur noire. Ces éléments, en tenue civile, étaient encagoulés et armés jusqu’aux dents. Dans le registre où est inscrit le bilan, il faut dire qu’un blessé a été noté dans le camp des forces de l’ordre. En effet, un élément de la sécurité a été sauvé in extremis des mains des manifestants par ses pairs qui l’ont couché sur un de ses collègues sur le siège arrière de l’un des pick-up blancs de la police pour l’évacuer. Cela, après qu’il a été passé à tabac par les manifestants. Dans cette zone de Bourguiba, l’agence Senelec qui avait déjà été saccagé jeudi dernier a encore été attaque.
Le ministère des Sports caillassé
Les mêmes scènes de manifestations ont été notées du côté de Ouakam où les jeunes ont voulu s’en prendre au monument de la Renaissance africaine. Mais le site a été très vite sécurisé par un impressionnant dispositif de la gendarmerie qui y a éployé des éléments de la Lgi. N’empêche, les jeunes manifestants ont pu s’en donner à cœur joie ailleurs. Notamment à la Médina où tous les abris bus ont été saccagés. A Colobane et Bopp aussi, c’était la même situation. À la sortie de Niary-Tally, vers l’église Sainte Thérèse, la station Shell située non loin de la mosquée Masalikoul Jinane a été saccagée. Le ministère des Sports, sis à la zone B, a aussi reçu la visite nocturne des manifestants. La façade du bâtiment a été balafrée par les jets de pierres qui ont réduit en débris l’enseigne lumineuse et les vitres. Mais les manifestants qui tentaient de pénétrer dans l’immeuble n’ont pu le faire du fait du portail en fer qui les en a dissuadés, alors que les gendarmes en faction dans le ministre s’étaient barricadés à l’intérieur.
La mairie des Parcelles saccagée et incendie
Du côté des Parcelles assainies, après 28 heures sans électricité, la furie des manifestants a entraîné l’incendie du siège de la mairie d’arrondissement. Le bâtiment a en effet été attaqué, complètement saccagé et une partie de l’édifice a même été brûlée par les jeunes qui ont tout emporté qui ont également réduit en cendre un véhicule 4X4 de la mairie. Les manifestants s’en sont également pris aux agences de la Senelec. Ainsi, l’agence de la Cité Soprim a été caillassée, à l’instar de la sous-préfecture. L’agence Senelec de la Patte d’oie a elle aussi été saccagée et deux véhicules y ont été incendiés. Golf a aussi manifesté et les locaux de la direction des Impôts et Domaines criblés de pierres.La route a été barrée et des pneus brûlés dans cette zone, depuis le rond-point Case-bi jusqu’au croisement Béthio. Idem à Pikine et Guédiawaye, quartiers de la banlieue où les populations ont également chauffé l’asphalte en brûlant des pneus.
Le domicile du ministre de l’Elevage à Yoff attaqué
Yoff n’a pas été en reste avec le saccage de l’agence Sde situé sur la route de l’aéroport et surtout l’attaque de la maison du maire de la localité, le ministre de l’Elevage, Oumou Khaïry Guèye Seck. La maison, située à Nord Foire, à un jet de pierre du Yengoulène, a été aussi saccagée par les manifestants. Mais le ministre et sa famille ne s’y trouvaient pas au moment du déferlement de la foule. Intervenue après, la police y a déployé des éléments surarmés de la Bip. Aussi, les manifestants se sont rapprochés des abords de l’aéroport. Cela, en barrant le rond-point qui fait la jonction de la route de l’aéroport et de celle de Ngor. À Thiaroye, ce sont les locaux des témoins de Jéhovah qui ont été saccagés. A Yeumbeul et Malika aussi la situation a dégénéré. Dans cette partie de la banlieue de Dakar, les populations ont affronté les forces de l’ordre de la mi-journée jusqu’en début de soirée, obligeant par moments les agents chargés du maintien de l’ordre à vider les lieux, car submergés par les assauts des jeunes déterminés à obtenir gain de cause. Plusieurs édifices publics comme la Maison de la femme, la Senelec, le foyer des jeunes, ont été incendiés. A Rufisque, les manifestants ont aussi bloqué la circulation et occupé la rue à coup de jets de pierres et de pneus brûlés. A noter, par ailleurs, qu’à Thiès aussi, ça a manifesté. Les tailleurs de la ville ont d’ailleurs promis de ne plus payer les factures d’électricité.
Source : popxibaar.com
L’Escadron de surveillance et d’intervention (Esi) appelé en renfort Intervenues pour ramener le calme, notamment dans le secteur de Bourguiba et Sicap, les forces de l’ordre ont fait usage de bombes lacrymogènes à satiété. Ce ne sont pas seulement les rues qui ont reçu les projectiles. Les maisons et les populations qui suivaient les manifestations ont aussi été la cible des forces de l’ordre, sans parler des protestataires qui ont été poursuivis jusque dans les domiciles. C’est dire que c’est à un véritable jeu de cache-cache que se sont livrés, par endroits, forces de l’ordre et manifestants. L’un des chefs de ces agents de la police venue à la rescousse, comme s’il était dépité par l’image des pneus, des ordures et des branches d’arbres enflammés qui constituent le décor s’offrant à lui, a même donné un ordre formel à ses éléments à qui il a lancé : « ku ngeen ci japp t… ba mu réglé, je m’en fous » (cassez la gueule à tout manifestant que vous aurez pris, je m’en fous).
Un élément des forces de l’ordre sévèrement tabassé par les manifestants
Dans ces zones, les jeunes avaient fini par transformer la chaussée en dépotoir d’ordures ménagères. Au niveau de ces axes routiers jonchés de restes des pneus brûlés, on a même noté la présence de l’Escadron de surveillance et d’intervention (Esi), un détachement de la gendarmerie nationale qui a mobilisé plus de 7 pick-up, et près d’une centaine d’agents. Était aussi présente sur le terrain une équipe du Gign, à bord d’un véhicule 4x4 de couleur noire. Ces éléments, en tenue civile, étaient encagoulés et armés jusqu’aux dents. Dans le registre où est inscrit le bilan, il faut dire qu’un blessé a été noté dans le camp des forces de l’ordre. En effet, un élément de la sécurité a été sauvé in extremis des mains des manifestants par ses pairs qui l’ont couché sur un de ses collègues sur le siège arrière de l’un des pick-up blancs de la police pour l’évacuer. Cela, après qu’il a été passé à tabac par les manifestants. Dans cette zone de Bourguiba, l’agence Senelec qui avait déjà été saccagé jeudi dernier a encore été attaque.
Le ministère des Sports caillassé
Les mêmes scènes de manifestations ont été notées du côté de Ouakam où les jeunes ont voulu s’en prendre au monument de la Renaissance africaine. Mais le site a été très vite sécurisé par un impressionnant dispositif de la gendarmerie qui y a éployé des éléments de la Lgi. N’empêche, les jeunes manifestants ont pu s’en donner à cœur joie ailleurs. Notamment à la Médina où tous les abris bus ont été saccagés. A Colobane et Bopp aussi, c’était la même situation. À la sortie de Niary-Tally, vers l’église Sainte Thérèse, la station Shell située non loin de la mosquée Masalikoul Jinane a été saccagée. Le ministère des Sports, sis à la zone B, a aussi reçu la visite nocturne des manifestants. La façade du bâtiment a été balafrée par les jets de pierres qui ont réduit en débris l’enseigne lumineuse et les vitres. Mais les manifestants qui tentaient de pénétrer dans l’immeuble n’ont pu le faire du fait du portail en fer qui les en a dissuadés, alors que les gendarmes en faction dans le ministre s’étaient barricadés à l’intérieur.
La mairie des Parcelles saccagée et incendie
Du côté des Parcelles assainies, après 28 heures sans électricité, la furie des manifestants a entraîné l’incendie du siège de la mairie d’arrondissement. Le bâtiment a en effet été attaqué, complètement saccagé et une partie de l’édifice a même été brûlée par les jeunes qui ont tout emporté qui ont également réduit en cendre un véhicule 4X4 de la mairie. Les manifestants s’en sont également pris aux agences de la Senelec. Ainsi, l’agence de la Cité Soprim a été caillassée, à l’instar de la sous-préfecture. L’agence Senelec de la Patte d’oie a elle aussi été saccagée et deux véhicules y ont été incendiés. Golf a aussi manifesté et les locaux de la direction des Impôts et Domaines criblés de pierres.La route a été barrée et des pneus brûlés dans cette zone, depuis le rond-point Case-bi jusqu’au croisement Béthio. Idem à Pikine et Guédiawaye, quartiers de la banlieue où les populations ont également chauffé l’asphalte en brûlant des pneus.
Le domicile du ministre de l’Elevage à Yoff attaqué
Yoff n’a pas été en reste avec le saccage de l’agence Sde situé sur la route de l’aéroport et surtout l’attaque de la maison du maire de la localité, le ministre de l’Elevage, Oumou Khaïry Guèye Seck. La maison, située à Nord Foire, à un jet de pierre du Yengoulène, a été aussi saccagée par les manifestants. Mais le ministre et sa famille ne s’y trouvaient pas au moment du déferlement de la foule. Intervenue après, la police y a déployé des éléments surarmés de la Bip. Aussi, les manifestants se sont rapprochés des abords de l’aéroport. Cela, en barrant le rond-point qui fait la jonction de la route de l’aéroport et de celle de Ngor. À Thiaroye, ce sont les locaux des témoins de Jéhovah qui ont été saccagés. A Yeumbeul et Malika aussi la situation a dégénéré. Dans cette partie de la banlieue de Dakar, les populations ont affronté les forces de l’ordre de la mi-journée jusqu’en début de soirée, obligeant par moments les agents chargés du maintien de l’ordre à vider les lieux, car submergés par les assauts des jeunes déterminés à obtenir gain de cause. Plusieurs édifices publics comme la Maison de la femme, la Senelec, le foyer des jeunes, ont été incendiés. A Rufisque, les manifestants ont aussi bloqué la circulation et occupé la rue à coup de jets de pierres et de pneus brûlés. A noter, par ailleurs, qu’à Thiès aussi, ça a manifesté. Les tailleurs de la ville ont d’ailleurs promis de ne plus payer les factures d’électricité.
Source : popxibaar.com