D’ailleurs, dès cette période, le poste de Premier ministre avait été aboli avant d’être rétabli et confié, en 1970, à Abdou Diouf. Celui-ci, d’ailleurs, dès sa première élection au poste de Président de la République, en 1983, supprima le poste de Premier ministre, instruit sans doute par les événements de 1962. Il le rétablira en 1991. C’est avec Abdoulaye Wade que les rapports tendus entre le Président de la République et le Premier ministre ont atteint leur point culminant. Le Premier ministre Idrissa Seck entra en disgrâce avant d’être jeté en prison.
Le Premier ministre Macky Sall, alors qu’il avait mené avec brio la campagne présidentielle de 2007 et permit au Président Wade de gagner dès le premier tour, fut remercié avant d’être conduit à la sortie du pouvoir et du PDS. Le Président Wade disait de son premier Premier ministre, Moustapha Niasse, accusé à tort ou à raison de lorgner son fauteuil, que c’est lui qui avait été élu et qu’il lui revenait exclusivement de diriger les affaires. Et Niasse quitta ses fonctions au bout de quelques mois à la tête du gouvernement. Cela étant, puisque le Président de la République peut gérer les affaires, ne peut-on pas se passer d’un Premier ministre? Chez nous, on entend chaque Premier ministre dire que son gouvernement travaille à la réalisation d’une politique initiée par le chef de l’État. Si ce dernier initie la politique du gouvernement, ne peut-il pas en coordonner l’exécution? Autrement dit, le chef de l’État ne peut-il pas être en même le chef du gouvernement, comme c’est le cas aux États-Unis? Non seulement cela devrait être possible, mais c’est encore souhaitable pour clarifier la nature de notre régime.
En effet, on ne sait pas si, en réalité, nous avons un régime parlementaire, un régime présidentiel ou un régime semi-présidentiel, comme certains veulent le faire croire. Mais, le Premier ministre est bien utile au Président de la République. C’en est le fusible qui saute dès que quelque chose veut bloquer le circuit. C’est ce qui est arrivé à Aminata Touré qui, à son corps défendant, ne saurait être la responsable de la déroute de la coalition Benno book yaakaar aux dernières élections locales. Cela a aussi été le sort d’Abdoul Mbaye, tenu pour responsable du retard apporté à la réalisation des promesses électorales de Macky Sall, en un moment où on sentait les effets d’un certain immobilisme après la brève euphorie suscitée par l’élection présidentielle. Dans tous les cas, c’est très cher payé pour le contribuable, l’entretien d’un premier ministre et de ses services s’il ne doit être que le bouc émissaire du Président de la République toutes les fois que ce dernier a des problèmes avec ses électeurs. C’est aussi préjudiciable à la marche du pays en cas de conflit au sommet de l’État. Depuis une semaine, rien ne marche au Sénégal. Certains services sont bloqués. Pour la première fois, alors que le Président de la République est dans le pays et que le gouvernement n’est pas en vacances, la réunion hebdomadaire du conseil des ministres ne s’est pas tenue.
En un mot comme en mille, le poste de Premier ministre est inutile au Sénégal. Un régime présidentiel peut bien être source de renforcement de notre démocratie, de stabilité et de développement. Il nous faut juste avoir des pouvoirs institutionnels indépendants et qui aient les moyens de faire leur travail convenablement.
De 1963 à 1970 et de 1983 à 1991, le Sénégal n’a pas eu de premier ministre et les choses ne s’en sont pas portées plus mal. Aux États-Unis, avec un régime fondamentalement présidentiel, il n’y a pas de premier ministre. Or, c’est un modèle de démocratie et de développement économique. Au Sénégal, il est temps de régler ce problème pour installer le pays dans la stabilité, gage de développement.
Daouda Cissé
Le Premier ministre Macky Sall, alors qu’il avait mené avec brio la campagne présidentielle de 2007 et permit au Président Wade de gagner dès le premier tour, fut remercié avant d’être conduit à la sortie du pouvoir et du PDS. Le Président Wade disait de son premier Premier ministre, Moustapha Niasse, accusé à tort ou à raison de lorgner son fauteuil, que c’est lui qui avait été élu et qu’il lui revenait exclusivement de diriger les affaires. Et Niasse quitta ses fonctions au bout de quelques mois à la tête du gouvernement. Cela étant, puisque le Président de la République peut gérer les affaires, ne peut-on pas se passer d’un Premier ministre? Chez nous, on entend chaque Premier ministre dire que son gouvernement travaille à la réalisation d’une politique initiée par le chef de l’État. Si ce dernier initie la politique du gouvernement, ne peut-il pas en coordonner l’exécution? Autrement dit, le chef de l’État ne peut-il pas être en même le chef du gouvernement, comme c’est le cas aux États-Unis? Non seulement cela devrait être possible, mais c’est encore souhaitable pour clarifier la nature de notre régime.
En effet, on ne sait pas si, en réalité, nous avons un régime parlementaire, un régime présidentiel ou un régime semi-présidentiel, comme certains veulent le faire croire. Mais, le Premier ministre est bien utile au Président de la République. C’en est le fusible qui saute dès que quelque chose veut bloquer le circuit. C’est ce qui est arrivé à Aminata Touré qui, à son corps défendant, ne saurait être la responsable de la déroute de la coalition Benno book yaakaar aux dernières élections locales. Cela a aussi été le sort d’Abdoul Mbaye, tenu pour responsable du retard apporté à la réalisation des promesses électorales de Macky Sall, en un moment où on sentait les effets d’un certain immobilisme après la brève euphorie suscitée par l’élection présidentielle. Dans tous les cas, c’est très cher payé pour le contribuable, l’entretien d’un premier ministre et de ses services s’il ne doit être que le bouc émissaire du Président de la République toutes les fois que ce dernier a des problèmes avec ses électeurs. C’est aussi préjudiciable à la marche du pays en cas de conflit au sommet de l’État. Depuis une semaine, rien ne marche au Sénégal. Certains services sont bloqués. Pour la première fois, alors que le Président de la République est dans le pays et que le gouvernement n’est pas en vacances, la réunion hebdomadaire du conseil des ministres ne s’est pas tenue.
En un mot comme en mille, le poste de Premier ministre est inutile au Sénégal. Un régime présidentiel peut bien être source de renforcement de notre démocratie, de stabilité et de développement. Il nous faut juste avoir des pouvoirs institutionnels indépendants et qui aient les moyens de faire leur travail convenablement.
De 1963 à 1970 et de 1983 à 1991, le Sénégal n’a pas eu de premier ministre et les choses ne s’en sont pas portées plus mal. Aux États-Unis, avec un régime fondamentalement présidentiel, il n’y a pas de premier ministre. Or, c’est un modèle de démocratie et de développement économique. Au Sénégal, il est temps de régler ce problème pour installer le pays dans la stabilité, gage de développement.
Daouda Cissé