Pour un contentieux autour d’un cachet : Souleymane Faye rompt avec le Xalam

Les nostalgiques vont une nouvelle fois se mordre les doigts. Le my­thi­que groupe du Xalam, fraîchement revenu sur la scène musicale il y a près d’un an, ne compte plus en son sein Souleymane Faye. Les mélomanes qui ont suivi les prestations du groupe vendredi et dimanche derniers au Just 4 U, ont pu se rendre compte que le groupe s’est produit sans celui que ses amis ap­pellent Diégo. D’ailleurs, un de ses titres a été repris sur scène par Coun­doul. L’absence de Sou­ley­ma­ne Faye a été d’autant plus remarquée que l’artiste a eu à se produire avec son groupe jeudi dernier dans le même cadre du Just 4 U. Et samedi dernier, c’est toujours avec son groupe qu’il a assuré la soirée de gala de clôture de Oscars des vacances 2009. Ces deux apparitions ont rassuré tous ceux qui pensaient que Souleymane Faye était souffrant. Mais, elles inquiétaient en même temps, car l’absence était incompréhensible.
Et, de fil en aiguille, l’information tombe : «Jules ne fait plus partie du Xalam. D’ailleurs, le groupe s’était ren­du en Afrique du Sud sans lui. Tout est lié à un problème de cachet.»
Une douche froide pour tous ceux qui ne cessaient de s’extasier depuis le retour du groupe après un break de 10 ans. Même si tous les automatismes n’étaient pas totalement en place du fait que certains étaient restés longtemps en marge des spectacles, le public sénégalais éprouvait énormément de plaisir à suivre les prestations du groupe. Et entretenait avec Souleymane Faye une relation toute particulière tissée au gré de ses différentes prestations dans les cabarets de Dakar ces dernières années.
Aujourd’hui, les choses semblent avoir tourné au vinaigre. Une mésentente d’ordre financier est à l’origine de la séparation. Souleymane Faye ayant exigé, pour le déplacement en Afrique du Sud, un cachet sur lequel les autres membres du groupe n’ont pas été d’accord. D’où le refus de Diégo d’aller se produire avec le Xalam au pays de Mandela. Des proches de Jules Faye précisent que ce dernier est allé jusqu’à leur demander le cachet global de la prestation du Xalam en Afrique du Sud pour mieux apprécier si ce qu’il a exigé comme émolument est raisonnable ou pas. «Mais, c’est un re­fus de communiquer toute information qui lui a été opposé. Le Xalam doit dépasser ce stade aujourd’hui. Ce sont de grandes personnes et des gens qui sont respectées et adorées par tout un public. Ils ne de­vaient pas décevoir de cette manière», confie dépité un habitué des prestations du groupe.
Souleymane Faye n’est plus mem­bre du Xalam ! Une situation qui n’ébranle nullement les membres du groupe. Interpelés sur le dé­part de Diégo, les réactions ont été quasi unanimes : «Il est parti, mais il n’y a rien d’extraordinaire», ou encore «Xalam existait avant Sou­­ley­ma­ne Faye et continuera d’exister».
Joint par téléphone, Cheikh Ti­dia­ne Tall n’a voulu piper mot sur cette affaire et propose d’interroger Tapha Cissé le percussionniste ou encore Papyno le manager. Et comme par hasard, ils semblaient être à cran en évoquant le sujet. Papyno le manager, l’air surpris, se demande pourquoi se focaliser sur le départ de Sou­leymane Faye alors que depuis ses trente ans d’existence, il y a eu des départs et des arrivées au Xa­lam. Néanmoins, il consent à soutenir qu’«il ne s’est rien passé d’extraordinaire !» Selon lui, «Souley­ma­­ne est certes un grand artiste mais c’est grâce au groupe Xalam qu’il est connu». En effet, notre interlocuteur fait savoir que Xalam a l’habitude de lancer les artistes et, an­non­ce-t-il «à notre prochaine production, vous verrez de nouveaux artistes dans le groupe». Il ressort de certaines indiscrétions que des musiciens à vent ont été recrutés pour faire partie du groupe, de même qu’un chanteur serait en train de répéter les titres de Souleymane Faye dans le Xalam.
Pour Tapha Cissé, percussionniste du groupe, le «Xalam existait avant Souleymane Faye et continuera d’exister !» «Il est parti, d’accord, mais sans histoire ni aucun gros mot et nous ne ferons jamais aucun commentaire sur cela.» Pour eux, ce qui est important, «c’est de bosser».