La philosophie est une discipline complexe, elle l’est autant pour les candidats au baccalauréat qui la découvrent pour la première fois en classe de terminale pour une durée de [9 mois] ? au bout desquels ils en seront évalués suivant un coefficient déterminant. Les élèves viennent en terminale avec de réels préjugés sur la philosophie ; lesquels préjugés doivent faire l’objet d’un diagnostic approfondi par l’enseignant qui, du reste, a pour mission de faire découvrir et aimer une discipline nouvelle à des jeunes souvent sans pré acquis ni prés requis nécessaires. Malgré la charge horaire (8h/semaine) en séries littéraires, et nonobstant les cours de renforcement, l’enseignant et les apprenants auront toujours du mal à boucler sérieusement tout le programme à cause de son élasticité, compte non tenu des moments de turbulences qui secouent le système avec des impacts négatifs à court moyen et long terme. C’est l’une des raisons pour lesquelles on note avec beaucoup de regret un fort taux d’échec au bac qui ne cesse d’empirer avec de mauvaises notes en philosophie.
Au-delà de tout ce qui a été dit sur les résultats catastrophiques enregistrés lors de la première session du bac 2014, nous estimons qu’il est urgent de repenser le mode opératoire de l’enseignement de la philosophie dans notre système éducatif. Pourquoi ne pas commencer l’enseignement de cette discipline dès la classe de première ? Oui il y a certains établissements qui ont eu le courage d’appliquer officieusement cette mesure, mais il faut une volonté politique de l’Etat officiellement adoptée pour que celle-ci demeure efficace. Certes cela nécessite une formation et un recrutement supplémentaire d’enseignants dans ce corps de métier ; or pour être professeur titulaire de philosophie dans le secondaire, il faut avoir une Maitrise complète et faire deux années à la FASTEF pour en sortir avec un CAES. Nous pensons qu’il faut revoir cette disposition et l’accommoder avec le nouveau système (LMD) qui gouverne nos universités. Si notre système éducatif souffre d’un manque criard de professeurs de philosophie au point de prendre le redoutable risque de confier l’enseignement de cette discipline à des sociologues, des économistes, des géographes ; que sais-je encore ?, c’est que les décideurs n’ont pas suffisamment exploité toutes les maigres ressources générées par l’unique département où l’on étudie la philosophie, et qui se trouve à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Combien d’étudiants en sont ressortis avec un grade de Licencié ès Lettres d’Enseignement ou un Certificat de Maitrise sans avoir eu la chance ou l’occasion de soutenir leur Mémoire ? Ces étudiants, disséminés dans le pays et dans la diaspora, sont entrain de monnayer leur talent ailleurs, peut-être même malgré eux, car ayant abandonné la seule discipline dont l’enseignement nous permet d’expérimenter notre liberté. En définitive, l’une des solutions qui s’imposent, à notre humble avis, c’est d’aménager un plan de carrière pour cette catégorie d’étudiants invités à satisfaire la demande. En effet, le législateur peut facilement modifier les textes afin de permettre aux concernés de prétendre au statut de professeur du secondaire ayant en charge les classes de premières, et, au besoin, les terminales. Au demeurant, cette mesure ne sera que justice rendue aux ayants droit, car avec le système LMD qui anéantit la notion classique de Maitrise, leur Mémoire reste vain.
Benoit SENE, lycée LCOFT ex Faidherbe Saint-Louis.
benoitsen@yahoo.fr
Au-delà de tout ce qui a été dit sur les résultats catastrophiques enregistrés lors de la première session du bac 2014, nous estimons qu’il est urgent de repenser le mode opératoire de l’enseignement de la philosophie dans notre système éducatif. Pourquoi ne pas commencer l’enseignement de cette discipline dès la classe de première ? Oui il y a certains établissements qui ont eu le courage d’appliquer officieusement cette mesure, mais il faut une volonté politique de l’Etat officiellement adoptée pour que celle-ci demeure efficace. Certes cela nécessite une formation et un recrutement supplémentaire d’enseignants dans ce corps de métier ; or pour être professeur titulaire de philosophie dans le secondaire, il faut avoir une Maitrise complète et faire deux années à la FASTEF pour en sortir avec un CAES. Nous pensons qu’il faut revoir cette disposition et l’accommoder avec le nouveau système (LMD) qui gouverne nos universités. Si notre système éducatif souffre d’un manque criard de professeurs de philosophie au point de prendre le redoutable risque de confier l’enseignement de cette discipline à des sociologues, des économistes, des géographes ; que sais-je encore ?, c’est que les décideurs n’ont pas suffisamment exploité toutes les maigres ressources générées par l’unique département où l’on étudie la philosophie, et qui se trouve à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Combien d’étudiants en sont ressortis avec un grade de Licencié ès Lettres d’Enseignement ou un Certificat de Maitrise sans avoir eu la chance ou l’occasion de soutenir leur Mémoire ? Ces étudiants, disséminés dans le pays et dans la diaspora, sont entrain de monnayer leur talent ailleurs, peut-être même malgré eux, car ayant abandonné la seule discipline dont l’enseignement nous permet d’expérimenter notre liberté. En définitive, l’une des solutions qui s’imposent, à notre humble avis, c’est d’aménager un plan de carrière pour cette catégorie d’étudiants invités à satisfaire la demande. En effet, le législateur peut facilement modifier les textes afin de permettre aux concernés de prétendre au statut de professeur du secondaire ayant en charge les classes de premières, et, au besoin, les terminales. Au demeurant, cette mesure ne sera que justice rendue aux ayants droit, car avec le système LMD qui anéantit la notion classique de Maitrise, leur Mémoire reste vain.
Benoit SENE, lycée LCOFT ex Faidherbe Saint-Louis.
benoitsen@yahoo.fr